TANZANIE : EXPLOSION D'UNE BOMBE DANS UN RESTAURANT D'ARUSHA

L'explosion a été provoquée par une bombe selon la police nationale. Selon Issaya Mngulu, un de ses hauts responsables, « il n'y a pas eu de mort, mais huit personnes tanzaniennes ont été blessées, dont l'une est dans un état grave ». Deux suspects de nationalité tanzanienne ont été arrêtés.
L'attentat, survenu tard lundi soir, a été provoqué par « un engin explosif improvisé », a-t-il précisé, lancé par la fenêtre du restaurant. Le lieu visé est un restaurant indien élégant, fréquenté par l'élite locale et des expatriés de cette ville touristique et centre économique situé au nord du pays, près de la frontière kenyane.
La ville d'Arusha a été plusieurs fois visée par des attentats, ces derniers mois, tout comme l'île autonomiste de Zanzibar. Vendredi dernier, un imam modéré a été attaqué dans sa maison à Arusha par des extrémistes, deux personnes ont été blessées. Et il y a un mois, 30 personnes ont été blessées dans l'explosion d'un bombe dans une église catholique de la ville. Les attaques n'ont pas été revendiquées mais selon le ministre de l'Intérieur, elle pourrait avoir un lien et l'enquête va se poursuivre pour le déterminer.
Les religieux modérés pris pour cible
Selon un analyste, spécialiste des mouvements terroristes dans la corne de l'Afrique, les imams et musulmans modérés sont de plus en plus visés par les extrémistes islamistes. Vendredi dernier par exemple, un imam modéré a été attaqué dans sa maison par des extrémistes, deux personnes ont été blessées. Des évènements qui révèlent un mouvement de radicalisation d'une partie de la population musulmane, qui représente 40 à 50% de la population tanzanienne, selon les différentes statistiques. Une population concentrée essentiellement sur l'île de Zanzibar, à Arusha et Dar es-Salaam.
La ville d'Arusha a été plusieurs fois visée par des attentats, tout comme la capitale de l'île autonomiste de Zanzibar, Stone Town, le mois dernier. Aucun lien entre ces attaques n'a été établi par la police. La police tanzanienne nie pour l'instant toute implication de terroristes étrangers dans ce nouvel attentat.