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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Luiz Inacio Lula da Silva, le 30 octobre 2022, après sa victoire à l’élection présidentielle, à Sao Paulo, au Brésil. FRANCISCO PRONER/VU POUR « LE MONDE »

Luiz Inacio Lula da Silva, le 30 octobre 2022, après sa victoire à l’élection présidentielle, à Sao Paulo, au Brésil. FRANCISCO PRONER/VU POUR « LE MONDE »

A sa libération, l’ancien chef de l’Etat assurait vouloir « sauver » le Brésil du « projet de haine » de Jair Bolsonaro. Avec 50,9 % des voix, dimanche 30 octobre, le nouvel élu a obtenu une victoire plus compliquée qu’annoncé, et il hérite d’un pays divisé.

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https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/31/election-au-bresil-de-la-prison-a-la-presidence-un-retour-spectaculaire-mais-moins-triomphal-que-prevu-pour-lula_6147973_3210.html?xtor=EPR-32280629-[a-la-une]-20221031-[zone_edito_1_titre_1]&M_BT=37428530370293
 

Dans le monde du football brésilien, on appelle cela une « virada ». En France, on utilisera plutôt l’espagnol « remontada », soit un retournement de situation spectaculaire, permettant à une équipe donnée perdante de l’emporter sur son adversaire. C’est peu dire si l’expression va aujourd’hui comme un gant à Luiz Inacio Lula da Silva, vainqueur au second tour de la présidentielle brésilienne face à Jair Bolsonaro avec 50,9 % des voix, dimanche 30 octobre.

Le « phénix du Brésil » revient de loin. De très loin. Il y a trois ans à peine, Lula était encore en prison, condamné à douze ans et un mois pour corruption. Un temps retranché au syndicat des métallos de Sao Bernardo do Campo, le leader de la gauche avait fini par se rendre. Le 7 avril 2018, il était emmené vers sa cellule de Curitiba, de nuit et par hélicoptère, comme un criminel. A l’époque, la presse entière décrivait un Lula fini, mort politiquement, enterré dans la honte.

Derrière les barreaux, Lula a assisté dépité à la victoire de Jair Bolsonaro à la présidentielle d’octobre 2018, pour laquelle il partait favori. Pire : il a vu son pire ennemi, Sergio Moro, juge « star » de l’opération « Lava Jato » qui l’avait condamné, devenir ministre de la justice. L’ancien leader syndical, fondateur du grand Parti des travailleurs (PT), président d’une décennie dorée (2003-2011), qualifié d’« homme politique le plus populaire au monde » par Barack Obama lui-même, n’était plus que l’ombre de lui-même.

Lire aussi : Election présidentielle au Brésil : les enjeux d’un second tour beaucoup plus serré qu’attendu

Lula a alors 73 ans. Mais il ne baisse pas les bras. Il croit en son étoile. C’est dans sa nature : né dans la misère du Nordeste, l’ancien syndicaliste métallo a cinquante ans de vie politique dans les pattes. Il sait l’histoire brésilienne tortueuse. Il prédit que l’extrême droite ne résistera pas à l’expérience du pouvoir et que le Brésil, tôt ou tard, se retournera vers lui. « Les puissants peuvent tuer une, deux, trois roses, mais ils ne pourront pas empêcher la venue du printemps ! », assurait-il à son entrée en prison

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