Deo Hakizimana (CIRID) se félicite de la re-dynamisation du concept antiraciste mondial mort-né à Durban en 2001.
Comme suite à cette agréable information qui nous parvient dès États Unis, où des élus d’une commune viennent de proclamer leur volonté de voter des mesures pour réparer les dégâts liés à l’esclavage, je saisis cette occasion à la fois pour dire ma satisfaction et pour rappeler que la Vérité finit toujours par triompher.
Il me semble en effet important de savoir qu’une résolution ONU votée à Durban, Afrique du Sud, en septembre 2001 (presque à l’unanimité, car seuls Israël et les USA sont sortis de l’hémicycle où se déroulait une plénière de la fameuse conférence mondiale contre le racisme qui se saisissait de la question) a déjà reconnu l’esclavage et la colonisation comme étant des crimes contre l’humanité.
C’est l’époque où une ressortissante de la France d’outre mer, Christiane Taubira, devenue ministre à Paris et alors connue pour son courage, a fait évoluer nos pensées et luttes anti racistes du début des années 2000.
Nous, les Africains qui participaient à cette conférence mondiale au nom des milliers d’ONGs ou associations de communautés d’origine africaine des cinq continents avons assisté à une agréable épreuve de force : encouragés par l’OUA (Organisation de l’unité africaine), toute l’Afrique gouvernementale parlait d’une même voix avec sa société civile.
Il semble que c’est la première fois que cela arrivait après les Lumumba. Le ministre de la diplomatie sénégalaise Cheick Tidiane Gadio était un des meilleurs porte-flambeaux de cette renaissance.
Je me réjouis encore de me souvenir que j’avais été élu par les délégués des institutions d’origine africaine mentionnées plus haut à Geneve comme « porte-parole » de cette coalition, en lien avec mon ami Alioune Tine, qui pilotait notre Comité.
Cette confèrence nous avait donné l’opportunité de soulever par des contacts ciblés et « side events » le problème spécifique de la région africaine des Grands Lacs de l’époque.
Nous pouvions ainsi parler et être écoutés comme d’égal à égal avec les délégués européens qui se sentaient interpellés par nos revendications. L’actuelle UE était représentée par le belge Louis Michel dans les négociations.
La délégation de Bujumbura était surprise d’observer nos poussées comme ces anciens collègues de la presse qui avaient fait le déplacement.
Malheureusement, il y eut tout de suite les événements du 11 septembre à New York, qui ont enterré les avancées obtenues à Durban par l’Afrique. C’est trop long à expliquer.
Le reste fut de la désolation. De puissants lobbies défenseurs des intérêts post coloniaux notamment choisirent de nous faire taire en noyautant par des intéressements nos cercles de réflexion. Certains parmi nos sponsors ont fermé le robinet financier et les officines médiatiques dominantes proches des milieux que nous dénoncions choisirent de boycotter nos rappels.
Notre base fut donc disloquée. À notre grand regret. Mais nous n’avons pas croisé les bras.
- Moi même je me suis résolu de braver les obstacles en atterrissant un jour à Bujumbura, sans papiers, sous un régime qui m’avait refusé mon passeport national depuis 1996. J’ai échappé à plusieurs attentats, comme celui de Mutanga le 25 avril 2005 dont je porte les stigmates (6 éclats d’obus de mortier 60 logés dans ma cuisse droite...),
Avec la patience, le sang froid et la détermination, j’ai eu à gérer pour le CIRID (Centre indépendant de recherches et d’initiatives pour le dialogue, www.cirid.ch, un des projets humanitaires les mieux financièrement dotés dans la société civile de Bujumbura du temps de McAskie en 2003-2005.
Bien que découragé (nouvel exil de novembre 2005 à 2007) par cette mafia qui m’a combattu pour des intérêts occultes liés à l’ancien establishment burundais, je n’ai pas croisé les bras.
J’ai profité de la traversée du désert et de ma nouvelle présence à Geneve pour créer (sous l’impulsion du CIRID) ce qu’on appelle aujourd’hui , le Conseil de la diaspora africaine de Suisse, CDAS, le « Parlement africain de Suisse » 👇(voir doc ci dessous).
Le délégué du Cirid est un des représentants pour la diaspora africaine Suisse auprès du fameux « État de la diaspora africaine », basé à Paris en tant 6ème région géopolitique de l’UA actuelle, avec le parrainage de pays comme la Mauritanie et le Ghana.
Une des luttes phares en cours c’est la re-dynamisation du concept antiraciste mondial mort né à Durban 2001. La mort de George Floyd et les suites que vous connaissez est au cœur du combat que mènent encore les pères de la lutte antiraciste dont les ancêtres s’appellent Nkrumah et autres Mandela / Nyerere, etc.
Je ne cache jamais que je porte du respect engagé pour cette lutte là. Mes amis du Cirid depuis Nairobi, Rabat et Dakar surtout me rapportent que cet éveil qui vient de la Caroline du Nord aux USA fait partie d’une démarche menée par nos partenaires d’Outre Atlantique, qui se battent pour les efforts déjà réalisés durant les luttes antérieures.
C’est une fierté !
D’où notre devise : « Quand le
Mensonge prend l’ascenseur, la Vérité prend les escaliers. Elle met plus de temps. Mais finit par arriver. »
Les élus d’Asheville viennent d’en témoigner, à notre attention, comme le font nos collègues du CDAS à Berne, Geneve et ailleurs...
Déo Hakizimana, fondateur du Cirid
Joel Hakizimana nous présente le Conseil de la Diaspora Africaine en Suisse (CDAS)
This is "Joel Hakizimana nous présente le Conseil de la Diaspora Africaine en Suisse (CDAS)" by Mia Madeinafrica on Vimeo, the home for high quality...