RWANDA : VIOLATION DU DEVOIR DE MEMOIRE (Jean Musafiri)
« Le partage des mémoires passe par un effort de mise à jour de la vérité historique» . (René Lemarchand, 2004).
Droit et devoir de mémoire pour tous « Twibuke bose » : panacée contre l’oubli.
Article rédigé par Jean MUSAFIRI, MPH, MA
Devant un drame national d’une extrême gravité et d’une rare cruauté tels que le génocide rwandais et la guerre incendiaire du FPR qui l’a généré et l’incorpore, la commémoration équitable de toutes les victimes s’impose comme un droit et un devoir absolus inhérents à la mémoire collective, une sorte d’antidote contre l’oubli, en souvenir de tous les disparus rwandais victimes de la guerre et du génocide.
Avant d’aborder le problème très épineux de violation du devoir de mémoire, il s’avère nécessaire de définir d’abord ce que c’est le DEVOIR DE MEMOIRE en question, les facteurs et les prémisses qui motivent et justifient sa raison d’être et son importance dans le souvenir des victimes, la mise en évidence des causes de violences extrêmes à l’origine du drame national comme dans le cas du Rwanda durant la guerre et le génocide, ainsi que la mise sur pied d’un programme de prévention des violences extrêmes pour dire à l’unisson «plus jamais ça » avec sincérité, fermeté et conviction.
Ceci à travers un programme de révélation de la vérité et de réconciliation nationale effective et inclusive fondée sur les aveux de culpabilité, de demande de pardon, de justice équitable pour tous et de réparation concernant toutes les victimes de violences extrêmes subies à grande échelle, sans distinction d’ethnies « gusaba imbabazi no kwiyunga ».
Dans le Rwanda post-génocide « RWANDA-RUSHYA/NOUVEAU RWANDA » sous le régime du FPR/INKOTANYI, le droit et le devoir de mémoire ne sont pas partagés équitablement par tous les Rwandais comme un souvenir collectif et un culte des morts à toutes les victimes indiscriminées, mais plutôt comme une sorte de monopole privilégié dévolu exclusivement aux victimes du seul groupe ethnique « TUTSI », les seules autorisées à exprimer leur profonde tristesse vécue et refoulée et à pleurer officiellement et solennellement leurs proches massacrés dans le génocide des Tutsi (une des composantes du génocide rwandais bicéphale) incorporé globalement dans la guerre incendiaire du FPR/Inkotanyi.
D’un autre côté subsistent les deux autres groupes ethniques « HUTU » et «TWA », elles-aussi victimes du même génocide rwandais et de la guerre dévastatrice du FPR (qui l’a généré et l’incorpore), mais qui restent pourtant ignorées dans l’oubli méprisant, totalement dépourvues de leur droit à la mémoire en guise de souvenir de leurs proches disparus. Ce dilemme mémoriel conflictuel qui perdure, entre la mémoire sélective des victimes Tutsi et le silence mémoriel blasphématoire imposé aux victimes Hutu et Twa, est fortement antagoniste au devoir de mémoire pour tous et à la Réconciliation nationale entre tous les citoyens rwandais.
Ceci constitue un apartheid mémoriel choquant du régime dictatorial du FPR fondé sur l’exaltation de la mémoire Tutsi vivifiée contre l’annihilation pure et simple de la mémoire Hutu et Twa. Aux âmes oubliées Hutu et Twa, morts deux fois tant sur le plan physique que mémoriel, la maxime de Robert Louis Stevenson s’applique très pertinemment à leur cas spécifique comme les mal-aimés relégués dans les oubliettes du régime FPR : « on exprime souvent les mensonges les plus cruels par le silence ».
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