Par RFI
En RDC, alors que l’opposition essaie de se montrer unie face à Joseph Kabila, la confusion a régné quelques heures, lundi 8 décembre. Nommés ministres dans le nouveau gouvernement de cohésion nationale, trois membres du Mouvement de libération du Congo (MLC), dont le secrétaire général du deuxième parti d’opposition au Parlement, ont finalement été radiés de leur formation. Selon plusieurs sources, depuis la Cour pénale internationale, le président du parti, Jean-Pierre Bemba aurait sévi.
En débauchant le secrétaire général du deuxième parti de l’opposition, Joseph Kabila a réussi un coup politique.
Thomas Luhaka, numéro deux du MLC, est bombardé vice-Premier ministre en charge du stratégique secteur des Télécommunications. Deux autres membres du MLC deviennent ministres de l’Industrie et de l’Aménagement du territoire. Une façon évidente de donner de la crédibilité à ce gouvernement de cohésion nationale censé s’ouvrir à l’opposition.
Mais quelques heures après l’annonce de ces nominations, le parti de Jean-Pierre Bemba réunit son secrétariat général, puis son bureau politique. Au final une déclaration fait état de la radiation formelle des trois membres du MLC fraîchement nommés ministres.
Un cafouillage interne que Jacques Djoli, sénateur et membre du bureau politique du MLC, tente de minimiser : « Ce n’est pas notre premier secrétaire général qui part. Nous en avons connu d’autres. Et la stratégie de débauchage ou de transhumance est une stratégie fondamentale de la politique dans le pays où les économies ne sont pas assez solides pour permettre aux acteurs d’avoir une certaine autonomie. Mais là n’est pas la question. Ce qui est important, c’est qu’ils ont fait cette option pour des motivations personnelles et qui ne sont pas dictées par les orientations politiques et philosophiques du parti. »
Dans le passé, deux secrétaires généraux du MLC ont déjà quitté le navire pour rejoindre le gouvernement. Reste que ce nouveau cas de transhumance de trois membres du deuxième parti d’opposition fait tache. Elle est aussi la preuve d’un certain nombre de divisions alors que le parti de Jean-Pierre Bemba, actuellement jugé à la Cour pénale internationale, doit se préparer pour de nouvelles échéances électorales.