Rwanda: le débat sur une révision de la Constitution est lancé pour permettre au dictateur Paul Kagame d'échapper à la justice
Parmi ces partis favorables à une modification de la Constitution, on retrouve l’aile légalement enregistrée du PS-Imberakuri. Pour sa présidente, Christine Mukabunani, le président rwandais semble d’ores et déjà plébiscité par le peuple. Il faut donc penser à préparer 2017 : « Sur le terrain, lorsque le président Kagame arrive il y a des gens qui lui demandent de se porter de nouveau candidat. Notre parti politique met devant la démocratie, c’est pourquoi nous donnons la parole à la population. Si la population accepte de changer la Constitution, alors nous aussi, nous sommes d’accord. »
Même son de cloche du côté du Parti démocratique islamique (PDI) de l’actuel ministre de l’Intérieur, Musa Fazil Harerimana. Interrogé par RFI, ce dernier a expliqué que son parti avait toujours été contre une limitation du nombre de mandats présidentiels, car dit-il, « il faut laisser le choix au peuple ». Musa Fazil Harerimana va même plus loin en estimant que le président actuel est le plus à même de diriger le pays.
Un autre parti, le PSP, cité par la presse rwandaise s’est également dit favorable à un référendum.
Au contraire, le Parti démocratique vert, dernier parti à avoir été enregistré au Rwanda et le seul à s’être depuis montré ouvertement critique, s’est prononcé contre une réforme de la Constitution. « Le respect de la limite du nombre de mandats permet le transfert pacifique du pouvoir et d'éviter le scénario d'un président à vie comme c’est le cas au Zimbabwe », a déclaré à RFI Frank Habineza, son président.
Pour rappel les Etats-Unis avaient mis en garde, en août dernier lors du Sommet Etats-Unis-Afrique, les dirigeants africains contre toute réforme de la Constitution, plaidant, non pas pour des hommes forts, mais des institutions fortes.