Institutionnalisation de l’ idéologie politique manichéenne “ NDI UMUNYARWANDA”
ENTRE MEMOIRE SELECTIVE ET DISCRIMINATION ETHNIQUE
Article rédigé par Jean Musafiri, MPH, MA
Quel Rwandais ignore sa rwandité “munyarwanda”?
A quoi sert le refrain redondant, ridiculement chauviniste “Ndi umunyarwanda/ Je suis rwandais” répété à tort et à travers à longueur de journée? Pourquoi ce message ultranationaliste qui personnalise à outrance la paranoïa de son propre ego “Je suis rwandais /Ndi umunyarwanda” comme si tourmenté dans son for intérieur et dans son comportement par des doutes lancinants sur sa vraie nationalité? Envers qui s’obstine-t-on à prouver sa rwandité et quel intérêt particulier à affirmer répétitivement à tous vents le refrain démentiel “Je suis rwandais /Ndi umunyarwanda”? “Chi se ne frega” ? Quelles sont les raisons politiques cachées derrière cette idéologie ultranationaliste sous une fausse apparence de concept-programme-rassembleur du peuple rwandais, qui véhicule a contrario un message incendiaire implicite, manichéen et pernicieusement discriminant entre les bons et les mauvais ? Avec deux décennies au pouvoir sous le régime du parti-état FPR depuis le 18 juillet 1994 jusqu’à ce jour, la thèse politique prévalant au Rwanda, désormais officialisée par l’idéologie “Ndi umunyarwanda/Je suis rwandais” s’articule au tour d’ un précepte politique manichéen suivant : d’un côté, “les bons/Tutsi” considérés comme “tous victimes/innocentes, juges et parties ” et de l’autre, “les mauvais/Hutu” abhorrés, méprisés, globalement considérés comme “tous coupables, bourreaux/ génocidaires” qui, au nom de leur appartenance ethnique Hutu, sont conviés à confesser publiquement leur péché originel de génocidaires et à demander publiquement pardon en leur propre nom ou au nom de leurs congénères Hutu, puisque “le génocide des Tutsi a été commis au nom des Hutu !!! ”. Cette invitation officielle à la demande publique de pardon au nom de l’ethnie Hutu est plutôt un ordre politique formel dont le coup d’envoi vient d’être lancé par les premiers aveux publics de demande de pardon des hauts responsables politiques Hutu (en leurs noms propres et au nom de leur ethnie Hutu) dans le génocide des Tutsi, sous l’oeil moqueur des Tutsi qui leur affichent un silence total méprisant comme seule réponse à l’ineptie des Hutu opportunistes.
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