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Publié par JMVN

Kigeli-V.jpg

Mémorandum du MDPR au Conseil de Sécurité concernant le retour du roi Kigeli V au Rwanda conformément aux résolutions 1744, 1579 et 1580 des Nations Unies.

 Mouvement démocratique du Peuple pour la Réconciliation, MDPR.

C/O Abbé Théophile Murengerantwari

Pfarrstrasse 9, 57223 Kreuztal

Deutschlan

Siegen, le 20 Août 2010

 

Son Excellence Monsieur le Président du Conseil de Sécurité

Des Nations Unies

NEW YORK, NY 10017

 

Monsieur le Président,

Les récents développements sur le Rwanda, dont la scandaleuse mascarade électorale qui vient de se tenir, la mise en cause de la présence du Président Kagame à Madrid, les assassinats et l’embastillement d’ opposants politiques, de journalistes et défenseurs de droits de l’homme, le rapatriement forcé des milliers de réfugiés rwandais en Uganda, sans oublier les scandales politico juridiques liés aux procès en relation avec le génocide qui a endeuillé notre pays en 1994, sont pour nous l’occasion de vous adresser le présent mémorandum qui attire votre attention sur les responsabilités de l’ONU dans cet état de fait et pour vous inviter à faire prendre les mesures requises pour rétablir le peuple rwandais dans ses droits.

La malheureuse situation que vit le peuple rwandais tire ses origines dans un passé dans lequel votre Organisation a joué différents rôles qui, à certains moments, s’apparentent à l’abandon d’un peuple en danger. En effet, au cours de la période coloniale quand le Rwanda était sous tutelle des Nations Unies, celles-ci ont laissé s’installer une discrimination et une exclusion à l’encontre des Hutu sous prétexte que la colonisation atteindra mieux ses objectifs en s’alliant et en se reposant sur les seuls Tutsi. Cette politique s’est traduite par l’exclusion systématique des hutus des postes de responsabilité, quand bien même il s’agissait d’un mode indirect de gouvernement (indirect rule). A la veille de l’indépendance, comme pris par la mauvaise conscience, le colonisateur tenta de corriger son erreur en provoquant une discrimination inverse, cette fois à l’encontre des Tutsi, au cours d’une révolution assistée par la puissance coloniale.

Bien que le pays était sous le régime d’administration indirecte, cela n’a pas empêché la colonisation de vider les autorités du pouvoir réel et de bloquer les initiatives du Roi du Rwanda de combattre l’iniquité et la discrimination. Le roi Mutara III Rudahigwa en payera d’ailleurs le prix fort, tandis que son successeur SM Kigeli V Ndahindurwa qui avait tenté de démocratiser le pouvoir par l’institutionnalisation d’une monarchie constitutionnelle sera exilé et son exil dure jusqu’à ce jour.

L’ONU a laissé s’installer la république avec l’accession du pays à l’indépendance. Mais cette république est ponctuée de discrimination, d’exclusion, de violences et de dénis de droits de l’homme, dont le paroxysme aura été le génocide de 1994. Si dans la république d’hier c’était le Tutsi qui connaissait la marginalisation et l’exclusion, dans la république d’aujourd’hui ce sont les Hutu qui en sont victimes, tandis que les pays voisins en subissent les répercussions, non seulement pas l’afflux de réfugiés, mais aussi par des millions de morts comme c’est le cas pour la RDC.

L’accession du pays à l’indépendance s’est accompagnée du refus de l’autorité de tutelle de laisser le peuple rwandais choisir le mode de gouvernement qui lui sied par l’organisation de consultations honnêtes, sincère et libres car tout a été fait pour que le Roi ne prenne pas part aux dites consultations. Nous payons encore aujourd’hui le prix des événements de cette époque, car ce sont les enfants des réfugiés de cette époque qui ont reconquis le pays au prix des millions des morts et de réfugiés et d’une discrimination digne de l’apartheid.

Pour sa part, comme prise par le remords de n’avoir pas empêché l’irréparable se produire en 19994, la Communauté internationale accompagne le régime de Kigali et semble couvrir ses crimes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Même le Tribunal International pour le Rwanda (TPIR) qui aurait dû être l’occasion de juger les crimes de génocide et autres crimes de guerre et contre l’humanité, a été réduite en justice des vainqueurs, sans que cela puisse scandaliser le Conseil de Sécurité des Nations Unies. La réconciliation nationale qui était attendue avec impatience est devenue une chimère, tandis que le régime du Président Kagame s’installe dans le déni des droits de l’homme, à commencer par le droit à la vie, le droit d’association et la liberté de presse.

Nous sommes extrêmement préoccupés de constater qu’à chaque fois que la Communauté internationale devrait intervenir pour porter secours au peuple rwandais, elle parvient à se débiner et à ne revenir que pour constater les dégâts. Nous osons espérer que cette fois –ci elle prendra ses responsabilités pour venir au secours du peuple rwandais en danger.

Nous voudrions attirer l’attention sur le fait qu’il est illusoire de croire qu’il pourra y avoir une véritable réconciliation nationale tant que la question de l’exil de SM le roi Kigeli V ne sera pas réglée, de même que son rôle dans cette réconciliation ainsi que la forme institutionnelle de l’état rwandais. Dans la mesure où le roi est au-dessus de la mêlée, il incarne l’unité nationale et il est la personne qui est incontestablement la mieux placée pour jouer un rôle central dans la réconciliation entre les filles et les fils du Rwanda. Nous vous prions par ailleurs de noter, que contrairement à ce que les chanteurs du régime font croire, les progrès du Rwanda vers les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont très questionnables. Nous vous invitons à lire notamment le dernier rapport national sur le développement humain publié par le PNUD. Ce rapport met en exergue le fait que la pauvreté s’est fortement accentuée surtout dans le monde rural et la malnutrition touche près de deux enfants sur cinq. Cette situation économique et sociale difficile est perceptible dès lors qu’on se donne la peine de parcourir les campagnes pour s’en rendre compte, car s’il y a un grand succès dont devrait se targuer le régime, c’est celui de masquer la vérité sur les conditions de vie des populations. Tout en comptant sur vous pour aider le Rwanda à sortir de l’impasse dans lequel il s’est installé depuis longtemps, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre haute considération.

 

Théophile Murengerantwari

Président du MDPR

 

Veuillez cliquer sur le lien ci dessous:

Mémorandum du MDPR au Conseil de Sécurité concernant le retour du roi Kigeli V au Rwanda conformément aux résolutions 1744, 1579 et 1580 des Nations Unies.

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