MANIFESTATION DES FDU ET DE LA SOCIETE CIVILE RWANDAISE A BRUXELLES

Ce mercredi 10 février 2010, vers 13 heures, bravant le froid et la neige, plusieurs manifestants - 80 selon la police, 250 selon les organisateurs - ont commencé à converger vers l’Ambassade du Rwanda sise à l’Avenue des Fleurs N°1 à Woluwé-Saint Pierre une des 19 communes de l’agglomération bruxelloise. Sur les banderoles et les calicots on pouvait lire entre autres « Liberez Joseph, Démocratie maintenant… », tout comme les portaits de Victoire Ingabire présidente des FDU ainsi que des fanions du parti étaient brandis en quantité. A travers les chants et les danses destinés autant à porter loin le message qu’à se réchauffer, on pouvait distinguer des slogans tels que : Kagamee= Dictateur ; Ingabire=Démocrate …
Le mot de circonstance fut prononcé par Jean Baptiste Mberabahizi. Celui-ci rappela l’objet de la manifestation à savoir , dénoncer les traitements infligés à la présidente des FDU Madame Victoire Ingabire Umuhoza depuis son retour au pays et exiger la libération de Joseph Ntawangundi condamné et emprisonné pour des crimes qu’il n’a pas commis. Il indiqua que les menaces proférées par le général Paul Kagame lors de sa conférence de presse du 08 février denier étaient en train d’être mises en exécution. Kagame avait en effet déclaré que « la lune de miel » avec Ingabire était terminée et que le temps était venu pour qu’elle tombe ses lois, qu’il appelle au passage « une muraille ». Elle devait en effet se présenter ce mercredi au département d’investigations criminelles de la police (CID).
Elle fut autorisée à rentrer chez elle après plusieurs heures d’audition.
Séance tenante, une liaison téléphonique fut établie entre Bruxelles et Madame Ingabire. A travers un entretien amplifié par mégaphone, la présidente des FDU révéla aux manifestants qu’elle vient bel et bien de sortir des locaux de la police d’où on lui a signifié qu’elle était inculpée de trois chefs d’accusation : révisionnisme, idéologie du génocide et divisionnisme. Elle informa le public du cas de son collaborateur Joseph Ntawangundi actuellement en prison et qui attend les documents prouvant qu’il n’était pas au Rwanda en 1994.
La police qui s’était déployée en force ( plus d’un peloton avec auto-pompe, chiens policiers…) a vu la foule se disperser peu après 14 heures sans déplorer aucun incident.
La plupart de manifestants qui étaient devant l’ambassade du Rwanda sur invitation des FDU se sont retrouvés devant l’ambassade de la Grande- Bretagne pour l’habituelle manifestation bi-hebdomadaire qu’organisent le Centre de Lutte contre l'Impunité et l'Injustice au Rwanda (CLIIR) et la Société Civile Rwandaise en Belgique (SOCIRWA) devant cette représentation diplomatique pour dénoncer le soutien de ce pays au régime dictatorial de Paul Kagame et donc sa complicité dans les crimes du dictateur. Là aussi, l’atmosphère était bon enfant et la foule s’est disloquée sans incident.
Emmanuel Neretse
10/02/2010