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Publié par FRANCE-RWANDA TRIBUNE

Par Samir TOUNSI et Suzette BLOCH | AFP

François Hollande, favori des sondages et que Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à déstabiliser lors du très âpre débat d'entre-deux-tours mercredi soir, a vu son avantage encore conforté jeudi par le choix personnel de François Bayrou en sa faveur.

BayrouFr2012.JPG.jpg"Je ne peux pas voter blanc, cela serait de l'indécision (...) Reste le vote pour François Hollande, c'est le choix que je fais", a déclaré M. Bayrou au siège du MoDem à Paris pour mettre fin au suspense.

.Il a accusé Nicolas Sarkozy de s'être "livré à une course poursuite de l'extrême droite" et d'avoir adopté une ligne "violente" en "rupture" avec les valeurs du gaullisme et du centre, lors de sa campagne de l'entre-deux-tours

L'ancien poulain de Valéry Giscard d'Estaing à l'UDF n'a pas donné "de consigne générale de vote", laissant ses 3,3 millions d'électeurs du premier tour (9,13%) choisir "en conscience".

Ex-ministre de l'Education des gouvernements Balladur et Juppé (1993-97), François Bayrou a fait un choix historique qui rompt avec des décennies d'alliance entre le centre et la droite, avec des conséquences imprévisibles sur l'échiquier politique.

En marge d'un meeting à Toulouse, François Hollande a salué un choix "d'indépendance", qui n'a pas été "négocié".

"L'avis de M. Bayrou, c'est l'avis d'un homme seul qui s'exprime. Ce choix c'est le sien, ça n'est pas le nôtre", a immédiatement réagi le Premier ministre François Fillon depuis Bordeaux où il tenait meeting en faveur de Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé a parlé d'une décision motivée par le "dépit personnel".

Le président-candidat de l'UMP, devancé de plus de 500.000 voix au premier tour, est toujours en retard dans les sondages au lendemain de son débat tendu contre François Hollande.

Ex-proche de François Bayrou, le président du Nouveau centre Hervé Morin a regretté sa décision, estimant que le candidat centriste allait "jusqu'au bout de ce qu'il a entrepris en 2007 et qu'il n'avait pas osé faire entre les deux tours de 2007".

A l'époque troisième homme de l'élection présidentielle, François Bayrou avait laissé entendre qu'il ne voterait pas Nicolas Sarkozy, sans prendre position pour Ségolène Royal (PS). Celle-ci a salué jeudi soir sa "prise de responsabilité".

Des huit candidats éliminés au premier tour, cinq ont choisi le candidat socialiste, aucun ne s'est prononcé pour le président-candidat de l'UMP.

L'annonce de M. Bayrou vient donc conforter François Hollande à trois jours du vote décisif, alors que les deux finalistes ont tenu meeting en terres amies, à Toulon pour Nicolas Sarkozy et Toulouse pour François Hollande, dans la ville où François Mitterrand finissait ses campagnes.

La veille, leur débat virulent de 2h51 n'avait pas remis en cause l'avantage du socialiste, donné vainqueur par tous les sondages (52,5% des intentions de vote dans le dernier OpinionWay-Fiducial publié jeudi) et qui avait résisté aux assauts du président sortant, plus que jamais en position de challenger.

A la sortie du studio, Nicolas Sarkozy a jugé "agressif" son adversaire, jadis surnommé "Flanby" ou "Culbuto". François Fillon a aussi trouvé le candidat PS "hautain et dédaigneux". "Il est facile de jouer les imperators quand on n'a jamais tenu un glaive", a dit le Premier ministre jeudi dans un discours combatif, en meeting à Castres

Maintenant, les électeurs "savent de quoi je peux être capable", s'est félicité le socialiste en sortant de l'affrontement.

Dans deux sondages, le candidat PS a été jugé meilleur que son rival UMP pendant le débat. 45% des sondés ont vu en M. Hollande "le plus convaincant", 41% optant pour Nicolas Sarkozy, tandis que 14% ont répondu "ni l'un ni l'autre", selon l'une des études (LH2).

Malgré son intensité, ce rendez-vous crucial a rassemblé moins d'audience que celui de 2007 entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal: 17,79 millions contre 20,4, selon Médiamétrie, soit 2,6 millions de moins.

Dans un train l'amenant à Troyes pour une visite à des salariés en lutte, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), a estimé que M. Sarkozy avait perdu l'élection, car "les gens les moins déterminés comprennent qu'il est de l'intérêt général et la nécessité de salubrité publique qu'il s'en aille".

En marge des joutes politiques, les accusations de financement illégal de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par la Libye ont à nouveau été relancées jeudi, via l'ex-Premier ministre libyen. Le chef de l'Etat a qualifié d'"infamie" et de "fadaises" ces allégations.

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