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Publié par JMV Ndagijimana

Victoire i KGL

Les cinq premiers pas au Rwanda de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, présidente des FDU-Inkingi et candidate à l’élection présidentielle (26.01.10)

 1.      Aéroport de Kanombe 16.01.2010 : Le message de la paix et de la victoire contre la peur.

 « Je viens pour la paix et c’est cette paix qui guidera mon action politique pour éradiquer l’injustice et pour briser toutes les chaînes qui nous emprisonnent ». Et d’affirmer plus loin : « Je rentre pour lutter pacifiquement, … je ne suis pas accompagnée par une armée parce que je viens vers vous, vers mes parents, mes frères et sœurs».

Ces paroles fortes prononcées par la présidente dès son arrivée à l’aéroport traduisent l’option fondamentale des FDU-Inkingi de s’engager sans réserve dans le processus de changement démocratique au Rwanda. Les FDU-Inkingi ont choisi la stratégie de l’action politique non violente afin de briser les peurs et de venir à bout de la chape de plomb totalitaire qui s’abattent sur les rwandais. Malgré l’oppression politique énorme exercée par le pouvoir sur les citoyens, la présidente a clairement réfuté la voie des armes. Parce que trop de sang a coulé, elle entend utiliser pleinement dans sa lutte toutes les formes d’opposition légale et pacifique aux cotés de ceux qui subissent quotidiennement le poids de la dictature.

2.      Gisozi 16.01.2010 : Le Mémorial du génocide tutsi de Gisozi ou le devoir de mémoire et la prise en compte de la douleur de toutes les victimes des crimes contre l’humanité.

 Aussitôt arrivée au Rwanda, la présidente et candidate des FDU-Inkingi est allée immédiatement s’incliner au Mémorial de Gisozi en mémoire des victimes du génocide qui s’est abattu en 1994 sur les Tutsi de l’intérieur du Rwanda. Elle y a exprimé sa conviction de voir toutes les personnes impliquées dans ce génocide traduites en justice et répondre de leurs actes. Mme Victoire Ingabire Umuhoza a rappelé également que des crimes massifs contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis contre d’autres couches de la population rwandaise, essentiellement Hutu. Elle a souhaité que les auteurs de ces actes restés impunis à ce jour, soient également traduits en justice et répondent de leurs actes. Le lendemain, la présidente est allée à Kamonyi à la rencontre des veuves du génocide leur manifester sa solidarité. Devant la presse déchaînée des thuriféraires du régime qui criaient au sacrilège parce que la présidente avait osé dire qu’il fallait aussi lutter contre l’oubli des autres crimes contre l’humanité au Rwanda, elle a, dans son communiqué de presse du 17.01.2010, confirmé cette triste réalité.

Le devoir de mémoire et la reconnaissance de la souffrance particulière des parents des victimes du génocide est une valeur forte sur laquelle les FDU-Inkingi ont construit leur projet politique adopté en 2009. En effet, le génocide et les crimes contre l’humanité ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire des gens qu’il serait criminel de nier ou de relativiser le drame et le délabrement absolus qu’ont subi toutes ces victimes. Par son recueillement au Mémorial de Gisozi, la présidente a voulu solennellement signifier l’engagement pour les FDU-Inkingi de défendre le droit absolu à la vie et à garder allumée la bougie à la mémoire de toutes les victimes.

3.      Gitarama 17.01.2010 : le symbole de la démocratie est en ruine.

 Chant du Cygne de la démocratie morte il y a bien longtemps et preuve matérielle d’une dictature bien ancrée, le Stade de Gitarama, dédiée à la Démocratie, est en ruine. L’herbe pousse partout et aucune preuve d’un moindre entretien n’est visible. Tel est le constat amer qu’a dû dresser l’équipe des FDU-Inkingi, laquelle pensait visiter un monument historique et signer dans le livre d’or établi à cet effet.

« Plus on connaîtra l’histoire, plus le ressentiment s’effacera », confiait la présidente à son équipe, paraphrasant un auteur célèbre. Par la visite du Monument dédié à la Démocratie, l’équipe des FDU-Inkingi voulait rendre hommage à tous les élus des consultations communales d’octobre 1960 qui, quarante-neuf ans auparavant, étaient venus à Gitarama y jeter les bases d’une Constitution démocratique et des institutions républicaines. En effet, les principes et les valeurs d’égalité, de liberté, de primauté du droit, bref d’Etat de droit auxquelles se réfèrent les FDU-Inkingi s’inscrivent dans cette perspective d’instauration d’institutions politiques démocratiques de concordance et participatives.

4.      Kinyinya 19.01.2010 : Le premier acte accompli en vue de l’enregistrement du parti.

 L’équipe des FDU-Inkingi, conduite par la présidente de l’organisation est allée se faire enregistrer au bureau de secteur Kinyinya, leur lieu de résidence en vue de se voir délivrer une carte d’identité et une attestation de résidence. Il s’agit d’une étape incontournable dans le processus d’enregistrement du parti FDU-Inkingi. L’équipe a déposé les documents requis et a reçu les explications nécessaires.

Pour les FDU-Inkingi, le processus d’enregistrement du parti constitue un véritable parcours de combattants. Réunir et fournir dans un temps raisonnable les pièces requises s’avère ardu : attestation d’identité complète, attestation de résidence, diverses recommandations des autorités administratives inférieures, extrait du casier judiciaire, statuts et règlement d’ordre intérieur, recherche de membres dans tous les districts, assemblée constitutive avec les risques élevés d’infiltration par le pouvoir, demande d’enregistrement du parti avec des possibilités d’allers retours aléatoires imposées par l’administration, publication dans le journal officiel. Les FDU-Inkingi se conformeront à la loi et aux procédures administratives, cas échéant, elles feront part, aux autorités et à l’opinion publique des irrégularités qu’elles vont constater.

5.      Gisenyi 20.01.2010 : L’iniquité de la justice des Gacaca.

 La présidente des FDU-Inkingi a rencontré à l’hôpital de Gisenyi des prisonniers. Elle a pu constater que beaucoup d’entre eux venaient de passer plus de 10 ans sans dossier judiciaire. Aux prisonniers qui avouèrent leurs crimes, elle leur a dit d'exécuter leur peine, car nul n'a le droit d'attenter à la vie d'autrui. Aux témoignages d’un prisonnier qui affirmait qu’il aurait été condamné à 15 ans d’emprisonnement par les Gacaca pour idéologie génocidaire alors qu’il s’érigeait contre la réquisition de sa propriété foncière sans consultation ni indemnisation préalables, la présidente, interloquée, dit qu’elle aimerait s’enquérir des faits.

Pour les FDU-Inkingi, les crimes contre l’humanité sont des crimes absolus, il est normal que des sentences lourdes soient prononcées par des juridictions régulières. Par contre, les crimes de sang, aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du Rwanda, n’ont jamais fait partie du champ de compétence des « Gacaca ». Conçues et vécues comme des instances de médiation et de réconciliation, les « Gacaca » d’aujourd’hui sont devenues des juridictions d’exception qui accentuent l’injustice, attisent la haine ethnique et déchirent les tissus familial et social. C’est pourquoi les FDU-Inkingi demandent leur abolition.

Tels sont les premiers pas des FDU-Inkingi au Rwanda. En moins d’une semaine, nous avons posé les jalons majeurs d’une longue lutte démocratique, une véritable révolution qui ira au-delà des élections présidentielles.

Ensemble nous vaincrons.

 

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