Affaire KOuchner : Pierre Péan sur France Info le 4 février 2009
AFP/Miguel Medina
Le journaliste Pierre Péan sur France Info, le 4 février 2009
Selon le journaliste, il a mené ces activités pour deux sociétés privées, Africa Steps et Iméda, gérées par deux proches, alors qu'il présidait en même temps un groupement d'intérêt public, Esther, consacré à la coopération internationale hospitalière.
Il affirme que ces sociétés ont vendu pour près de 4,6 millions d'euros de contrats de conseil sur la réforme des systèmes de santé au Gabon du président Omar Bongo Odimba et au Congo de Denis Sassou Nguesso. Selon Pierre Péan, une partie de ces sommes n'a été recouvrée par les sociétés qu'après l'entrée en fonctions de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, le 18 mai 2007.
Le ministre assure n'être pas intervenu. Des discussions menées avec Omar Bongo visaient à "lui dire que je ne pouvais plus m'occuper du système gabonais d'assurance maladie", a-t-il précisé au Nouvel Observateur.
Selon son entourage, Bernard Kouchner "n'a pas mis d'argent dans sa poche" et les accusations sur les contrats africains "ne s'appuient sur rien".
Pierre Péan a précisé mercredi qu'il ne reprochait "rien d'illégal" à Bernard Kouchner, mais plutôt d'être en décalage avec ses principes moraux. "L'image, c'est le chevalier blanc avec le socle de la morale. Je trouve dès le début des années 90 un certain nombre de choses qui ne sont pas en accord avec cette image", a-t-il déclaré.
Le ministre, de son côté, s'en est pris à l'expression "cosmopolitisme anglo-saxon", utilisée par Pierre Péan dans son livre et qu'il définit en substance comme une renonciation par Bernard Kouchner à l'indépendance nationale française.
"Le cosmopolitisme, en des temps difficiles, ça ne vous rappelle rien?", a lancé Bernard Kouchner, aux origines juives connues, en évoquant implicitement l'association de ce terme à l'antisémitisme dans la France d'avant la deuxième guerre mondiale.
M. Kouchner a dénoncé dans le Nouvel Observateur "tous les révisionnistes, ceux d'hier et ceux qui, aujourd'hui, réécrivent l'histoire du génocide tutsi au Rwanda".
Opposé au rapprochement de la France avec le président rwandais Paul Kagamé, un Tutsi, Pierre Péan avait affirmé en 2005 que les Tutsis, généralement présentés comme les victimes du génocide de 1994, devaient aussi en être tenus pour responsables.