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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Denis Mukwege appelle à la création d'un tribunal international pour la RDC

Le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege a pris part mercredi 18 septembre au Forum panafricain pour la culture de la paix à Luanda (Angola). En présence notamment du président malien, Ibrahim Boubakar Keita, le gynécologue congolais a prononcé un discours panafricaniste puissant dans lequel il a appelé à la création d’un tribunal international pour la RDC, en vue de rendre justice à des millions de Congolais victimes des cycles des violences au pays.

« La paix ne se construit pas sur des fosses communes. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de paix durable sans justice, et nous appelons les chefs d’Etats ici présents, l’Union Africaine, les Nations Unies et la société civile à soutenir la mise en œuvre des recommandations du Rapport Mapping du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme sur les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises entre 1993 et 2003 en RDC, publié il y a presque 10 ans. Ce rapport est une cartographie de 617 crimes internationaux et appelle au recours à des mécanismes de la justice transitionnelle, tels que l’établissement d’un tribunal pénal international ou de chambres spécialisées mixtes, une commission de la vérité, des programmes de réparation et des garanties de non-répétition. », a déclaré Dr Denis Mukwege.

M. Mukwege dont la Fondation Panzi prend en charge les femmes victimes des viols dans l’est du pays estime que la mise en place d’un tribunal pour la RDC va contribuer à la stabilité de l’Afrique.

« Depuis les années 90, les cycles de violence en RDC ont entrainé plus 6 millions de morts, provoqué le déplacement de 4 millions de personnes et occasionné le viol de centaines de milliers de femmes et de jeunes filles, parfois même des bébés. En nous soutenant sur ce chemin, vous répondrez non seulement à la soif de vérité et de justice des Congolais, mais vous contribuerez aussi à réaffirmer les valeurs africaines de solidarité et de fraternité et à consolider la paix et la stabilité au cœur de notre grand continent, qui continue de saigner tous les jours. », a-t-il dit.

Il existe actuellement plus de 130 groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (Est), qui s’affrontent pour d’innombrables raisons, selon un rapport du Groupe d’Etude sur le Congo et Human Rights Watch qui présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme des combattants ADF. Selon le document, 31% des meurtres de 1900 personnes tuées entre juin 2017 et juin 2019, dans les deux provinces précitées ont été perpétrés dans la région de Beni

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C
Seuls les maîtres du monde ont le pouvoir de décider la création d'un tribunal pénal international à l'instar du TPIR en l'occurrence. Le constat macabre est que les intérêts des Etats passent avant toute autre considération dont la vie humaine. <br /> Or, si les crimes de masse qui ont été commis en RDC contre des millions de Congolais est un fait établi, force est de constater que leurs auteurs pourtant notoirement connus n'ont jamais été inquiétés outre mesure ni par la justice de la RDC ni par la CPI dont la mission est de rendre justice au nom de ce qui est appelée communauté internationale. Le tout, parce qu'en raison des intérêts de ces maîtres du monde qui sont en jeu passent avant ceux des millions de morts congolais. Ce sera toujours ainsi dès lors qu'ils n'ont décidé autrement. <br /> L'appel du Docteur Mukwege quant à la création de ce tribunal ne sera donc pas entendu ou est inopérant. <br /> Par ailleurs, il convient d'observer que Kabila, alors président de la RDC, a déployé une armada de moyens pour empêcher la création de ce tribunal. <br /> L'actuel président de la RDC, nommé par Kabila, s'est déjà inscrit dans droit fil de Kabila. En effet, après sa nomination, lors de sa visite à Kagame, mentor de Kabila, immédiatement après sa nomination, a promis au président rwandais qu'il ne fera rien de nature à perturber leurs relations personnelles. <br /> Or, la création de ce tribunal, à supposer que les maîtres du monde le décident ( hypothèse improbable aujourd’hui), a nécessairement des effets négatifs sur les relations entre Kagame et Tshisekedi ou tout autre président congolais futur.<br /> Il s'ensuit qu'à l'instar de Kabila, Tshisekedi fera tout ce qui est à son pouvoir pour empêcher la création de ce tribunal dont la mission sera de rechercher, arrêter et juger les auteurs des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crime de guerre contre des millions de Congolais du Kivu, femmes, enfants et hommes de tous âges et conditions. Ce qui est incompréhensible du moins pour un homme pourvu d’humanité, les opposants politiques congolais semblent approuver l'inertie, l'apathie et les agissements de Kabila, hier et de Tshisekedi aujourd'hui. Le cas des dirigeants congolais est sui generis car aucun homme pourvu d'humanité et de bon sens élémentaires ne peut comprendre comment un président d'un Etat qui prétend avoir été élu par ses concitoyens et être à leur service puisse déployer une panoplie de moyens afin que les bouchers des millions de Congolais ne répondent de leurs méfaits devant une cour pénale internationale. Sur décision de Kabila, alors président, la RDC n'a jamais émis des mandats d'arrêt internationaux contre les assassins des milliers de Congolais qui mènent tranquillement leur vie ici à Kigali. Tshisekedi a promis à Kagame et partant à ces assassins qu'en sa qualité de président, il ne fera rien de nature à les inquiéter.