Rwanda : Un gouvernement minoritaire aussi répressif qu'irresponsable (Gén Kayumba Nyamwasa)
Dépêche AFP
Quatre anciens proches du président rwandais Paul Kagame appellent les Rwandais et la communauté internationale à agir ensemble pour mettre fin au régime de ce dernier et ouvrir la voie à la mise en place d'un gouvernement de coalition, dans un document reçu mardi à l'AFP.
"Un gouvernement minoritaire aussi répressif qu'irresponsable comme l'actuel régime au Rwanda ne peut rester en place à jamais", estime le texte.
Dans ce document de 60 pages, les signataires aujourd'hui en exil, parmi lesquels figure l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Faustin Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du Sud, dressent un bilan très négatif en matière de libertés individuelles et politiques dans leur pays après le génocide des Tutsi de 1994.
"Le peuple du Rwanda et le reste de la communauté internationale ont la responsabilité morale d'oeuvrer pour mettre fin à ce système de gouvernement répressif. Le Rwanda se trouve littéralement de nouveau au bord de l'abîme", poursuivent les signataires du texte.
Outre le général Kayumba Nyamwasa, ce texte en anglais est également signé par l'ancien chef des renseignements extérieurs, le colonel Patrick Karegeya, également en exil en Afrique du Sud, ainsi que par l'ancien directeur de cabinet à la présidence, Théogène Rudasingwa et l'ancien procureur général de la République, Gerald Gahima.
M. Kagame, réélu le mois dernier, a été investi lundi pour un nouveau mandat de sept ans à la tête du Rwanda.
Les organisations internationales des droits de l'homme ont critiqué les conditions de sa réélection triomphale, l'accusant d'avoir barré la route à l'opposition.
Elles ont également dénoncé les arrestations et meurtres qui ont émaillé la pré-campagne électorale.
Les quatre signataires, tous des Tutsi ayant grandi en exil en Ouganda, comme M. Kagame, exigent par ailleurs la tenue d'"un dialogue national, inclusif et sans condition sur la nature et les causes des problèmes majeurs du Rwanda".
"La mise en application des conclusions de ce dialogue serait confiée à un gouvernement de coalition qui inclurait l'opposition actuellement exclue du jeu politique", ajoute le texte.