RWANDA : MÉMOIRE SÉLECTIVE, OUBLI IMPOSÉ ET OMERTA POLITIQUE
«Le partage des mémoires passe par un effort de mise à jour de la vérité historique»
(René Lemarchand, 2004).
Article rédigé le 31 juillet 2014
Par : Jean MUSAFIRI, MPH, MA
Droit et devoir de mémoire pour tous « ibuka bose » : panacée contre l’oubli.
Devant un drame national d’une extrême gravité et d’une rare cruauté tel que le génocide rwandais, la commémoration équitable de toutes les victimes s’impose comme un droit et un devoir absolus inhérents à la mémoire collective, une sorte d’antidote contre l’oubli, en souvenir de tous les disparus rwandais victimes du génocide (sans aucune distinction d’ethnie).
Pour cette raison, je dédie le présent article à la mémoire de toutes les victimes, particulièrement celles des âmes oubliées non-reconnues comme victimes du génocide rwandais. Qui sont donc ces victimes exclues systématiquement et ignorées dans leur propre pays, dépourvues totalement de tout droit à la mémoire devenu le monopole exclusif des seules victimes Tutsi ? C’est la grande question devenue insoluble, objet de discussion du présent article.
Le droit et le devoir de mémoire, associés à la justice équitable pour tous et à la révélation des véritables causes des violences extrêmes comme dans le cas du génocide rwandais, sont les principaux éléments de solutions primordiales dans le réconfort moral et la réparation des coeurs brisés « gusana imitima », la reconstruction sociale, la demande de pardon et la réconciliation nationale « gusaba imbabazi no kwiyunga » pour panser les plaies encore saignantes et douloureuses dans les coeurs meurtris de tous les Rwandais !!!! Dans le Rwanda post-génocide « Rwanda-Rushya/Nouveau Rwanda » sous le régime du FPR, le droit et le devoir de mémoire ne sont pas partagés équitablement par tous les Rwandais comme un souvenir collectif, mais plutôt comme une sorte de monopole privilégié dévolu exclusivement aux victimes du groupe ethnique « Tutsi », les seules autorisées à exprimer leur profonde tristesse vécue et refoulée. Alors que d’un autre côté subsistent les « Hutu et Twa », elles-aussi victimes du même génocide rwandais, mais qui restent complètement ignorés dans l’oubli et privés de leur droit à la mémoire comme si ces dernières étaient complètement dépourvues de leur valeur ontologique en tant qu’êtres humains dignes de respect, droits et devoir de souvenir de leurs proches disparus.
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