Rwanda: le procès dit "de la terreur » reporté

Joël Mutabazi (g), le mardi 28 janvier lors de l'ouverture du procès, à Kigali.
AFP PHOTO/ Stéphanie Aglietti
Au Rwanda, le procès dit « de la terreur », s’est poursuivi le 13 février hier. L’audience devait selon l’accusation, permettre prouver que Joël Mutabazi, ancien garde du corps du président rwandais Paul Kagame, avait collaboré avec un de ses co-accusés, pour diligenter des attaques à la grenade à Kigali. Cependant, l’audience a tourné court, les deux prévenus, refusant une nouvelle fois de répondre des accusations pesant contre eux. Le tribunal a décidé de reporter le procès
Obstinés, les deux prévenus Joel Mutabazi et Joseph Nshimiyimana, ce dernier étant présenté par le parquet comme l’officier de liaison à Kampala des FDLR et du RNC, un parti de dissidents rwandais, ont de nouveau refusé de répondre à toute question lors de l’audience d’hier.
Ils se sont contentés de dénoncer leur condition d’extradition. «Même si je dois être tué, je ne dirai rien », a lancé l’ancien garde présidentiel, avant de se murer dans le silence.
Selon le HCR, Joël Mutabazi a été remis « illégalement » au Rwanda par Kampala alors qu’il bénéficiait du statut de réfugié. Joseph Nshimiyimana, de son côté, est arrivé au Rwanda depuis l’Ouganda dans des circonstances encore floues. Il affirme également avoir été kidnappé.
Face à l’opiniâtreté des deux prévenus, la Cour a décidé de reporter le procès au 13 mai prochain, afin de leur permettre de réfléchir à leur stratégie de défense et leur donner une « seconde chance ». Un délai de trois mois qui a provoqué une vague de mécontentement parmi les prévenus. La belle sœur de Mutabazi, également sur le banc des accusés, a quant à elle fondu en larmes.
« Ceux qui viennent de quitter la salle vont en prison », ont lancé les deux principaux prévenus, en désignant leurs co-accusés déjà dans le fourgon de la pénitentiaire. « Mais nous, nous allons au cimetière », ont-ils vociféré avant d’être eux même emmenés par la police militaire.