RDC : la rébellion du M23 réintègre 450 hommes d'une faction rivale
KINSHASA - La faction des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) active dans l'Est de la République démocratique du Congo a annoncé mercredi la réintégration d'environ 450 combattants d'une faction rivale.
Nous avons 150 hommes qui se sont rendus et environ 300 qui ont été capturés au niveau de Kibumba (du côté congolais de la frontière avec le Rwanda). Nous les avons réintégrés dans nos brigades, a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire de la faction du général Sultani Makenga.
Photo : général rebelle Sultani Makenga
Il a souligné que personne du Rwanda n'est venu nous rejoindre, en référence aux centaines de combattants de la faction rivale à celle du général Makenga qui se sont réfugiés dans le pays voisin après leur défaite militaire mi-mars.
Le retour en RDC de rebelles réfugiés au Rwanda violerait un accord destiné à ramener la paix dans l'est du Congo.
Le 24 février, onze pays africains - dont la RDC, le Rwanda et l'Ouganda - ont signé un accord-cadre de l'ONU pour la pacification de l'Est congolais, qui demande aux signataires de ne pas aider ni soutenir de mouvement rebelle en RDC.
En février, le M23, des rebelles en lutte contre l'armée régulière congolaise depuis près d'un an, s'est divisé entre une branche soutenant le chef militaire Makenga et l'autre le président politique Jean-Marie Runiga.
Mi-mars, battus militairement, plus de 600 combattants pro-Runiga ont fui au Rwanda, un pays accusé avec l'Ouganda par des experts de l'ONU de soutenir activement le M23 - ce que Kigali et Kampala démentent.
Début avril, le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, avait déclaré que des combattants pro-Runiga au Rwanda ont commencé à retrouver du service dans les rangs du général Makenga, ce qu'il avait qualifié de signal très négatif de la part de Kigali.
Thierry Vircoulon, directeur de l'International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique centrale, a aussi affirmé que des combattants ont franchi la frontière pour rejoindre la principale faction du M23, contredisant les déclarations du colonel Kazarama.
Environ 500 éléments sont rentrés en RDC (depuis le Rwanda) le 3 avril et il y a eu une cérémonie de retour/réconciliation, a-t-il dit à l'AFP.
Le M23 est actif depuis mai 2012 dans la province riche et instable du Nord-Kivu.
A l'origine, il était composé de quelques centaines d'hommes mais, avant la scission, les troupes de ce groupe, accusé par l'ONU et des ONG de recrutement forcé de civils, s'élevaient à environ 3.000 combattants, selon plusieurs sources.
(©AFP / 17 avril 2013)