Rapport sur la RDC : Ban Ki-moon n'a pas tenté de le modifier
AFP Genève
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, n'a pas fait pression sur le haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme pour que ce dernier ôte le terme de "génocide" du rapport sur la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué mardi un porte-parole.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, n'a pas fait pression sur le haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme pour que ce dernier ôte le terme de "génocide" du rapport sur la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué mardi un porte-parole.
"Le secrétaire général n'a jamais fait pression sur le Haut commissariat (aux droits de l'homme) pour modifier le texte" de ce rapport révélé jeudi par le journal français Le Monde et accusant le Rwanda de crimes en RDC de 1996 à 1998, a expliqué aux journalistes le porte-parole du haut commissariat, Rupert Colville.
Le Monde, citant des sources onusiennes anonymes, soupçonne en effet Ban Ki-moon d'avoir tenté de "mettre en garde la haut commissaire pour les droits de l'homme, Navanethem Pillay, contre l'utilisation du mot "génocide" pour les crimes de l'armée rwandaise, dans la version finale du rapport" qui devrait en principe être publié en septembre.
"Je veux être absolument clair sur ce point, c'est absolument faux", a insisté M. Rupert, rejetant fermement ces accusations.
Le rapport de 600 pages, qui présente une radiographie des crimes commis durant la décennie 1993-2003, se réfère en l'espèce aux faits imputés à l'Armée patriotique rwandaise (APR) durant la première guerre dans l'ex-Zaïre (1996-98) et à son alliée l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), coalition soutenue par Kigali et menée par Laurent-Désiré Kabila (père de l'actuel président congolais) qui a pris le pouvoir à Kinshasa en mai 1997.
Le rapport décrit "la nature systématique, méthodologique et préméditée des attaques contre les Hutu (qui) se sont déroulées dans chaque localité où des réfugiés ont été dépistés par l'AFDL/APR sur une très vaste étendue du territoire".
A la suite de la publication du document, le Rwanda -- un des plus gros contributeurs africains de casques bleus -- a menacé de restreindre sa coopération avec l'ONU.
"Toute initiative qui serait prise sur la base de ce rapport nous obligerait à nous retirer des divers engagements que le Rwanda a pris avec les Nations unies, notamment en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix", a écrit la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à Ban Ki-moon.
Quelque 200.000 Hutus ont disparu dans les années 90, selon les chiffres de l'ONU et des agences humanitaires.