Rapport de l'ONU : Un diplomate rwandais révèle comment Paul Kagame a été piégé par les Nations-Unies
Lu pour vous sur le forum DHR
Dans un échange avec le responsable des éditions Sources-du-Nil, le diplomate rwandais Monsieur Olivier Nduhungirehe alias Théoneste Rwemalika raconte comment Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'ONU et Madame Navanethem Pillay, Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les Droits de l'Homme, ont tourné Paul Kagame en dérision avant la publication du rapport final sur le génocide en RDC. France-Rwanda Tribune remercie Monsieur Nduhungirehe qui nous a permis de comprendre les méandres de la grotesque manipulation qui a failli blanchir Paul Kagame du crime de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guere dont il est officiellement accusé par les Nations-Unies. Ban Ki-Moon et Navanethem Pillay seraient-ils, eux-aussi, des négationnistes ?
Ci-après l'intégralité de cet échange tel que lu sur le forum DHR :
En date de : Lun 4.10.10, Eugène Shimamungu a écrit
Mr Olivier Nduhungirehe, diplomate du gouvernement génocidaire de Kagame
J'espérais que vous alliez demander des excuses pour nous avoir menti. Vous déclariez, avant la publication du rapport final sur les massacres au Congo par la soldatesque inkotanyi, que le mot génocide ne se retrouverait pas dans le rapport final. Je viens de compter, il y a 187 occurrences du mot "génocide" dans ce rapport. C'est-à-dire plus que de besoin! Qu'avez-vous à déclarer à propos de ce mensonge éhonté, et où aviez-vous tiré ces informations?
Revenons à la présentation du livre de Protais Mpiranya. Jusque-là je pensais que vous preniez tout ce que je dis comme des mensonges. Maintenant il s'agit d'une simple portion de phrases sur neuf phrases entières. J'avoue que vous avez fait d'énormes progrès. Continuez comme ça, sous peu vous allez tenir tout ce que je dis comme vérité d'évangile! Il reste à acheter le livre, vous verrez le livre de Protais Mpiranya est plus que convaincant puisqu'il est basé sur des faits vécus et non sur des élucubrations comme vous avez l'habitude d'en proférer!
Concernant l'attentat contre l'avion présidentiel de Juvénal Habyarimana et les crimes présumés dont le TPIR accuse Protais Mpiranya, je pensais que vous alliez avoir les mêmes réserves pour votre patron génocidaire impliqué dans l'attentat et pour Protais Mpiranya, car tous les deux bénéficient de la présomption d'innocence tant qu'ils ne sont pas encore jugés. Je rappelle pour votre gouverne que les mêmes accusations contre Kagame ont été publiées dans le livre de Charles Onana. Votre patron génocidaire avait porté plainte, et l'a vite retiré alors que le dossier devait être examiné sur le fond. Ce qui constituait un aveu qu'il a lui-même confirmé face au journaliste Stephen Sackur avec sa réplique légendaire "I don't care"! Quel chef d'état dirait la même chose en parlant d'un attentat qui s'est produit sur son territoire et dont il assure la sécurité! Il se serait empressé au minimum de lancer une enquête approfondie sur un attentat qui a provoqué l'un des plus grands drames de l'histoire mondiale!
Eugène Shimamungu
Réponse de Monsieur Olivier Nduhungirehe, conseiller à l'Ambassade du Rwanda à New York :
En date de : Lun 4.10.10, Olivier Nduhungirehe a écrit :
Bonjour Dr Eugène Shimamungu,
Vous me posez la question suivante : « J'espérais que vous alliez demander des excuses pour nous avoir menti. Vous déclariez, avant la publication du rapport final sur les massacres au Congo par la soldatesque inkotanyi, que le mot génocide ne se retrouverait pas dans le rapport final. Je viens de compter, il y a 187 occurrences du mot "génocide" dans ce rapport. C'est-à-dire plus que de besoin! Qu'avez-vous à déclarer à propos de ce mensonge éhonté, et où aviez-vous tiré ces informations? »
En l'occurrence, le « mensonge éhonté » n'est pas de mon côté mais de celui de Madame Navanethem Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l'Homme, et de celui de Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies. La première a, le 26 août 2010, sollicité une entrevue avec notre Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, de passage à New York, pour s'excuser des fuites du Rapport dans les medias et assurer que le mot génocide disparaîtra du rapport final, parce que l'équipe du Mapping a dépassé les limites de ses termes de références. Je participais à cette réunion et je sais donc de quoi je parle.
Quant au deuxième, il a confirmé au Président de la République, et à deux reprises (début septembre à Kigali et fin septembre à New York), les propos de Navi Pillay sur la suppression du mot génocide. Manifestement, les Nations-Unies ont décidé d'ajouter mensonge à leur arsenal bien fourni de forfaitures contenant déjà incompétence et abandon de peuples en détresse.
Sur ce point, il est inadmissible qu'une organisation qui a abandonné le peuple rwandais en 1994, une organisation qui n'a jamais pu ou voulu séparer les génocidaires de vrais réfugiés au Congo, pris en otage par le premiers, une organisation incapable de protéger le peuple congolais contre les viols et les massacres des FDLR, toujours en cours, puisse opportunément balancer aussi facilement le mot génocide pour des faits qui se sont déroulés il y a plus de dix ans.
Car, la simple logique élémentaire aurait pu conduire les Nations-Unies à exclure d'emblée cette qualification. En effet, comment peut-on expliquer que les victimes civiles n'ont été déplorées qu'au Congo, lors d'une guerre contre les génocidaires qui prenaient en otage les réfugiés authentiques ? Comment expliquer que 1,5 millions réfugiés aient été rapatriés du Congo, au lieu d'être victimes de ce « génocide »? Comment expliquer que 1,7 millions réfugiés aient été rapatriés du Burundi, de l'Ouganda et de la Tanzanie, sans qu'il y ait la moindre victime civile ? Comment d'ailleurs expliquer qu'une armée ayant une intention génocidaire puisse laisser des millions de hutus au Rwanda, sans armes, pour aller commettre un « génocide » dans des camps contrôlés par des génocidaires armés jusqu'aux dents ?
Bref, faut-il vraiment être spécialiste du droit pénal international pour comprendre que les réfugiés tués dans les guerres du Congo n'ont pas pu l'être en raison de leur ethnie, mais ont plutôt été victimes d'une guerre, dans laquelle les génocidaires les prenait pour boucliers humains, devant l'incapacité des Nations Unies à mettre fin à cette situation ?
Mais l'on n'est pas dupe, cher ami, l'Equipe du Mapping savait pertinemment que les crimes du Congo ne pouvaient en aucune façon être qualifiés de génocide, d'où les nombreux bémols lancés par l'Equipe elle-même dans son rapport. Mais cette Equipe savait aussi que balancer ce terme aux médias, même accompagné de précautions et de faits indiquant que ce génocide n'a pas pu exister, est suffisant pour que le monde entier ne retienne que cela, oubliant du coup de se pencher sur l'actualité du moment, à savoir l'incapacité de la Monuc/Monusco à arrêter le calvaire des congolais du Kivu, face aux viols et massacres quotidiens des FDLR.
Pour finir, je note avec regret que des opposants comme Ismail Mbonigaba, qu'on aurait pu croire modérés, se soient radicalisés au point d'épouser votre théorie négationniste d'« affrontements interethniques » en 1994. Il est donc plus qu'évident que le problème de l'opposition aujourd'hui est moins son unité que sa radicalisation vers le négationnisme et l'apologie de génocidaires notoires comme Protais Mpiranya. Le manque de crédibilité de cette opposition, devenue malheureusement extrémiste dans son ensemble, face à un gouvernement pragmatique qui ne cesse de réformer le pays et de réconcilier son peuple, provient donc de là.
Bonne journée.
Rwemalika Théoneste