Patrick Devedjian piégé par un faux Manuel Valls dans l'affaire Guéant (Gérald Dahan)
- Par LEXPRESS.fr, publié le 06/05/2013 à 21:45
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine a vivement acquiescé lorsque le prétendu ministre de l'Intérieur a affirmé que les 500 000 euros versés sur le compte de Claude Guéant ne provenaient pas de la vente de tableaux.
Le président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian pensant parler à Manuel Valls... Il s'agissait de Gérald Dahan!
AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON
Encore une blague de Gérald Dahan. L'humoriste, habitué à piéger les personnalités politiques lors de canulars téléphoniques, a cette fois pris pour cible Patrick Devedjian et Claude Guéant dans l'affaire des 500 000 euros trouvés sur le compte de ce dernier.
"J'ai certaines informations qui me sont remontées dans le dossier Guéant. (...) Il est évidemment hors de question qu'une nouvelle affaire éclabousse la classe politique", confie l'humoriste au président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, en se faisant passer pour pour le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Patrick Devedjian approuve.
- "On est au courant d'où vient l'argent!" ajoute le faux Valls.
- "C'est-à-dire... Qu'est-ce qui va sortir? (...)"
- "L'argent ne vient pas du tout des tableaux!"
- "Oui, ça c'est sûr", répond Patrick Devedjian.
La conversation se poursuit, le faux Valls conclut: "Il faut qu'on trouve une solution pour effacer les preuves.
"- "OK", répond Patrick Devedjian qui raccroche.
Ce dernier, interrogé par l'AFP sur l'origine des 500 000 euros, dont il semblait nier au téléphone qu'ils proviennent de tableaux, a répondu: "Je ne sais pas." Quant à l'enregistrement, "c'est un montage, ce n'est pas l'intégralité", a-t-il critiqué. Selon Gérald Dahan, "l'enregistrement a été raccourci, c'était un peu long, mais le sens de la conversation est respecté".
Claude Guéant s'est méfié d'un coup de fil "étrange"Lors du second canular, le faux Valls appelle Claude Guéant pour "trouver des solutions pour essayer d'aider" l'ex-ministre de l'Intérieur. Claude Guéant affirme depuis l'éclatement de l'affaire que les 500. 00 euros découverts sur son compte lors d'une perquisition, dans l'enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, proviennent de la vente de deux tableaux à un avocat "malaisien". Leur valeur serait plutôt de 15 000 euros, selon la société Artprice. Une information judiciaire a été ouverte pour "corruption active et passive", "trafic d'influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux" et "blanchiment".
Durant le canular, le faux Valls lance:- "Nous ne sommes pas sans savoir d'où vient l'argent..."- "J'ai bien entendu cela!" réplique vivement Claude Guéant, qui abrège la conversation. Ce dernier a expliqué à l'AFP: "J'ai reçu un coup de fil qui m'a semblé étrange à la fois par la teneur et la voix. Je n'ai pas répondu, j'ai perçu que ce n'était pas Manuel Valls. "Sur le fond de l'affaire, "je réserve mes déclarations à la justice", a-t-il dit.
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