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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Noël Mamère annonce qu'il quitte Europe écologie-Les Verts, ajoutant au désordre qui règne au sein de la formation qu'il juge minée par les querelles internes. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

Reuters/Reuters - Noël Mamère annonce qu'il quitte Europe écologie-Les Verts, ajoutant au désordre qui règne au sein de la formation qu'il juge minée par les querelles internes. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

 

PARIS (Reuters) - Noël Mamère a jeté mercredi un pavé dans la mare d'Europe Ecologie-Les Verts en annonçant qu'il quittait un parti miné à ses yeux par des querelles internes et sous la coupe de la "firme Duflot", du nom de la ministre du Logement.

Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV, critiqué par une partie des cadres du mouvement, a confirmé peu après qu'il ne briguerait pas un second mandat au congrès de novembre.

Noël Mamère, député de Gironde, a expliqué que les conditions dans lesquelles Pascal Durand a été poussé vers la sortie par les proches de Cécile Duflot pour avoir lancé un ultimatum à François Hollande avaient pesé dans sa décision.

Noël Mamère, 65 ans, avait déjà annoncé qu'il ne voterait pas le budget pour 2014, alors que le parti a deux ministre au gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin, délégué au Développement.

François de Rugy, co-président du groupe des Verts à l'Assemblée nationale, a minimisé ce coup d'éclat sur France Info, expliquant qu'il s'agissait d'une "décision personnelle" et d'un long "cheminement".

Il a souligné que l'élu, qui avait rejoint le mouvement il y a 15 ans, restait député et membre du groupe écologiste à l'Assemblée, du moins jusqu'aux élections municipales de mars.

Il devrait alors choisir de rester maire de Bègles (Gironde) et de renoncer à son poste de député.

Barbara Pompili, co-présidente du groupe écologiste de l'Assemblée, a déclaré à Reuters que les Verts étaient au gouvernement pour rester.

"On considère qu'on a passé un contrat avec le Parti socialiste pour gouverner ensemble pendant cinq ans", a-t-elle dit en estimant que la transition écologique en cours démontrait la pertinence de cette présence.

Le député EELV Denis Baupin a estimé que Noël Mamère se trompait de combat en critiquant la participation des écologistes au gouvernement. "Noël dit que nos électeurs ne sont pas d'accord, mais dans tous les sondages 90 % assurent qu'ils veulent qu'on reste, qu'on pèse", dit-il sur son compte twitter.

"LES VRAIS PATRONS SONT DUFLOT ET SES AMIS"

Mais le député européen Daniel Cohn-Bendit, qui a pris de longue date ses distances avec EELV, lui donne raison.

"Je comprends la décision de Noël Mamère. Je partage le ras-le-bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur Europe Ecologie", a-t-il dit sur Europe 1.

Pour Noël Mamère, qui a réussi le meilleur score jamais atteint par un écologiste à l'élection présidentielle avec 5,25% des voix en 2002, le problème vient de la direction actuelle du mouvement.

"J'ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la présidentielle en 2002. Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans", dit Noël Mamère au Monde.fr.

"Pascal Durand est une variable d'ajustement. On le nomme en 2012 parce qu'il est compatible entre Europe Ecologie et Les Verts. La preuve est faite aujourd'hui que la greffe n'a pas pris. La manière dont il a été traité est humiliante."

"Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle "la firme" : Cécile Duflot et ses amis. Même si Cécile Duflot est une bonne ministre, elle n'a pas lâché la direction des Verts", ajoute-t-il.

EELV "TRANSFORME L'OR EN PLOMB"

Pascal Durand, qui avait laissé entendre aux cadres d'EELV qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors du prochain congrès du mouvement, a confirmé qu'il jetait l'éponge.

"Puisque je ne peux plus être le rassembleur que je souhaitais être et que je ne veux surtout pas être un diviseur de l'écologie, j'en tire les conséquences", a-t-il déclaré au Nouvel Observateur.

Selon lui, les critiques qui ont suivi la semaine dernière son ultimatum à François Hollande sur la transition énergétique étaient "un prétexte".

"Si j'avais trahi ou commis une faute, j'aurais pu comprendre la violence des critiques. Mais là, j'ai porté la ligne du mouvement, je ne suis pas parti dans une dérive personnelle", regrette-t-il.

Selon des responsables d'EELV, trois courants se sont mis d'accord dimanche dernier sur une motion commune portée par Emmanuelle Cosse, vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, qui prendrait de facto la place de Pascal Durand.

Nicolas Hulot, candidat malheureux à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2012, a lui aussi estimé que le parti ne fonctionnait pas.

"Je ne sais pas s'il (Noël Mamère) a tort ou raison", a dit Nicolas Hulot sur RTL. "Ce qui est clair, c'est que dans cette formation politique (...) il y a quelque chose qui ne marche pas. Ils ne rencontrent pas l'adhésion de la société."

Avec le piètre score d'Eva Joly à la présidentielle de 2012, les Verts "ont transformé de l'or en plomb", estime l'ancien animateur de télévision.

Patrick Vignal et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

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