LES SERVICES SECRETS RWANDAIS PRIS EN FLAGRANT DELIT
Communiqué de presse des FDU-Inkingi
Les services secrets pris en flagrant délit de fabrication de preuves pénales contre Mme Victoire Ingabire Umuhoza, leader de l'opposition.
L’énergie déployée par le régime afin de faire dérailler le processus démocratique ne connaît pas de limites. Et le manque de réaction des principaux partenaires bilatéraux du Rwanda devant cette crise politique et militaire majeure n’y aide pas. L'escalade de la persécution et le harcèlement de l'opposition ont atteint un point critique. Dans leurs stratégies délibérées d’étouffer dans l’œuf l’émergence de l’opposition avant qu'elle n’expose ses idées à la population et n’engrange son adhésion politique, les services secrets s’activent par tous les moyens dans la fabrication de preuves pénales, y compris par le biais de l'Internet et de la surveillance électronique.
Continuer à observer sans broncher un gouvernement utiliser des moyens aussi douteux de surveillance et de piratage électronique pour espionner ses citoyens et résidents (écoutes téléphoniques, l'interception des appels téléphoniques, courriels et Internet) et pour envoyer des messages électroniques falsifiées en utilisant les adresses d’emprunt est tout simplement pitoyable.
Depuis février 2010, soit seulement trois semaines après son retour dans son pays après 17 ans d'exil, pleuvent des accusations- miroir de la police nationale et la Présidente des Forces Démocratiques Unifiées « FDU – Inkingi », Mme Victoire Ingabire Umuhoza est constamment mise sur le gril. Le but de ces interrogatoires interminables est évidemment de briser sa détermination, de recueillir tout indice qui pourrait aider le gouvernement à refuser l'inscription de son parti politique, de restreindre ses libertés et, cas échéant, l’emprisonner. C’est la raison pour laquelle, elle est placée sous une surveillance permanente, ses communications sont surveillées et de nombreuses tentatives de piratage des ordinateurs ont été observées. En même temps, des agents des services de renseignements lui envoient des courriers électroniques, lui prodiguent des conseils pour sa sécurité, lui envoient des rapports de terrain ou se présentent comme faisant partie des groupes rebelles armés, prêts à lui rendre tous les services.
Afin d'étayer les preuves de collaboration avec les rebelles des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda « FDLR », les services secrets utilisent des rebelles fugitifs retournés, des recrues préparées par certains agents de renseignement de l’armée rwandaise dont un certain major John, lequel serait engagé dans des opérations secrètes transfrontaliè res. L'une des adresses e-mail utilisées par les cyber-assaillants, est par exemple JACKSON Emmanuel gtosben@yahoo. fr migrant de différents fournisseurs d’accès Internet tels que (IP) 80.255.61.162 ou 80.255.61.162 ou 196.44.240.62 ou 196.44.240.61 et 196.44.240.62. Nos analyses de traçage d’ordinateurs ont révélé que ces mails écrits en anglais, proviennent des utilisateurs MTN Servers basés à Kigali, AfriNIC fournisseur de services Internet, Kinshasa Intelsat, avec des liens à Gauteng-Johannesbou rg (réaffectation à Vodacom Client, Afrique du Sud).
Il convient de mentionner que le timing de cette série de messages électroniques est lié aux convocations de la police, en même temps que le contenu des messages se réfère toujours étrangement à des activités de rebelles inconnus, à des plans et à des commandes militaires en République Démocratique du Congo, à des missions secrètes avec des noms de code étranges tels que Camba, et caetera. Certains de ces courriels ont été récemment postés via des serveurs Rwandatel à notre IP par exemple le 24 et le 29 mars 2010, au même moment où Mme Victoire Ingabire Umuhoza était interrogée par la police criminelle. Des similitudes troublantes entre les messages reçus et les principales questions soulevées par la police tendent à confirmer l'existence d'une parfaite collusion entre l'agent secret étrange et l'équipe d'enquête du CID.
D'autres détails réfèrent à une adresse électronique bizarre, à un groupe de rebelles inconnus sous l’acronyme de "CDF" qui serait basé au Congo, des lettres anonymes ainsi que d'autres accusations sans fondement. Toute cette construction révèle que les services secrets ne lésinent sur aucun moyen ni méthode pour continuer de mettre au gril la Présidente des FDU – Inkingi. Les détails de toute cette information sont à la disposition des médias.
Alors que certains membres de la police et de l'armée sont manipulés pour des objectifs partisans, les FDU - Inkingi restent reconnaissantes à l’égard des nombreux autres forces de police et de l’armée qui remplissent loyalement leur mission constitutionnelle mais sont frustrés par la gestion calamiteuse de l’armée et de la police, les règles inéquitables de promotion et d’affectation dans les unités ainsi que par la politisation de leurs institutions.
Les FDU – Inkingi réprouvent les procédés d'humiliation utilisés par la police dans le dessein de briser le moral de leur Présidente : arrestation à l'aéroport, fouilles à l’aide de chiens renifleurs, interrogatoires répétitifs et interminables, l'attente de longues heures dans les couloirs du CID, fouille de son sac à main. Elles ne comprennent pas non plus pourquoi, alors que le cas de Mme Victoire Ingabire Umuhoza est toujours au stade inférieur d’enquêtes de police, un substitut du procureur, contrairement à la procédure pénale, assiste aux interrogatoires.
Le ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, dans une interview à la Radio Netherlands International a déclaré la semaine dernière que «la police n'a pas trouvé de faits concrets ... Ils n'ont pas trouvé de preuves à l'incriminer. Une fois que l'enquête aura montré qu'elle est innocente, personne ne pourra plus toucher à elle. Mais chacun au Rwanda devrait rendre compte de ses actes et respecter les règles du jeu ». Néanmoins, malgré cette profession de foi, le parti de Mme Victoire Ingabire Umuhoza a été empêché à plusieurs reprises d'organiser son congrès constitutif et de se faire agréer auprès du ministre de l’Administration Locale, sous le prétexte que sa Présidente serait poursuivie par la justice.
Fortes de tout ce qui précède, les FDU - Inkingi étudient les moyens d'ester en justice contre la police pour ses interrogatoires interminables et contre le ministre de l’Administration Locale pour harcèlement, abus de pouvoir, violations des lois et utilisation des institutions publiques à des fins politiciennes et partisanes.
Fait à Kigali, le 30 Mars 2010
Sylvain Sibomana
Secrétaire Général
FDU INKINGI