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Publié par Tribune Franco-Rwandaise

Le Point.fr - Publié le 05/06/2013

Les implantations internationales en France reculent de 13 % en 2012 contre une moyenne de 3 % sur 44 pays d'Europe, selon Ernst & Young.

"Les investisseurs étrangers adressent un dernier appel à la France pour qu'elle devienne un acteur à part entière de l'économie mondiale", selon le cabinet d'audit. "Les investisseurs étrangers adressent un dernier appel à la France pour qu'elle devienne un acteur à part entière de l'économie mondiale", selon le cabinet d'audit. © SAUTIER PHILIPPE / SIPA

L'attractivité de la France est "en perte de vitesse" et l'Hexagone a accusé un net recul de 13 % des implantations internationales en 2012 contre une moyenne de 3 % sur 44 pays d'Europe, selon un baromètre du cabinet d'audit Ernst & Young. Le recul est encore plus marqué en termes d'emplois, avec une baisse de 20 %, selon les résultats de cette 12e édition intitulée "France : dernier rappel". L'étude recense 471 implantations internationales l'an dernier contre 597 l'année précédente, laissant la France reste à la troisième place, où elle était tombée en 2011, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne.

"Les résultats du Baromètre de l'attractivité de la France 2013 indiquent clairement que les investisseurs étrangers adressent un dernier appel à la France pour qu'elle devienne un acteur à part entière de l'économie mondiale", écrivent le président d'Ernst & Young en France, Jean-Pierre Letartre, et l'auteur du baromètre, Marc Lhermitte, associé Ernst & Young. "Le rendez-vous manqué de la France avec les économies à croissance rapide expliquerait-il un tel décalage ?" s'interrogent les auteurs de l'étude, en constatant que 14 projets sont venus des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) l'an dernier (soit 6 % du total des 44 pays étudiés, qui vont jusqu'à la Turquie et la Russie), contre 23 projets en 2011.

"Si le Royaume-Uni et l'Allemagne sont considérés comme des destinations de rang mondial, les investisseurs étrangers pourraient désormais classer la France parmi les localisations secondaires, aux côtés de l'Italie et l'Espagne, avec le risque de la voir réduite à un rôle de puissance moyenne", avertit Marc Lhermitte. "Cette image d'un pays désynchronisé du tempo global, tenté par le repli sur lui-même, est malheureusement alimentée par le pessimisme français", estime-t-il. La France reste néanmoins numéro un en nombre d'implantations industrielles, mais celles-ci accusent un recul de 25 % à 127 projets en 2012 et n'ont créé que 3 605 postes, plaçant l'Hexagone en 13e place.

Il s'agit de projets dans l'aéronautique, l'agroalimentaire, la pharmacie, la chimie, l'énergie, les transports et "ce qui manque aujourd'hui, c'est l'automobile, le secteur industriel produisant des implantations et des mouvements d'investissements étrangers en Europe", a expliqué Marc Lhermitte dans un entretien. "C'est la variable coût qui joue au premier rang pour ces implantations-là" et les investisseurs sont en ce qui concerne la France "très prudents" et optent pour des projets "plus petits", dit-il. Constat inquiétant pour l'avenir, cette "performance décevante" se retrouve pour les projets de recherche et développement où, "malgré les efforts et les dispositifs déployés, la France perd sa seconde place et figure désormais en 3e position, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne".

"En recherche et développement, on avait en France l'année dernière un vrai bol d'air avec les investissements d'avenir, le crédit d'impôt recherche, le plan campus, les pôles de compétitivité", a commenté Marc Lhermitte. "Cela reste un très bel ensemble, mais il est copié par les autres pays et n'est plus différenciant", note-t-il. Pour devenir "une partie prenante majeure" de la mondialisation, "la France doit, selon les investisseurs interrogés, lever les freins à son attractivité que constituent le coût du travail, la fiscalité et l'environnement administratif, juridique et réglementaire", affirme Ernst & Young.

Parmi ses atouts, le fait d'être "un pays de champions mondiaux sur toutes les familles sectorielles, à l'exception très notable du numérique et, quoi qu'on en dise, de la pharmacie", a déclaré Marc Lhermitte. Le baromètre se fonde sur l'analyse des flux d'investissements étrangers en Europe et en France et sur des entretiens avec 212 dirigeants d'entreprise réalisés du 21 février au 4 mars dans 25 pays différents.

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