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Publié par JMVN

 

musabyimana_gaspard.jpgL’actualité internationale est présentement marquée par le rapport onusien sur le génocide des Hutus commis par le FPR au Congo entre 1996 et 1998. Depuis juin 2010, les autorités rwandaises font tout pour étouffer la publication de ce rapport.

L’ONU doit avoir le courage de dire la vérité sur les crimes du FPR. Il faut qu’elle abandonne les pratiques honteuses et scandaleuses du passé qui ont conduit à l’enterrement du rapport Gersony, du rapport Roberto Garreton et du rapport Hourigan.

Des observateurs sont avis que le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, la Juge Navanethem Pillay, ancienne Juge au TPIR et ancienne Présidente du TPIR, ne va pas lâcher et tiendra à ce que ce rapport soit publié sans altérations.

Mais des forces négatives constituées par un lobby grassement payé par le FPR vont sûrement s’agiter pour que le rapport ne soit pas publié. Kigali n’épargne aucun effort pour y parvenir.

Le Rwanda menace de retirer ses forces armées du Darfour. Cette menace du Rwanda est creuse et infantile. Les forces armées appartenant à une entité armée qui a commis des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité ne méritent pas d’être auréolées de la dignité d’être appelées « forces d’intervention humanitaire ». Plusieurs pays sont prêts à les remplacer car ce n’est pas le Rwanda qui paie la facture. Elle est payée par des pays développés dont surtout les Etats-Unis. Le Rwanda doit cesser de faire du chantage. Il doit accepter ses responsabilités dans les graves crimes commis au Rwanda et au Congo.

Il sied de rappeler aux Nations Unies qu’elles doivent avoir le courage de publier aussi un rapport sur les crimes de guerre et de génocide commis au Rwanda par l’armée du FPR entre 1990 jusqu’à ce jour. Le Lieutenant Ruzibiza en a longuement parlé dans son livre mais ce n’est qu’une petite fraction de ce qui s’est réellement passé. Il n’a pas donné une description systématique et véridique des massacres collectifs et ignobles des femmes, des enfants et des vieillards dans les communes de la préfecture de Byumba. Entre octobre 1990 et Juillet 1994, Byumba a perdu plus de 80% de sa population hutue aux mains des soldats du FPR. En préfecture de Ruhengeri, les communes de Butaro, de Cyeru, de Nyamugari, de Kidaho et de Kinigi ont été le théâtre de massacres prémédités et à large échelle de civils innocents.

J’en suis témoin car mes parents et d’autres membres de ma famille ont été assassinés par des militaires du FPR dans cette période.

Les Nations Unies ont des rapports y relatifs établis par la MINUAR. Lors de sa conquête des préfectures de Kibungo, de Kigali, de Butare et de la ville de Kigali, le FPR a ciblé tout hutu sans distinction d’âge ou de sexe pour assassinat. Nombreux sont les témoins des atrocités commises au nom de ce que la FPR appelait « la pacification ». Nombreuses sont les réunions de la population que le FPR convoquait soit disant pour leur montrer les nouvelles autorités ou pour leur donner des directives mais qui se soldaient en un massacre pur et simple des participants à la réunion. Des Forges en parle un peu dans son livre « Leave none to tell the story ».

Les Rwandais ne pourront pas se réconcilier si la vérité reste cachée. Comment est-ce que la réconciliation pourra se faire lorsque des Hutus innocents sont systématiquement emprisonnés et condamnés à des peines d’emprisonnement à vie alors que des criminels avérés, arrogants et ultra-extrémistes du FPR sont glorifiés de par le monde et s’arrogent le droit de diriger le Rwanda comme ils l’entendent ?

La Communauté Internationale doit d’ores et déjà réfléchir sérieusement sur l’avenir du Rwanda. Un Rwanda durable sur le plan de la paix, du développement et de la sérénité des cœurs devra être bâti sur une vraie réconciliation, sur les valeurs de vérité, de suppression de l’impunité, sur l’égalité des citoyens devant la loi et sur un système politique véritablement démocratique. Rien de tout ceci n’existe au Rwanda mais cette communauté internationale ne tarit pas d’éloges à l’endroit du dictateur Kagame. Il faut que cette communauté internationale sache qu’elle ne bâtit pas mais détruit le Rwanda.

Gaspard Musabyimana
01/9/2010

*HCDH : Haut commissariat aux droits de l’homme 

 

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