Le M23 et les autorités rwandaises pourraient être traduits en justice (HRW)

Dans un rapport publié mardi 11 septembre, le Mouvement du 23 mars (M23) est accusé par Human Rights Watch (HRW) d’être responsable de "crimes de guerre à grande échelle" à Rutshuru, dans la partie est de la RDC. L’ONG américaine demande également aux "autorités rwandaises de cesser immédiatement leur soutien" présumé à la rébellion congolaise.
Exécutions sommaires, viols, recrutements forcés… Pour Human Rights Watch (HRW), « les rebelles du M23 sont en train de commettre une horrible série de nouvelles atrocités dans l’est de la RDC. » Dans un rapport rendu public mardi 11 septembre, l’ONG américaine de défense des droits de l’Homme exige que les responsables présumés de ces exactions soient arrêtés et jugés.
«Les commandants du M23 devraient être contraints de rendre des comptes pour ces crimes et les autorités rwandaises qui [les] soutiennent pourraient être traduites en justice pour complicité », a déclaré Anneke Van Woundenberg, expert de la division Afrique de HRW.
Viols d’enfants
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Au mois de juillet, 137 jeunes et garçons auraient été recrutés de force par le groupe rebelle dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, province congolaise frontalière avec le Rwanda. « La plupart ont été enlevés à leur domicile, au marché ou lorsqu’ils se rendaient à leurs champs. Au moins sept d’entre eux avaient moins de 15 ans », précise le rapport.
Depuis le début de leur insurrection, les hommes du colonel Makenga ont occupé plusieurs villages dans le territoire de Rutshuru. Des succès militaires justifiés, estime HRW, par le soutien apporté aux rebelles par le Rwanda voisin. « En juillet, plusieurs centaines de militaires de l'armée rwandaise, et peut-être encore plus, ont été déployés dans l'est de la RDC pour aider le M23 à s'emparer de la ville frontalière stratégique de Bunagana, de la base militaire de Rumangabo, des villes de Rutshuru, Kiwanja, et Rugari, et des zones environnantes », soutient l’ONG. Kigali n’a pourtant cessé de nier toute implication dans la crise actuelle à l’est de la RDC.
Efforts diplomatiques
Des accusations qui vont à contre-sens des efforts diplomatiques récemment engagés par le Rwanda pour obtenir la levée de différents gels d’aides au développement, imposés par des pays occidentaux en rétorsion au soutien supposé de Kigali aux rebelles du M23. La Grande-Bretagne a même annoncé, le 4 septembre, qu'elle allait débloquer la moitié de l'assistance financière en faveur du gouvernement rwandais, qu'elle avait précédemment gelée.
Par ailleurs, un mini-sommet des chefs d’États de la région des grands lacs est prévu le 27 septembre prochain à New-York. « Il s’est passé beaucoup de choses en RDC ces derniers mois, il faut donc faire le point », a expliqué Hervé Ladsous, secrétaire adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix, en visite en RDC. Une occasion de plus pour Kigali et Kinshasa de tenter de régler politiquement leur différend
Source :Jeuneafrique.com