La France au secours de Paul Kagame ?
16 août 2010
Paul Kagame mise sur la France pour sauver sa tête
La France va reprendre la coopération militaire avec le Rwanda. Un officier de haut rang est attendu à Kigali au mois de septembre. Mais pour Paul Kagame, le pari est risqué. Le rapprochement entre Paris et Kigali n'est pas de bon goût pour les Anglo-saxons.
C'est lors d'une visite au ministère de la défense que l'Ambassadeur de France à Kigali, Laurent Contini, un très proche de Bernard Kouchner, a annoncé la reprise de la coopération militaire. Il a été accueilli par James Kabarebe, le ministre de la défense, sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé par le juge Jean-Louis Bruguière. Les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui ont repris le dossier du Rwanda après la retraite du juge Bruguière, sont également attendus au Rwanda au mois de septembre. La justice mélangée aux affaires militaires, il n'est pas sûr que la "sauce kouchnérienne" soit de bon goût.
Kigali a commencé à médiatiser l'arrivée de ces différentes personnalités françaises mais les Anglo-saxons qui ont installé et protégé le régime du FPR voient d'un mauvais œil ce retour de la France bannie dans la région des Grands Lacs après le génocide rwandais de 1994. Les forces rwandaises de défense sont entraînées par les Américains qui payent même la solde. Les Rwandais et les Nigérians constitueront l'ossature de l'AFRICOM, la future armée africaine financée par les Américains.
La ministre rwandaise des affaires étrangères, madame Louise Mushikiwabo, a été récemment humiliée par les autorités britanniques. L'Afrique du Sud a rappelé son Ambassadeur accrédité à Kigali après la double tentative d'assassinat du général Kayumba Nyamwasa. Les observateurs du Commonwealth ont déclaré que l'élection présidentielle n'a pas été transparente et sans véritable opposition car tous les opposants avaient été écartés.
Pendant la campagne électorale, Paul Kagame n'a jamais prononcé le sigle RPF mais plutôt FPR qui est la version francophone de son parti. Se retourne-t-il vers la France, son ancien ennemi pour tenter de sauver sa tête après avoir été lâché par ses anciens amis anglo-saxons? Le pari est risqué. Jusqu'à maintenant aucun pays ne lui a adressé de félicitation après sa réélection.
Source