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Publié par FRANCE-RWANDA TRIBUNE

LEMONDE.FR | 24.12.11

CALLIXTE MBARUSHIMANA libéréCallixte Mbarushimana, le 28 janvier 2011 à La HayeAFP/JERRY LAMPEN

La Haye, Correspondance - Callixte Mbarushimana est un habitué des arcanes judiciaires et des procédures kafkaïennes. Une semaine après le non-lieu prononcé par les juges de la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, le Secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2009 contre des civils dans le Kivu (est de la République démocratique du Congo), a été libéré, le 23 décembre, et a pris immédiatement un vol pour Paris, où il bénéficie, depuis 2002, du statut de réfugié politique.

A son arrivée à Roissy, vendredi après-midi, le Rwandais a été conduit par la police française devant un juge d'instruction, chargé de lui rappeler sa mise sous contrôle judiciaire. Car si, le 16 décembre, les juges de la CPI ont sanctionné l'absence de preuves solides dans le dossier du procureur et ordonné la libération immédiate de Callixte Mbarushimana, le Rwandais fait toujours l'objet d'une information judiciaire en France ouverte en décembre 2010 et visant sa participation présumée au génocide rwandais de 1994.

Malgré le non-lieu de la CPI, le Secrétaire exécutif des FDLR, une milice composée en partie de hutus exilés en RDC après le génocide rwandais, a dû passer une semaine de plus dans sa cellule de La Haye. Le maintien en détention de M. Mbarishimana a provoqué la colère de son avocat, Arthur Vercken, qui a dénoncé une "détention arbitraire", et celle, plus discrète toutefois, des juges, furieux de voir leur décision non exécutée. Paris a bien donné son feu vert au retour en France de Callixte Mbarushimana, mais ce dernier fait l'objet, comme plusieurs membres des FDLR, d'une interdiction de voyager émise par les Nations unies. Il a fallu plusieurs jours pour lever, provisoirement, ces sanctions.

Cet informaticien rwandais âgé de 48 ans, ancien employé des Nations unies au Rwanda, en Angola et au Kosovo, vient de passer près d'un an dans une cellule de la prison de la Cour pénale internationale, mais ce n'est que le dernier en date des nombreux épisodes de sa saga judiciaire.
En 1999, des juges du Kosovo avaient refusé de l'extrader vers Kigali, où il devait répondre de sa participation supposée au génocide de 1994, faute de preuves, mais son contrat avec l'Onu avait été annulé, ce pourquoi, Callixte Mbarushimana, exilé à Paris, a demandé et obtenu, d'ailleurs, des réparations. Dans le même temps, le procureur du tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avait abandonné le dossier faute de preuves. L'Onu avait bien demandé à la France de conduire une enquête sur sa participation présumée dans le génocide rwandais, mais à l'époque, Paris rechignait à juger sur son sol les Rwandais exilés.

Ce n'est qu'après la "réconciliation" franco-rwandaise de 2009 que la France montre un début d'intérêt pour les dossiers rwandais, ouvrant finalement une information judiciaire en décembre 2010. Entre temps, M. Mbarushimana avait été arrêté à la demande de la Cour pénale internationale et avait rejoint, le 25 janvier 2011, la prison des criminels de guerre à La Haye. Le procureur, Luis Moreno Ocampo, l'accusait d'avoir commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre en 2009 et 2010. Selon l'accusation, Callixte Mbarushimana avait, par le biais de communiqués de presse émis depuis Paris, participé à un plan de reconquête du Rwanda, le FDLR tentant de faire chanter les gouvernements congolais et rwandais en promettant l'arrêt des massacres en échange du pouvoir à Kigali.

Pour comprendre la faiblesse du dossier du procureur, il faut revenir à l'enquête. En raison de l'instabilité dans le Kivu, région de l'est du Congo où évoluent les FDLR, les enquêteurs ont conduit l'essentiel de leurs activités depuis le Rwanda voisin. A plusieurs reprises, Luis Moreno Ocampo a d'ailleurs salué la coopération du président rwandais, Paul Kagame, ennemi juré des FDLR. En septembre 2010, alors même que le Haut-commissariat aux droits de l'homme remettait un rapport soulignant l'implication des FDLR, mais surtout du régime rwandais dans les crimes du Congo, son adjointe, Fatou Bensouda, s'était rendue à Kigali pour assister à l'investiture du chef de l'Etat rwandais, fraîchement réélu.

Comme dans d'autres dossiers, le procureur s'est allié avec les ennemis de ses cibles, faisant peser sur ses actes des soupçons de partialité. Pour les victimes des FDLR, ce non-lieu est une déception. "L'arrestation de Callixte Mbarushimana (...) avait suscité au sein des victimes et des communautés touchées l'espoir de voir justice rendue. Cette décision accentuera sans aucun doute leur souffrances", a déclaré André Kito, de la Coalition pour la Cour pénale internationale, un lobby d'ONG qui milite en faveur de la CPI. Mais la décision des juges, en rectifiant les erreurs du procureur, pourrait cependant redorer un peu le blason de la Cour, dont la crédibilité apparaît fragilisée.

Stéphanie Maupas

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D
<br /> Mais acceptons que les rwandais peuvent vivre en coexistence pacifique si la volonté politique y est. Comme pour une maladie chronique , la guérison ne sera jamais comme sous l'effet<br /> de baguettes magiques .Il ne s'agira jamais d'un événement, mais plutôt un processus. Encore faut-il que toutes les forces vives de la nation aient la bonne volonté de se laisser conjuguer.<br /> Il faudra que tout le monde compose . Mais  le F.P.R est au pouvoir, et il devra répondre un jour ou l'autre, il n'a même pas de choix.<br />                                                                                <br />
M
<br />  <br /> <br /> <br />   Le F.P.R et le mal<br /> rwandais                                                                                  <br />   Grégoire KAYIBANDA avait dirigé juste après l'indépendance.Et cela pour 12 ans. Le général major Juvénal HABYALIMANA qui supplanta son parrain politique, avait duré 19 ans,<br /> avec son parti-état, le M.R.N.D.jusque là, les deux régimes avaient incarné la mauvaise volonté quant à la résolution du problème de la diaspora rwandaise.Et toutes les explications possibles,<br /> aussi humanitaires, sociales que politiques avaient été faites pour finalement sanctionner la chute du régime hutu. Aujourd'hui, plus de 15 ans après, Paul KAGAME règne en maître incontesté . Et<br /> assumant la magistrature suprême,il doit être à même de répondre responsablement aux questions relatives au conflit socio-politique rwandais.Sauf  ceux qui peuvent s'essayer à jouer la<br /> courte mémoire ou l'ignorance-abstraction faite de la nouvelle génération- les jeunes rwandais nés après les années 80- tout rwandais politiquement avisé devrait vivre cette période F.P.R<br /> comme"une accalmie".Et il serait déplorable s'il y avait des citoyens rwandais qui se croiraient à l'abri. Depuis 1962, le Rwanda a été attaqué par les inyenzi, jusqu'en 1967/68. Malgré le<br /> silence des annnées 70/80, les rwandais de la diaspora ne s'étaient pas résignés et avaient tout fait pour s'organiser.En 1979, R.A.N.U vit le jour , comme étant la première organisation des<br /> réfugiés politiques visant un éventuel retour au bercail. Toutes les péripéties et tribulations de cette existence de misère n'ont fait que consolider l'esprit et le sens du droit à la patrie, un<br /> devoir inaliénable.En fevrier 1982, l'échec du gouvernement OBOTE de forcer tous les réfugiés tutsi dans des camps s'était soldé par une purge massive-40.000 réfugiés poussés vers le Rwanda. Le<br /> régime HABYALIMANA déclara que seulement 4.000 étaient reconnus rwandais, alors que le gouvernement ougandais se disait prêt à ne reprendre que 1.000. Et où aller ? Telle était la question que<br /> devaient se poser les 35.000 laissés entre le marteau et l'enclume légal le long de la  frontière, et cela pour des années. Conséquence naturelle et malheureuse,la jeunesse avait  le<br /> maigre et triste choixde tenter une vie d'infortune en gagnant les maquis dela N.R.A de MUSEVENI. Dans presque la même lignée, aujourd'hui, les enfants des ex-F.A.R qui se sont enfuis en bas âge<br /> avec leurs parents, ont été endoctrinés et on n'aurait même pas à se fatiguer à faire une campagne de sensibilisation en vue d'un certain eveil de la conscience hutu.Et c'est ce que le<br /> dictateur Paul KAGAME avait lui même affirmé lors d'une interview accordée à Jeune Afrique, quand on lui posait la question de savoir si " ces bandits armés, vivant à l'habitant représentaient un<br /> véritable problème sécuritaire pour le Rwanda. Bien sûr, connaissant la génèse du F.P.R, il comprend combien potentiellement dangéreux pouvait être le cas .Et c'était au début de 2003. Le Rwanda<br /> a besoin d'un président politiquement intelligent. IL N'Y A RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL QUI BRILLE. On parle de la défection des proches de KAGAME tels les KAYUMBA, KAREGEYA, RUDASINGWA<br /> et autres.Presque le même scénario a été vécu en 1980 quand KANYARENGWE, LIZINDE et BISERUKA s'étaient ligués contre HABYALIMANA parce qu'ils le jugeaient trop indulgent . HABYALIMANA n'avait<br /> jamais été extrêmiste. Les gens croupissaient dans "1930" la tristement fameuse prison centrale de Ruhengeli où LIZINDE, par le biais de ses acolytes, chefs de prison CYARAHANI et SEMBAGARE,<br /> faisait tuer atrocement. "Les politiciens de Gitarama" en ont été victimes.Ironie du sort , le même LIZINDE, accompagné de son frère d'arme BISERUKA, s'était vu infligé les mêmes traitements .<br /> L'affaire LIZINDE impliquait aussi KANAYARENGWE qui avait auparavant juré de ne jamais s'entendre avec les tutsi- pourtant , grand paradoxe , sa femme était tutsi-. Peut-être, encore le phénomène<br /> "alliances mouvantes" ou tout court " iyo isali yarenze isesemi umugabo asubira kucyo yanze" La nuance ici en était que HABYALIMANA ne voulait pas céder à l'extrêmisme,d'où  dans<br /> son discours de nouvel an 1980, il avait rappelé ses camarades du 5 juillet á la modération. Il avait dit: " l'unité, la paix, la tolérance restent. Faut-il le rappeler, les pilliers de mon<br /> action. Je souhaite à tous les hommes de bonne volonté d'en être impregnés, et de contribuer ainsi àl'avènement d'un monde où régnent plus de cohésion et d'efficacité. C'est ainsi que mon<br /> gouvernement ne se lassera jamais quant à lui de dénoncer vigoureusement toute entreprise perfide de haine..." Je ne sais pas si le dictateur KAGAME peut se lever et tenir un tel<br /> discours devant ses thuriféraires à caractère troubadour. Tout naturellement, il les encourageraient à abonder dans le sens contraire.Il faut faire preuve d'un sens politique intelligent.Le<br /> trio qui a fait défection et autres, vont se servir de la non intelligence politique d'un maquisard bombardé général major , et assoiffé de pouvoir.Sera t-il capable de se resaisir à temps, et à<br /> servir la cause  nationale, et dans la foulée, sollicitant la clémence du peuple ? Il est plus prudent d'être pessimiste. Le mal rwandais a pour racine le caractère sournois inhérent<br /> aux composantes ethniques.Tout le monde connaît la vérité vraie, celle que l'on garde avec soi ou que l'on confirme au sein des sphères politiques ésotériques. Qui ne sait pas qu'il ya par<br /> exemple le F.P.R officiel , et celui officieux, le plus fort et qui gouverne le pays tel un engin sous télécommande. Des revanchards , aigris et nostalgiques de tout bord avaient vu comme une<br /> aubaine l'avènement du F.P.R et la guerre qui s'en était suivie . Certains s'étaient rangés du côté du F.P.R par pure  innocente ignorance politique ou par conformisme. Le régime <br /> avait été taxé , souvent avec grande exagération, de régionalisme et de discrimination ethnique. Et maintenant, Faustin TWAGIRAMUNGU, en politicien intelligent , et surtout souple qu'il est,<br /> avoue  le fait que le F.P.R vait roulé les partis politiques de l'intérieur. Honnête, tel un vrai  intellectuel. Et par ricochet , confirmant à retardement les convinctions de<br /> HABYALIMANA comme quoi le F.P.R ne voulait que s'emparer du pouvoir. HABYALIMANA avait compris et avait raison, mais c'était trop tôt pour se faire entendre. Tellement la formule à la mode était<br /> que s'opposer au M.R.N.D égalait la démocratie. Et la démocratie égalait le départ de HABYALIMANA. Le F.P.R au pouvoir,les partis de l'intérieur ont béni le pratique abus du terme "interahamwe"<br /> qui ne signifiait plus ce qu'il devait signifier au sens premier, et par extension,avec le temps, le terme avait pris une connotation négativement politisée par le gouvernement F.P.R.Les partis<br /> de l'intérieur cautionnant ainsi la décimation sans merci des milliers et des milliers de simples citoyens hutu des régions du Nord du pays. Le même " RUKOKOMA" affirme qu'il ne pourra pas jamais<br /> y avoir de réconciliation entre les deux ethnies soeurs du Rwanda. Parmi les hutu, la majorité le considère comme un traître , jadis à la merci du dictateur Paul KAGAME, le même général<br /> qu'il pose comme déclencheur du génocide rwandais, car le stratagème du 06 Avril 1994 émanait de son état major officieux. D'autre part , les kayumba et autres parlent de la réconciliation avec<br /> la masse hutu. Ce ne serait pas chose facile, car ces populations de KABAYA , NYAMUTERA , KANAMA se souviennent encore des propos du chef d´etat major KAYUMBA qui disait : "we will destroy<br /> them untill they loose all appetite for fighting "  . Tel un étable qui compte en son sein du petit bétail - moutons et chèvres- le Rwanda est pour toutes ses composantes ethniques.<br /> Comme le dit Faustin TWAGIRAMUNGU, une unité , une réconciliation dans la peur ou la soumission n'en est pas une. Mais a<br />
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<br />   Les F.D.L.R et le problème rwandais.<br /> <br /> <br />   Malgré leur déclaration officielle d'avoir mis un stop à toute résistance armée, les groupes descendants de l'ALIR continue de malmener certains coins de la province du Kivu. Au mois de<br /> mai, il était question de vouloir désarmer les F.D.L.R, et laisser à ses éléments le choix soit de retourner au Rwanda, soit de se voir réinstallés dans la province du Maniema. Encore,<br /> cela ne semble pas pouvoir tenir. De son propre aveu, au cours de la conférence de presse, au Palais de la Nation, le 18 octobre 2011, à Kinshasa, le président Joseph KABILA a reconnu que cette<br /> audacieuse tentative s'est soldée par un échec cuisant. La solution à cette équation ne passera pas par le harassement des éléments et des dirigeants des F.D.L.R, ou le rapatriement<br /> forcé des réfugiés rwandais éparpillés dans les pays limitrophes du Rwanda, le Kenya, la Zambie, le Zimbabwe, ou l'Afrique du Sud. Une solution diplomatique et politique restera toujours<br /> l'idéal. Mais, peut-on être optimiste quant à une eventuelle perspective d'un accord sur un dialogue inter-rwandais? Je préfère être pessimiste, sans toute fois jouer le négativiste, tout<br /> simplement parcequ'il est évident que le régime du dictateur Paul KAGAME semble ne pas vouloir entendre aucun langage civilisé. Seul, peut-être, celui des armes pourrait le<br /> ramener à céder à des concessions démocratiques. Mais, bon gré mal gré , aucun régime, ausi pire dictature qu'il puisse être, ne peut durer éternellement, et encore chose regrettable ,<br /> c'est toujours le peuple rwandais qui risque de payer cher.<br />
D
<br /> Les F.D.L.R et le problème rwandais.<br /> <br /> <br /> "Aho kwica gitera, uzice ikibimutera"     <br /> <br /> <br /> Au mois de mai 2011, on parlait de la volonté du président Joseph KABILA de déplacer les éléments des F.D.L.R de la province du Kivu vers celle du Maniema, et, ces derniers temps, toute<br /> l'attention a été portée vers l'affaire Callixte MBARUSHIMANA quand les juges de la chambre d'appel de la cour pénale internationale ont rejeté tous les recours intentés par le procureur. De<br /> retour en France, ce dirigeant reste toujours dans le collimateur de la justice. Je pense que toutes ces décisions en justice ne résolvent pas le problème politique rwandais. Ces<br /> gymnastiques en cours et tribunaux ne reviennent, à quelques degré près, qu'à une scène-mascarade bien orchestrée par la communauté internationale pour étaper la galerie des naïfs et ignorants du<br /> cas socio-politique rwandais. Et cela parce qu'il semble que bon nombre de gens qui ont lu des livres ou quelques travaux de recherches limitées et orientées de manière politiquement partisane<br /> peuvent s'improviser, du jour au lendemain, politologues experts de la région des grands lacs d'Afrique centrale, d'une part. D'autre part, jusqu'aujourd'hui, les rwandais doivent se référer aux<br /> oeuvres mises à jour par des historiens ou des pures et simples chercheurs académiques étrangers. Ce qui n'est pas mauvais, tout de même, mais laisse à désirer. Belges, Allemands, ou<br /> Américains, ils ont beau être éminents professeurs dans des universités et instituts occidentaux, ils ne peuvent pas intrinséquement appréhender le cas rwandais, tellement il est délicat et<br /> complexe. Les régimes qui se sont succédés au Rwanda ont tous été caractérisés par un excès délibéré de Zèle politique propagandiste en leur faveur. Et tout cela couronné par une claire<br /> perception manichéenne entre les ethnies composant la société; les deux principales composantes s'arrogeant le droit absolu, voire même divin, de régner sur le reste. Certains mythes<br /> exprimant que l'une des ethnies était prédestinée à régner sans partage, à l'autre de toujours tabler sur le droit de la majorité démographique pour diriger la nation. Nous nous retrouvons<br /> 50 ans après la révolution de 1959, et le peuple continue à en souffrir les séquelles. Depuis cette époque jusqu'aux années 80, les régimes hutu au pouvoir avaient fait une révision<br /> systématique de l'histoire du Rwanda, le cours de civisme revenait à apprendre tout naïvement que les indépendantistes hutu des années 60 étaient des martyrs et héros de la lutte pour<br /> l'émancipation du bas peuple contre une monarchie absolue tutsi qui avait asservi la majorité hutu pour des siècles et des siècles. Et que, partant, de droit, ou devoir, la mase<br /> populaire devait ne jamais permettre qu'une minorité tutsi règne sur elle. Dans la même lignée, on ne devait pas s'étonner du fait que des gens comme Léon MUGESERA trouvaient tout à fait<br /> naturel et normal d'aller jusqu'à réitérer leur appel à la masse hutu pour qu'elle se lévât comme un seul homme et se débarrassât de l'ethnie tutsi en la faisant retourner dans sa contrée<br /> d'origine,- par la voie inhabituelle: la rivière Nyabarongo étant une souce du grand fleuve Nil- À l'écôle, primaire ou secondaire, les tutsi de la diaspora étaient communément connus comme<br /> inyenzi, sous-entendu, ennemis de la nation. Même ceux qui ne savaient rien du pays. Du temps de HABYALIMANA, il était considéré comme semer la zizanie le fait de faire référence à son prochain<br /> comme"umututsi". Pour trouver du travail au sein des instances gouvernementales de souveraineté, les services de renseignement devaient faire un devoir "civique" fouillé et farfouillé pour se<br /> rassurer que la personne candidate n'avait pas de liens avec les gens de la diaspora. Alors, inutile de démontrer que les tutsi de l'intérieur se sentaient moins bien traités que les réfugiés<br /> hutu burundais, se voyant relégués au rang d´étrangers dans leur propre pays. Toute la vie sociale était politisée, les média servaient de canaux d'acheminement de propagande, et l'esprit du<br /> président fondateur du parti unique était omniprésent: dans tous les groupes musicaux, à l'écôle, au marché, au travail, dans la rue, aux stades et terrains de sports, dans la rue, et inutile de<br /> faire mention de l'umuganda et de l'animation; je crois que même chez les devins et sorciers. Bien entendu, l'eglise ne pouvait pas manquer au rendez-vous jouant son rôle d'"opium du peuple"<br /> en militant du côté du plus fort, défendant ses positions. Le régime du dictateur Paul KAGAME ne fait pas mieux. Quand le régime de HABYALIMANA disait ouvertement que le Rwanda était surpeuplé et<br /> que toute démarche de rapatriement devait se faire individuellement- et pas question de rentrer en masse-, celui de Paul KAGAME, aujourd'hui, essaie par tous les moyens non orthodoxes de forcer<br /> les rwandais à rentrer au pays. Il fait semblant d'ignorer que ces gens se sont volontairement décidées à prendre la voie de l'exile, et ce n'est pas par force qu'il faudrait les faire revenir.<br /> IL Y A ANGUILLE SOUS ROCHE. Les régimes qui se sont succédés ont montré peu d'enthousiasme quant à la solution durable du problème rwandais. Il a été facile de citer des mécanismes mis en place,<br /> en théorie. Mais la vérité en est que la volonté réelle n'était pas là. Et, sans toute fois faire l'apologie de HABYALIMANA, cette position, dans le temps, était compréhensible... Justement, tout<br /> politiser, trouver un langage diplomatique acceptable, et ne jamais passer à l'action pratique. Le président, répondant à la question de Sixbert MUSANGAMFURA relative au fait que<br /> d'aucuns disaient que le régime HABYALIMANA n'avait pratiquement rien fait pour trouver solution à cette équation, le général major, lors de la conférence de presse en 1992, s´était débattu pour<br /> répondre. Il s'était finalement contenté de faire observer que dire que le gouvernement n'avait rien fait pour trouver la solution n'était pas une vérité complète. Admettant implicitement que ses<br /> détracteurs avaient raison quelques parts. Il avait répété que tout réfugié voulant rentrer pouvait le faire, et que, d'ailleurs, il y en avait qui avaient passé par le canal officiel et légal<br /> pour rentrer. Et au président d'exhiber une brochure:" arrêté ministériel numéro 232/04/.09.01/14 du 7 juin 1974 relatif à la pièce d'identité prévue par l'article premier de l'arrêté<br /> présidentiel numéro 25/01 du 26 janvier1966 portant mesures pour la réintégration des réfugiés" signé par KANYARENGWE Alexis, alors ministre de l'intérieur. Il avait fini par expliquer que le<br /> problème du retour au pays n'était qu'un motif pour attaquer le pays et s'emparer du pouvoir. D'après lui, le Rwanda avait subi des attaques de l'extérieur par les mêmes inyenzi depuis 1962, et<br /> qu'à ce moment là, il n'était même pas au pouvoir. Et que ces mêmes inyenzi revenaient sous une autre appellation, celle des inkotanyi. Et que cette fois-là, ils étaient très forts car ayant<br /> occupé des postes importants au sein de l'armée du pays qui les avait hébergés. Le constat simple et déplorable en est que la position des régimes après l'indépendance a servi de bon motif<br /> politique, fortement médiatisé, et, fin des fins, cela s'était soldé par la guerre de 1990, et la chute du régime HABYALIMANA qui s'en était suivie. Aujourd'hui, 17 ans après la prise du pouvoir<br /> par le FPR, le régime en place à Kigali  devrait être le mieux placé pour être conscient que les problèmes non résolus ou auxquels on essaie de trouver de fausses solutions finiront,<br /> tôt ou tard, par sanctionner la chute du régime. Traiter les effets d'un mal n'est pas faire guérir le malade. La prémière et la deuxième guerre du Congo n'ont pas remédié aux ennuis sécuritaires<br /> tant chantés par le régime dictatorial de Paul KAGAME. Quand ALIR était entrée en fusion avec les forces hutu basées à Kinshasa, les F.D.L.R ont vu le jour. Malgré leur déclaration officielle<br /> d'avoir mis un<br />