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La Tribune franco-rwandaise
Actualités, opinions, études, analyses, diplomatie et géopolitique de la Région des Grands lacs.

Dr Eugène Rwamucyo : "Les accusations se fondent sur un faux document"

JMV Ndagijimana #Justice

(AFP) LILLE 
Eugène Rwamucyo, le médecin rwandais récemment suspendu par l'hôpital de Maubeuge (Nord) pour son implication présumée dans le génocide des Tutsis en 1994, réfute en bloc les accusations portées à son encontre, fondées selon lui sur un faux document.


Question: Que répondez-vous aux accusations de participation au génocide qui pèsent contre vous?


Réponse: "Ces accusations se fondent sur un document attribué au Haut-commissariat aux droits de l'Homme au Rwanda qui s'est révélé être un faux (...). Les Nations unies à l'époque ne procédaient pas à ce genre d'investigations. Je continue à crier que je n'ai pas du tout participé aux réunions de génocidaires ni de criminels ou ceux qu'il (le pouvoir rwandais) voudrait définir comme tels (...). J'ai essayé de mettre mes connaissances et mon expertise à la disposition de mon pays dans cette guerre que je considérais comme une guerre d'un pays contre un ennemi extérieur (..) puisque les maquisards du FPR (Front patriotique rwandais, arrivé depuis au pouvoir, ndlr) étaient formés et accompagnés par les forces armées ougandaises.


Q: Comment expliquez-vous ces accusations?


R: "On veut faire croire que tous les Hutus de l'époque ne pensaient qu'à tuer du Tutsi, du moment qu'ils avaient quelque responsabilité. J'aurais tué des malades que je soignais à l'hôpital universitaire de Butare (sud), aidé Mme (Agathe) Habyarimana (épouse du président assassiné en 1994, Juvénal Habyarimana) à faire le sale boulot et participé à des réunions génocidaires (...). C'est une cabale du pouvoir rwandais et du FPR qui est à mes trousses depuis 15 ans. La notice rouge d'Interpol existe depuis 2006, elle ne constitue pas du tout une nouveauté. Cette cabale du pouvoir rwandais, j'y suis habitué depuis 15 ans. A chaque fois que j'ai un emploi valable, le FPR me tombe dessus".


Q: Comment voyez-vous votre pays 15 ans après le génocide?


R: "Je n'ai plus de nationalité parce que je ne me reconnais plus de ce pays-là. Je suis apatride (...). Mais j'ai cessé d'avoir peur parce que c'est par la peur que procède le gouvernement rwandais. J'ai donc choisi de parler, malgré le risque, parce que celui qui parle est un homme mort. On ne veut que des enchaînés qui n'ont jamais voix au chapitre. Je ne suis pas opposé aux Tutsis mais aux méthodes du FPR et je resterai opposé à ces méthodes jusqu'à la fin de ma vie".

 

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