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Publié par JMVN

del ponteL’ex-procureure générale du TPIY a donné hier soir à Genève une conférence pleine de piment. Et d’humour

Andrés Allemand | 31.05.2011 | 23:10

Elle rayonne, Carla Del Ponte. Elle fanfaronne, même, faisant rire les 400personnes venues hier soir l’écouter à Uni Bastions, lors d’une conférence organisée par l’Association des diplômés de l’université. C’est que l’ancienne procureure générale du Tribunal pénal international pour l’ex- Yougoslavie (TPIY) sait que Ratko Mladic vient d’être transféré à La Haye. Cet homme que la Tessinoise a traqué durant ses huit ans de mandat va enfin être jugé. Ses efforts sont enfin récompensés.
Justement. Où a-t-elle trouvé la force de traquer les grands criminels tout au long de sa vie, s’interroge la journaliste Romaine Jean, chargée de canaliser les questions du public. D’où vient cette vocation? Carla Del Ponte éclate de rire. «J’ai choisi le droit au lieu de la médecine, parce que c’était seulement quatre ans. Et j’ai opté pour l’Uni de Genève, ça paraissait moins rébarbatif. Si je suis devenue pénaliste, c’est parce que ce n’était pas trop technique, il y avait du contact humain. C’est de là que vient ma motivation: en rencontrant des victimes qui réclament justice.»

Pour autant, il a fallu des années pour attraper Ratko Mladic. Qui faisait obstacle? «Dès le départ, Radovan Karadzic, Ratko Mladic et Slobodan Milosevic étaient les principaux suspects recherchés. Mais le troisième était président de la Serbie, donc intouchable. Par contre, le président des Serbes bosniaques et son chef militaire vivaient dans une Bosnie contrôlée par l’OTAN. L’ennui, c’est que la communauté internationale avait peur de créer du désordre. L’Alliance atlantique n’avait pas reçu mandat de collaborer avec le TPIY. Et quand elle a commencé, Karadzic et Mladic s’étaient déjà réfugiés en Serbie.»

«Même après la défaite politique de Milosevic en 2000 et son arrestation en 2001, son successeur Vojislav Kostunica refusait de m’aider à les traquer, rappelle Carla Del Ponte. Il me convoquait pour m’engueuler. Alors comme nous n’arrivions à rien, nous avons tenté de convaincre les pays de l’Union européenne de faire barrage à une adhésion de la Serbie. C’était difficile, il a fallu démarcher chaque capitale. Et Kofi Annan m’a écrit en me priant de ne pas mêler justice et politique. Je lui ai rappelé l’indépendance du procureur général.»

Et pourquoi juge-t-on les criminels serbes et non pas les kosovars? «Un procureur travaille avec le matériel qu’il peut avoir. Les crimes serbes, on en avait les preuves et les témoignages. Mais sur l’UCK (ndlr: l’armée de libération du Kosovo), nous avons ouvert trois enquêtes qui n’ont rien donné parce que les témoins se sont retirés. Je les comprends: le Kosovo est le seul endroit où j’ai vu des témoins assassinés après avoir participé à des procès.»

Que répond-elle à Bernard Kouchner, ancien administrateur du Kosovo, quand il affirme que les accusations de trafic d’organes sous l’UCK, c’est du n’importe quoi?

«C’est lui qui dit n’importe quoi! Il n’a pas vu le rapport. Moi je n’y croyais pas mais j’ai ouvert l’enquête, c’était mon job. Et j’ai découvert qu’il y avait bien des indices concrets. Mais on n’a jamais
eu l’autorisation de se rendre en Albanie voir les fosses communes. La communauté internationale n’a pas voulu nous aider.»

Son grand regret, c’est le Rwanda. «Comme je voulais enquêter sur le génocide mais aussi les accusations pesant sur des hommes du président Kagame, j’ai été convoquée à Washington et on m’a annoncé que la justice rwandaise s’en occuperait. Puis Londres a proposé que le Tribunal pénal international sur le Rwanda ait désormais un procureur général différent de celui sur l’ex-Yougoslavie. J’ai été écartée. Et ces enquêtes n’ont jamais eu lieu.»


Source : http://www.tdg.ch/carla-del-ponte-regle-comptes-communaute-internationale-2011-05-31

 

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M
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />          Le Rwanda, la Yougoslavie . Deux situations dont Carla Ponte a eu a traiter.<br /> deux douleurs ou toute la verite n'a pas ete dite. Ou les positions sont tellement arretes que plus personne ne veut remettre en cause ses certitudes pousees en cela par des maitres d'<br /> oeuvres  sans discernement faisant des amalgames inconsequents. Je vois que beaucoup d'Africains ont une vision globale sur le Rwanda du fait que un pays occidental en l'occurence la France<br /> y est implique. Il y a laFrance la dedans, elle est donc coupable. Amis Africains, il ne faut pas confondre le Rwanda et la Cote D'ivoire pas d'amalgame. Sur les Serbes tout a ete dit sur leur<br /> responsabilite, mais sur l'UCK bouche cousu. M? Kouchner a menti, il a joue un jeu qui depassait les limites de ses competences et affirmait en meme temps  par son action qu'il recevait des<br /> ordres d'une vision mondialiste. Mme Ponte l'affirme clairement. Ces visions parcellaires, obtus pretenduments justes parceque officialisees par une pretendue majorite. Mme Ponte remet les choses<br /> au point  a leur juste verite. Pour cela nous admirons son courage et son sens de la justice et de la verite. Cordialement Alain Monier<br /> <br /> <br /> <br />