Bernard Kouchner doublé par Claude Guéant
Invité de Jean-Michel Aphatie sur RTL, BERNARD KOUCHNER parle de la normalisation avec le Rwanda. Il avoue avoir été à peine informé du voyage de Claude Guéant à Kigali. Débarqué du dossier Rwanda, le Docteur Kouchner ?
Texte de l'interview :
Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Bernard Kouchner.
Bernard Kouchner : Bonjour.
JMA : Le Rwanda et la France ont renoué hier des relations diplomatiques. Elles étaient rompues depuis trois ans à la suite de l'enquête que le juge Bruguière menait sur les responsabilités du déclenchement du génocide des Tutsis en 1994. Que signifie, Bernard Kouchner, ce rétablissement des relations diplomatiques avec le Rwanda ?
BK : Rompues à la suite de la décision du Rwanda...
JMA : En 1986...
BK : Après la publication, comme vous l'avez dit, des mandats...
JMA : Pourquoi avoir renoué ces relations ?
BK : Parce qu'il est normal d'avoir des relations avec tous les pays africains. Parce que l'histoire du Rwanda a été douloureuse - plus que douloureuse, tragique... Que des malentendus avaient rendu difficile le dialogue, et que le dialogue est nécessaire, avec le Rwanda bien sûr, entre la France et le Rwanda, mais avec toute la région en réalité. Nous l'avions fait. C'est un travail qui a duré deux ans et demi. Il était normal, mais c'est à l'appel du Rwanda que cela pouvait être fait, il était normal de conclure par des relations diplomatiques réouvertes et normales.
JMA : On note, ce n'est pas pour chercher la petite bête, que c'est l'Élysée qui a annoncé hier ce rétablissement, parce que c'est Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, qui se trouvait hier à Kigali. Quelques fois, on se demande qui est le ministre des Affaires etrangères.
BK : Oui, je me le demande aussi. Mais enfin, quand même vendredi j'avais une grande réunion avec Claude Guéant, qui partait je le savais, pour Kigali. Vous savez, moi j'y suis allé de très nombreuses fois. Je crois avoir joué un rôle, enfin, j'ai lancé tout ça depuis deux ans et demi. Nous nous sommes rencontrés souvent dans les conférences internationales : deux fois à Kigali... Et puis voilà, c'est un travail collectif, mais là vraiment dans le collectif, j'avais fait beaucoup. Le secrétaire général de l'Élysée, c'était normal.
JMA : On retiendra Bernard Kouchner, que vous vous demandez vous aussi parfois si vous êtes le ministre des Affaires étrangères.
BK : C'était ironique bien sûr...
JMA : Bien sûr, bien sûr...
BK : Je crois vraiment que j'ai beaucoup participé de ce Rwanda, où je vous le rappelle, j'ai été le témoin du génocide en 1994... Et que cette histoire m'habite depuis longtemps.
Pour écouter l'interview, cliquer sur le lien suivant http://www.rtl.fr/fiche/5930910991/bernard-kouchner-le-vote-suisse-interdisant-les-minarets-est-une-expression-d-intolerance-video.html