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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

C’est dans cet hôtel ultra-sécurisé de Johannesburg que Patrick Karegeya a été assassiné.
C’est dans cet hôtel ultra-sécurisé de Johannesburg que Patrick Karegeya a été assassiné.
AFP PHOTO/ALEXANDER JOE

Par RFI

L'assassinat, il y a deux semaines, d'un ancien haut responsable rwandais, inquiète la communauté internationale. L'ex-chef des renseignements extérieurs du Rwanda avait été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à Johannesburg. Patrick Karegeya occupait son poste au moment de l'attentat contre le président Habyarimana, en 1994. Il avait d'ailleurs assuré détenir des preuves de l'implication de l'actuel chef de l'Etat, Kagame. L'Afrique du Sud et les Etats-Unis, sans accuser Kigali d'être impliqué dans la mort de Patrick Karegeya, dénoncent la mort de cet opposant.

Dimanche, le président rwandais avait affirmé que la trahison avait des conséquences, sans jamais citer le nom de son ancien chef des renseignements extérieurs, Patrick Karegeya retrouvé mort le 1er janvier dernier. Ajoutant « Ceux qui nous accusent d'être responsable ont fait de même un millier de fois pour défendre leurs nations ». Une remarque qui a beaucoup surpris. Puisqu'officiellement seule l'opposition en exil accuse le régime rwandais d'être derrière cet assassinat.

L'Afrique du Sud est le premier pays à avoir condamné officiellement cet assassinat. Mais la diplomatie sud-africaine a déclaré qu'il fallait attendre les résultats de l'enquête, qu'il était trop tôt pour évoquer de possibles tensions avec un quelconque gouvernement. Pas en l'absence de preuves. Même si par précaution, les services de sécurité sud-africains ont demandé au général Kayumba Nyamwasa, le compagnon d'exil de Patrick Karegeya, de renforcer sa sécurité.

Parmi les chancelleries qui condamnent également ce meurtre figurent les Etats-Unis. C'est ce qu'assure à RFI un responsable du département d'Etat américain, même si aucun communiqué n'a été rendu public. Cette source précise que Washington salue l'ouverture d'une enquête par Prétoria et attend les résultats. Tout en continuant de souligner l'importance du développement d'une opposition politique pacifique au Rwanda.

Pas de réaction au Rwanda

Plusieurs sources diplomatiques occidentales affirment que les Etats-Unis seraient allés plus loin en émettant un avertissement à l'égard de Kigali. Son contenu : si un tel incident se produisait sur le sol américain, cela aurait des conséquences sur les relations bilatérales. Deux des membres fondateurs du RNC, le parti de Patrick Karegeya, se trouvent effectivement aux Etats-Unis. Mais interrogé à ce propos, le responsable du département d'Etat américain joint par RFI n'a ni confirmé, ni infirmé l'existence d'un tel avertissement.

Sollicitées par RFI, les autorités rwandaises n'ont pour le moment pas réagi. A noter que dans une interview accordée à la BBC, l'ambassadeur rwandais en Grande-Bretagne avait démenti que les propos du président Kagame aient un quelconque lien avec la mort de l'ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda.


■ Attentat d’Habyarimana : les parties civiles inquiètent après la mort de Karegeya

Vingt ans après les faits, les parties civiles s'inquiètent de blocages dans l'enquête française sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvenal Habyarimana en 1994, suite notamment au meurtre d'un témoin potentiel à Johannesburg, Patrick Karegeya. Il avait affirmé en juillet dernier détenir des preuves de l'implication de Paul Kagame dans ce dossier. Même déclaration du général Kayumba Nyamwasa, son compagnon d'exil, qui lui est cité dans ce dossier et inculpé par la justice française. Le juge d'instruction Marc Trevidic a fait plusieurs commissions rogatoires pour demander l'audition de Kayumba Nyamwasa, sans obtenir de réponse.

 
Maitre Philippe Meilhac

avocat de la famille Habyarimana

Nous assistons depuis pas mal de temps à la disparition de témoins.

 

15/01/2014 par Sonia Rolley

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