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Publié par JMV Ndagijimana

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, longtemps ennemis, ont décidé ce week-end de normaliser rapidement leurs relations diplomatiques, lors d'une rencontre à Kinshasa entre le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Tambwe Mwamba, et son homologue rwandaise, Rosemary Muselimali, rapporte lundi la presse kinoise.
Les deux parties ont convenu d'"échanger dans l'immédiat leurs ambassadeurs", indique le communiqué commun publié samedi à l'issue de cette rencontre de deux jours.
Aucune date précise n'a cependant été arrêtée, mais un de trois mois a été évoqué pour la réouverture de l'ambassade du Rwanda dans la capitale congolaise.
Kinshasa et Kigali avaient rompu leurs relations diplomatiques en août 1998, au lendemain du déclenchement de la deuxième guerre dans l'est de l'ex-Zaïre, alors que Kigali soutenait des mouvements rebelles congolais.
Les ministres ont aussi recommandé la tenue d'un sommet des deux chefs d'Etat, Joseph Kabila et Paul Kagamé, "afin de consolider les relations bilatérales".
S'agissant de la question des frontières, les deux parties ont décidé de constituer une commission d'experts qui se réuniront à la frontière commune de deux pays du 16 au 18 avril prochain en vue d'examiner le problème et de formuler des recommandations.
Les deux pays ont par ailleurs procédé à l'évaluation de leur opération militaire conjointe, souhaitant "poursuivre la lutte contre les FDLR", les rebelles hutus des Forces démocratiques de Libération du Rwanda toujours actifs dans l'est de la RDC, notamment dans la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda.
Les deux pays avaient lancé le 20 janvier une opération militaire conjointe sans précédent afin de réduire les rébellions dans l'est de la RDC.
Le premier résultat de cette opération, achevée fin février, avait été l'arrestation le 22 janvier au Rwanda du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda, chef historique de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) - désormais ralliée à Kinshasa.
Mme Museminali et M. Thambwe ont encore demandé à la communauté internationale d'imposer des sanctions à l'endroit des dirigeants des FDLR "partout dans le monde", selon l'agence de presse associée (APA), reçue lundi à Bruxelles.
A ce sujet, les deux pays ont aussi décidé d'échanger des informations et d'agir sur des problèmes sécuritaires d'intérêt commun.
S'agissant du transfert à Kinshasa de l'ex-chef rebelle Laurent Nkunda Batware détenu au Rwanda, les deux parties ont noté la complexité juridique dans les deux pays.
Elles ont recommandé que leurs ministres respectifs de Justice se rencontrent en vue d'émettre "des avis juridiques au sujet du transfert de Nkunda".
Le lieu et la date de cette rencontre n'ont pas été précisés, mais la radio onusienne Okapi a évoqué la possibilité d'une rencontre "en avril". (belga/chds)

30/03/09 12h46

 

 

Rdc - Rwanda : guerre totale contre les Fdlr

Kinshasa, 30/03/2009 / Politique

La guerre totale contre les rebelles rwandais et la question liée aux problèmes de frontières, sont les deux points sui obligent Kinshasa et Kigali à une réflexion profonde pour consolider les premiers acquis d’une paix durable.

Le processus de normalisation des relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda évolue positivement. Deux points importants ont retenu toutefois l’attention des observateurs : la guerre totale contre les rebelles rwandais et la question liée aux problèmes de frontières. Deux points qui obligent chaque partie à une réflexion profonde pour consolider les premiers acquis d’une paix durable, d’une convivialité politique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières nationales.

L’échange des ambassadeurs s’effectuera incessamment. En attendant, les deux pays ont décidé de poursuivre la lutte contre les rebelles rwandais. Sur tous les fronts. C’est ce qui ressort du communiqué conjoint consacrant la fin de la visite de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Mme Rose-Marie Musemali à Kinshasa.

Au cours de son séjour, elle a discuté avec son homologue congolais des questions liées à la dernière opération conjointe militaire RDC- Rwanda, la normalisation des relations diplomatiques, le problème des frontières et le cas Nkunda. En ce qui concerne le dernier point, il a été recommandé aux ministres de la Justice de la RDC et du Rwanda de se réunir en vue d’émettre les avis juridiques à ce sujet. D’ailleurs, le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, a révélé qu’entre la RDC et le Rwanda, il existe bel et bien un arsenal juridique. Reste à s’imposer une nouvelle lecture pour voir comment évacuer cette question.

Quant à l’échange des ambassadeurs, il interviendra incessamment. A en croire la partie rwandaise, le nouvel ambassadeur rwandais pourrait rejoindre son poste d’attache d’ici à trois mois.

La traque des FDLR

Le point dominant des relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda demeure incontestablement la présence des rebelles rwandais, regroupées au sein des FDLR. Cette présence, on le sait, est à la base de l’Opération militaire conjointe RDC-Rwanda, sous le code « Umoja Wetu ». Cette opération déclenchée le 20 janvier et qui a pris fin 35 jours plus tard est toujours à l’ordre du jour.

Certes, cette opération militaire a connu un succès. La capacité militaire des FDLR a été fortement réduite et à en croire certaines statistiques, près de 1 million de Congolais déplacés ont commencé à regagner progressivement leurs villages.

Mais il faut également reconnaître que le degré de nuisance des FDLR n’a pas été totalement affecté. Pour preuve, la semaine dernière, près de 30.000 Congolais ont été obligés de fuir à nouveau leurs villages. Les FDLR continuent à piller, à tuer, augmentant ainsi les cas de vexations depuis la fin de la mission « Umoja Wetu ».

Nul doute qu’au cours des entretiens, les deux parties ont convenu d’une nouvelle stratégie. De l’opération mixte Umoja Wetu réactualisée. Car, si officiellement, on ne fait pas mention de la présence du chef d’Etat major des DFR, il semblerait qu’il aurait séjourné discrètement à Kinshasa pour mettre au point une nouvelle opération militaire conjointe.

Ce qu’il faut retenir, c’est que Kinshasa et Kigali ont convenu de mener une guerre totale contre les FDLR. «  Les deux parties ont mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la lutte contre les ex-FAR Interahamwe FDLR partout où ils se trouvent et ont demandé à la communauté internationale d’imposer des sanctions à l’endroit des dirigeants des ex-FAR Interahamwe FDLR qui ont tenu à vivre partout dans le monde en vue d’échanger des informations et d’agir sur les problèmes sécuritaires d’intérêt commun », souligne le communiqué conjoint.

S’il faudra interpréter ces propos, le front de guerre contre les FDLR s’élargit. A tout moment, les deux parties peuvent décider d’une nouvelle opération militaire et le Rwanda qui s’est déclaré   « disponible » pourrait renvoyer ses troupes en RDC à tout moment. Si aujourd’hui, par aventure militaro-politique, il s’avère que les FDLR deviennent actifs au Sud-Kivu, dans la province Orientale, aux Kasaï… cette possibilité d’une nouvelle aventure militaire mixte n’est plus à exclure.

Elle pourrait être retardée si la Monuc et les FARDC faisaient preuve de plus d’efficacité. Or, les FARDC sont toujours en phase de restructuration et jusqu’ à ce jour, la communauté internationale tarde à faire sortir ses griffes pour traquer les FDLR. Ou à neutraliser ses dirigeants qui sont à l’étranger et gèrent des « fortunes de guerre » issues de la vente illégale de minerais congolais.

La question des frontières


Une autre question préoccupante liée à la première est celle qui vient d’être soulevée pour la gestion des frontières. Sans verser dans des supputations, de mémoire de Congolais, il n’existe pas encore des « litiges » au niveau des frontières entre la RDC et le Rwanda. Existerait-il des portions de terre que revendiquerait l’une ou l’autre partie  comme c’est le cas avec l’ Angola ? Si tel serait le cas, il y aurait beaucoup de risques d’ouvrir un autre chapitre délicat entre la RDC et le Rwanda.

Dans l’hypothèse où cette question reposerait sur la libre circulation des biens et des personnes, le commerce transfrontalier, la gestion des « zones d’intérêts communs », tel le cas avec le gaz méthane du Lac Kivu, les premiers éléments de réponse sont contenus dans les textes fondateurs de la Communauté économique des pays des Grands Lacs, CEPGL.

Il en est de même de l’élaboration des « projets intégrateurs » pour que les populations installées le long de la frontière commune en soient les grands bénéficiaires. Même dans cette hypothèse, la réponse se trouve dans le Pacte de sécurité, de stabilité et de développement de la région des Grands Lacs, CIRGL.

Fin de l’hypermilitarisation

Il faudrait ici souligner la volonté de la RDC et du Rwanda de tourner cette vieille page de la méfiance, de la violence pour une nouvelle ère de paix, de sécurité, de la justice, de développement et de la promotion humaine.

Car l’on croit que l’heure a sonné pour mettre un terme à cette période de l’hypermilitarisation de la région de l’Afrique des Grands Lacs, avec des va-t-en guerre. Si la traque, militairement des FDLR est la voie actuelle de l’espoir pour un retour de la paix, elle doit être accompagnée des sanctions, de justice, d’embargo économique contre les ténors de la rébellion armée. Mais ouvrir également des opportunités politiques, de tolérance, de pardon pour une action complète. Car, l’histoire des Grands Lacs est tellement édifiante qu’il faut éviter d’instaurer un cycle permanent de conflit pour que les mêmes causes continuent à produire les mêmes effets néfastes et destructeurs.

C’est ci qu’il est utile de rejoindre les pensées de Nicolas Sarkozy, président de la République de France lorsqu’il s’appuie sur l’exemple de l’Allemagne et de la France, au niveau de l’Europe. Aujourd’hui, l’Allemagne vit en paix tant dans ses frontières internes et externes, alors que divisée autrefois par la guerre froide. Elle a recouvré son unité, la cohésion nationale depuis le 3 octobre 1989 ; avec la chute du mur de Berlin. Mme Angela Merkel, chancelière, force est de le rappeler qu’elle est une « ancienne allemande de l’Est », donc communiste.

L’effort que fournit actuellement la République démocratique du Congo est de demeurer un Etat Un et indivisible, de consolider les acquis de la paix en vivant dans l’unité mais dans sa diversité.

Ce dernier aspect du problème doit guider les futures discussions entre Kinshasa et Kigali pour des accords « bien négociés ». Que l’on ne sous-estime pas toutes les réactions observées avant, pendant et après l’ Opération Umoja Wetu.

Qu’il faudra éviter d’être toujours sur le sentier de guerre et de s’abstenir à vouloir revisiter les accords de la Conférence de Berlin. Communiqué conjoint

Le Ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo et Rose Mary Musegali, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération de la République du Rwanda se sont rencontrés du 27 au 28 mars 2009 au ministère des Affaires étrangères à Kinshasa.

Cette rencontre fait suite à d’autres réunions. Le ministre de la RDC a souhaité la bienvenue à la délégation rwandaise et l’a remercié de sa participation qui prouve l’importance et la tâche au processus en cours visant à ramener la paix et la stabilité dans la région ainsi qu’à promouvoir les relations bilatérales.

Le chef de la délégation rwandaise a exprimé sa gratitude pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qui lui ont été réservé : ainsi qu’à sa délégation.

Les deux parties ont dû faire un aperçu sur l’évolution des opérations militaires contre les ex-FAR Interahamwe FDLR ainsi que sur le processus d’intégration du CNDP, PARECO et d’autres groupes armés au sein des FARDC après l’opération UMOJA WETU.

Les deux parties ont mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la lutte contre les ex-FAR Interahamwe FDLR partout où ils se trouvent et ont demandé à la communauté internationale d’imposer des sanctions à l’endroit des dirigeants des ex-FAR Interahamwe FDLR qui ont tenu à vivre partout dans le monde en vue d’échanger des informations et d’agir sur les problèmes sécuritaires d’intérêt commun.

Dans le cadre de la normalisation des relations diplomatiques, les deux parties ont convenu d’échanger leurs ambassadeurs immédiatement. Les deux parties ont recommandées pour ce faire qu’un sommet de deux chefs d’Etats soit tenu afin de consolider les résultats des discussions bilatérales entre les deux pays.

Les parties ont traité la question liée aux problèmes de frontières. A cet effet, elles ont décidé de constituer une commission des experts qui se réuniront à la frontière commune du 16 au 18 avril prochain en vue d’examiner la question et de formuler des recommandations.

La réunion 4+4 a noté la complexité juridique tant en République démocratique du Congo qu’au Rwanda concernant le transfert de Monsieur Laurent Nkundabatware. Il a été recommandé que les ministres de la Justice respectifs se réunissent en vue d’émettre les avis juridiques à ce sujet à la commission 4+4. Fait à Kinshasa, le 28 mars 2009.

(CL/PKF)

Le Potentiel

 

 

 

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