Les explications de Kouchner ne suffisent pas aux socialistes
Par Charlotte Chaffanjon (avec agence)
Bernard Kouchner se défend devant les députés mercredi lors des questions au gouvernement © AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT
Bernard Kouchner s'est défendu mercredi à l'Assemblée nationale alors qu'est sorti le même jour Le Monde selon K. *, ouvrage très critique à son encontre signé Pierre Péan. Suite à cette intervention, Martine Aubry a réitéré son soutien à l'ancien socialiste devenu ministre d'ouverture. "Je n'ai aucune raison" de ne pas croire Kouchner, qui s'est défendu mercredi de tout "mélange des genres", a simplement affirmé la première secrétaire du PS.
Les députés socialistes Pierre Moscovici et Jean Glavany, qui a été choisi pour interpeller Kouchner au détriment du plus offensif Arnaud Montebourg, sont moins conciliants avec leur ancien camarade. Tous deux ont été peu convaincus par ce dernier qui a laissé entendre qu'il était la cible d'insinuations antisémites dans le livre. "Moi-même je suis d'origine juive. Ce n'est pas la partie de la réponse de Bernard Kouchner que j'ai appréciée le plus", a déclaré Moscovici. Le ministre des Affaires étrangères a décidé d'attaquer le journaliste sur les "insinuations" contenues dans son livre, et surtout, sur l'expression "cosmopolitisme", associée à l'antisémitisme dans la France avant la Deuxième Guerre mondiale.
"Il a appelé son histoire en renfort pour défendre sa cause" (Christian Paul)
Pierre Moscovici aurait préféré que le ministre réponde "précisément à des allégations précises". Péan accuse notamment Kouchner de mélanger des intérêts privés et publics. "Je pense que Bernard Kouchner ne doit pas s'en sortir en disant : Tout cela, c'est de l'antisémitisme. Ce n'est pas vrai ", estime de son côté Jean Glavany.
"La réponse de Kouchner a été très évasive sur les faits qui lui sont reprochés", juge pour sa part le député PS de la Nièvre Christian Paul. "Il a appelé son histoire en renfort pour défendre sa cause, explique-t-il au point.fr, mais son histoire, on l'a connaît. Il avait une fenêtre de tir pour s'expliquer, c'est décevant." En outre, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, joint par lepoint.fr, ne souhaite pas commenter outre mesure "l'affaire Kouchner", admettant toutefois "ne pas savoir trop quoi penser de l'homme" : "Je n'ai jamais été totalement convaincu de ses explications sur la présence de Total en Birmanie par exemple."
* Le Monde selon K. , Fayard, 19 euros, 336 pages.