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Publié par JMV Ndagijimana

Le Monde.fr avec AFP
C'est un livre qui peut salir la réputation de la personnalité politique la plus populaire de France. Dans l'ouvrage «le Monde selon K.», à paraître mercredi et dont «Marianne» a publié les bonnes feuilles, le journaliste-écrivain Pierre Péan accuse le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner d'avoir mélangé sans discernement activités privées et publiques en Afrique.

 Le ministre doit riposter jeudi dans «le Nouvel Observateur».

Mardi matin, le député PS Arnaud Montebourg a sommé l'ancien socialiste de s'expliquer. «Si Bernard Kouchner a encore un honneur, il doit enfin s'expliquer sérieusement devant l'opinion publique.»  Plus modéré, le patron des députés PS envisage, lui, de poser une question au gouvernement. «Quand on aura vraiment lu le livre, on posera une question de façon vraiment pertinente, assure Jean-Marc Ayrault. On ne laissera pas passer cette affaire.» 


Aubry : «Kouchner est un homme honnête»


«Je crois que Bernard Kouchner est un homme honnête. Je pense qu'il aime un peu trop le pouvoir, c'est peut-être pour cela qu'il est là où il est» au ministère des Affaires étrangères, a affirmé mardi à la presse Martine Aubry. «Je ne dirai pas un mot de désagréable sur lui sur cette affaire, dont je ne connais rien, et que je préfère ne pas croire, parce que je ne la crois pas», a insisté la maire de Lille, secrétaire général du PS. «Vous n'entendrez pas un mot de ma part sur ce livre».


Des activités lucratives dans le secteur de la santé en Afrique


La principale accusation concerne de lucratives activités de consultant menées dans le secteur de la santé en Afrique, entre 2002 et 2007, après la défaite électorale de la gauche à laquelle il appartenait et avant sa nomination dans un gouvernement de droite, sous Nicolas Sarkozy. Pour Pierre Péan, les activités de Bernard Kouchner à la tête d'un groupement d'intérêt public, Esther, destiné à soutenir les systèmes de santé des pays du Sud, étaient incompatibles avec ses missions pour deux sociétés de consulting, Africa Steps et Imeda. 

Il rencontrait «les décideurs en matière de santé publique des pays de sud, essentiellement en Afrique, au double titre de patron d'Esther, de qui les ministres des pays visités espèrent des subventions, et de patron d'une société de consultants à laquelle ils sont susceptibles de confier des missions plus ou moins indispensables, plus ou moins lucratives...» insiste Pierre Péan.


A-t-il exigé le départ de Jean-Marie Bockel du gouvernement ?


Selon le journaliste, ces sociétés détenues par des proches de Bernard Kouchner auraient recouvré des sommes d'argent après son entrée en fonction au Quai d'Orsay le 18 mai 2007. Missionné par les sociétés Imeda et Africa Steps, il aurait effectué différentes études - toutes rémunérées d'après Péan - notamment pour améliorer les systèmes de santé du Gabon et du Congo, jusque peu de temps avant son entrée dans le gouvernement Fillon . A-t-il réclamé le paiement des factures des audits au président gabonais alors qu'il était en fonction, comme le suggère le journaliste ? A-t-il exigé le départ de Jean-Marie Bockel, le nouveau secrétaire d'Etat à la Coopération qui avait annoncé le décès de la «Françafrique», la relation privilégiée mais opaque entre la France et ses ex-colonies ? «A eux deux, le Gabon et le Congo ont commandé près de 4, 6 millions d'euros de rapports à Imeda et Africa Steps ! Ils en veulent beaucoup à Kouchner d'avoir laisser son secrétaire d'Etat tenir des propos qu'ils considèrent comme désobligeants», accuse Pierre Péan. Jean-Marie Bockel sera remplacé au mois de mars 2008.

Surtout, le livre du journaliste consiste essentiellement en une critique des positions politiques de Bernard Kouchner, en particulier sur le rapprochement avec le Rwanda, et de sa proximité supposée avec les thèses américaines, sur l'Iran, le Darfour et l'ex-Yougoslavie. «C'est à propos du Rwanda et de la nouvelle politique qu'il mène à l'égard de ce pays depuis son arrivée au Quai d'Orsay que je me suis vraiment intéressé à ce personnage», reconnaît Pierre Péan, auteur d'un autre ouvrage controversé, «Noires fureurs, blanc menteurs». Selon lui, cet ouvrage lui avait permis «de revenir sur une autre vérité officielle, selon laquelle, et pour l'éternité, tous les Hutus étaient des bourreaux et tous les Tutsis des victimes».

leparisien.fr

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