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Publié par JMV Ndagijimana

Rwanda | 16.10.2008

L’ancien journaliste de la station publique Radio Rwanda, Dominique Makeli, incarcéré depuis 1994, a été remis en liberté le 13 octobre 2008, après avoir passé quatorze années en prison, sous le coup d’une accusation imprécise, a appris Reporters sans frontières.

"Sa libération est une excellente nouvelle et un soulagement. Comme sa consœur Tatiana Mukakibibi avant lui, Dominique Makeli a subi une épreuve invraisemblablement longue, durant laquelle il lui était impossible de se défendre alors même qu’on le calomniait. Nous formons le vœu qu’il puisse désormais vivre en paix, après ces quatorze années de séparation et d’injustice", a déclaré l’organisation.

Dominique Makeli, chroniqueur de Radio Rwanda, a été acquitté par un tribunal populaire gacaca du district de Nyarugenge (Kigali), le 5 octobre, et remis en liberté après l’annonce du verdict, le 13 octobre.

Dominique Makeli était détenu au Rwanda depuis le 18 septembre 1994. Transféré à plusieurs reprises, il était dernièrement détenu à la prison centrale de Kigali (PCK), dite "1930". En octobre 2001, le procureur de la République avait affirmé à Reporters sans frontières que Dominique Makeli était accusé d’avoir "incité au génocide dans ses reportages". En mai 1994, il avait couvert une apparition de la Vierge à Kibeho (ouest de Butare) et rapporté sa supposée déclaration : "Le parent est au ciel". Selon le procureur, la population aurait interprété ce message comme un soutien de Dieu à l’ancien président Habyarimana et, par extension, à la politique d’extermination des Tutsis. Une version contestée par l’accusé et par de nombreux observateurs sur place.

Au cours de missions au Rwanda, Reporters sans frontières a plusieurs fois rencontré Dominique Makeli sur son lieu de détention. L’état de santé de ce journaliste très pieux, qui a toujours clamé son innocence, s’est peu à peu dégradé au cours de ses années de détention. En 2007, il avait été transféré à Arusha, où il avait comparu comme témoin devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avant d’être renvoyé au Rwanda.

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