Le pont entre Kinshasa et Brazzaville sera construit du côté de la commune de Maluku. Et le Rwanda dans tout ça?
Quant à la construction, le Vice premier ministre des infrastructures et travaux publics, Willy Ngoopos a décrit la trajectoire de ce chantier en précisant que ce pont route rail sera jeté à partir de la commune de Maluku et non du côté de la Gombe ou de Ngaliema.
En outre, il a démontré l’importance de ce projet qui apportera en terme économique plusieurs bénéfices à la RDC grâce notamment au prolongement de la route et du rail qui iront de Maluku à Kinshasa jusqu’à Ilebo dans la province du Kasaï traversant plusieurs villes et territoires de la province du Bandundu notamment Masimanimba, Kikwit et Idiofa.
Sa collègue du plan, Élysée Munembwe a, cependant, révélé que la réalisation de ce projet dont une majeure partie du financement provient de la BAD ne pourra démarrer qu’en 2023 et son exploitation sera possible à partir de 2028.
Il sied de rappeler que cette annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée ensemble avec leur collègue des transports suite notamment à diverses réactions portant sur la guerre de priorité entre la construction du port en eaux profondes de Banana et les différents projets de construction des infrastructures du plan directeur consensuel des transports en Afrique.
Face à cette épineuse question, elle a indiqué que malgré les financements disponibles et en quête, la validation de ce projet viendra du parlement qui devra se prononcer sur cette question avant le démarrage des travaux.
Cédric Beya
Nouvelle avancée pour l’intégration des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, avec le choix du site où sera localisé le pont-route-rail entre le Congo-Brazzaville et la RD Congo.
Situé à une soixantaine de kilomètres en amont de Brazzaville et de Kinshasa, le site de Maluku a plusieurs atouts.
Côté Kinshasa, Maluku, qui abrite la compagnie forestière Siforco du Groupe Blattner Elwyn et le complexe sidérurgique de Maluku, cédé à l’américain Global ITCM, a, en effet, été élu pour accueillir une ZES pilote. Pas encore de chantiers engagés, mais la future zone a été dotée d’une concession de 885 hectares. Plus avancée est la ZES de Maloukou-Tréchot, côté brazzavillois, où déjà des plateformes industrielles sont en construction. Outre un port sec, Maloukou sera connectée au port de Pointe-Noire via une bretelle de la RN 1 reliant le port à la capitale, qui contournera Brazzaville par le nord.
Prolongement du chemin de fer
Pour le prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo, c’est le tracé sud, passant par Kenge, Masi-Manimba, Kikwit et Tshikapa et longeant grosso modo la route nationale 1, qui a été préféré au tracé nord, qui devait transiter par Bandundu, le chef lieu de la province éponyme, plus cher et techniquement plus complexe à réaliser.
Quel que soit le tracé, ce projet sera bénéfique pour les deux Kasaï, très enclavés, notamment pour le Kasaï occidental, où se trouve Ilebo, à la fois port fluvial sur la rivière Kasaï et terminus nord du réseau interconnecté de la Société nationale des chemins de fer du Congo. Sans oublier les miniers du Katanga, qui pourront ainsi évacuer leurs productions vers la côte atlantique et non vers les ports d’Afrique australe ou de l’Est….
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En revanche, tout porte à croire que la province du Bas-Congo aurait préféré le site Gombé, en aval des rapides du fleuve Congo et des deux capitales, à celui de Maluku, très éloigné de son territoire. Mais, plus que la localisation du pont, le Bas-Congo craint que le projet dans son ensemble, ne porte atteinte à son port de Matadi, au profit de celui de Pointe-Noire. Du coup, la construction d’un port maritime en eau profonde à Banana et la réhabilitation du chemin de fer Kinshasa-Matadi deviennent de plus en plus cruciales.
Reste la non-objection de la Banque africaine de développement, partie prenant du projet, auquel elle a accordé un financement de 6 millions de dollars pour la phase d’études. La prochaine étape sera la réalisation des avant-projets détaillés et des dossiers d’appel d’offres, pour passer ensuite à la phase des travaux.