Le Rwanda au cœur d’un vaste réseau terroriste et de criminalité en Afrique, de Daech à Boko Haram.
Par Serguei Migambi
De plus en plus d’éléments et de preuves viennent confirmer l’implication du gouvernement rwandais dans un vaste réseau de terrorisme en Afrique. La récente capture au Mozambique de combattants rwandais dans les rangs des terroristes cet été ravive l’affaire.
Tout commence le 16 janvier 2019, date à laquelle un attentat terroriste a eu lieu à Nairobi. L’attaque s’est produite au 14 Riverside Drive, dans les Westlands, et a visé un complexe hôtelier et de bureaux haut de gamme.
Ce complexe héberge l’hôtel DusitD2 ainsi que de nombreuses entreprises, notamment Adam Smith International, le groupe informatique Amadeus, LG Electronics, la banque I&M, JHPIEGO, SAP, East Africa, Cellulant EA10.
Après cet attentat le gouvernement kenyan a, en date du 17 avril 2019, expulsé de Nairobi deux diplomates rwandais dont l’Ambassadeur James KIMONYO.
Selon les autorités kenyanes, cette expulsion serait due aux actes terroristes ainsi qu’aux assassinats perpétrés par le gouvernement rwandais sur le territoire du Kenya.
Un silence assourdissant a entouré cette expulsion. Kigali ne dira rien; aucun commentaire qu’il soit officiel ou non. Les deux diplomates ont juste été affectés ailleurs.
La motivation d’un tel comportement est la suivante : mise à part la déstabilisation de la région, le Kenya est un grand pays touristique et le Rwanda pourrait tirer profit de l’insécurité de ce pays en attirant les touristes qui jugeront le Kenya instable et préféreront le Rwanda comme destination de rechange, faisant ainsi d’une pierre deux coups.
Un autre évènement assez troublant, qui peut paraitre anodin aux yeux des inhabitués des intrigues du FPR, c’est que le Rwanda a d’urgence ouvert récemment des ambassades au Malawi, au Mozambique, au Zimbabwe, en Angola et au Botswana.
Cette démarche qui peut être qualifié de diplomatique cache d’autres motivations.
En effet, la raison principale est de pouvoir garder la main mise et le contrôle sur les réfugiés rwandais mais aussi sur ces pays en particulier l’Afrique du Sud qui venait d’exiger la fermeture de l’ambassade du Rwanda à Johannesburg, suite aux assassinats perpétrés sur le sol sud-africain et supervisés par des membres du corps diplomatique rwandais.
Le but à long terme est la déstabilisation. Ce régime de Kigali a toujours montré qu’il ne recule devant rien pour arriver à ses fins.
L’exemple le plus concret est celui de la République Démocratique du Congo où le chaos est créé en permanence par Kigali.
Il faut souligner aussi qu’au Mozambique le marché de la digitalisation du secteur public, y compris la Présidence, a été remporté par une entreprise rwandaise Mi_Lab. Le conseil d’administration est composé de 3 rwandais en provenance de Kigali mais le président de la chambre du commerce du Mozambique (CCM) Juliao Dimande a été intégré au sein de l’entreprise en tant qu’associé et gestionnaire du projet. Cela est sans aucune doute un moyen de masquer les vraies raisons et toute suspicion car en effet, il y a potentiellement un grand risque de fuite d’informations sur le fonctionnement et les prises de décisions du gouvernement du Mozambique vers Kigali.
Plus grave encore, c’est que Kagame aurait demandé aux USA de lui envoyer Adham Amin Hassoum, considéré comme apatride, afin qu’il soit naturalisé rwandais. Celui-ci est d’origine libanaise, mais son pays natal a refusé de l’accueillir car il s’agit d’un brillant informaticien de Daech.
Condamné pour actes terroristes, il vient d’être libéré après 15 ans de prison aux USA.
Kigali l’a accueilli à bras ouverts et cela n’est sûrement pas une coïncidence.
Pour eux de telles compétences sont indispensables pour les mettre au profit de leurs services de renseignements
Adham Amin Hassoum n’est pas le seul terroriste de Daech qui a été accueilli à bras ouverts par Kigali. Le nom de Moustapha Ould Limani Chafi, le chef de Daech au Sahel est souvent aussi cité.
Sous le couvert et la protection de Kigali, il recrute des somaliens, des éthiopiens, et même des
rwandais afin de les envoyer pour se battre au Mozambique. C’est à partir du Rwanda qu’il coordonne ces actions
En effet, ces derniers temps, le Mozambique figure lui aussi dans le collimateur de ce mouvement terroriste. Le 4 juin 2019, l’organisation Etat islamique (EI) y a revendiqué une opération.
Selon un communiqué authentifié par l’entreprise américaine spécialisée dans la surveillance des sites Internet islamistes SITE Intelligence Group, « les soldats du “califat” ont repoussé une attaque de l’armée des croisés mozambicaine dans le village de Metubi (…), tuant et blessant nombre d’entre eux (…). Les moudjahidine ont saisi des armes, des munitions et des roquettes comme butin ». Beaucoup de combattants rwandais ont d’ailleurs été capturés et interrogés par les services de renseignement du Mozambique.
Un autre cas est celui d’une certaine Giramata, une espionne d’origine rwandaise qui aurait été appréhendée par les services de renseignements du Zimbabwe pour des actes terroristes. Elle a été prise la main dans le sac avec chez elle 20 combattants en possession de cartes d’identité zimbabwéennes ainsi que des cartes de membre du parti de ZANU–PF (Zimbabwe African National Union – Patriotic Front).
Des échanges téléphoniques ont été interceptés au cours desquels elle communiquait avec le premier conseiller d’ambassade du Rwanda sur cette affaire. Dans cette communication embarrassante, elle demandait à ce conseiller diplomatique l’attitude qu’elle devait adopter ainsi que le discours qu’elle devait tenir devant le policier pour qu’il ne remarque point d’incohérences.
Cette même Giramata est parmi les personnes qui étaient à l’origine des troubles en Zambie et qui ont abouti aux assassinats de plusieurs réfugiés rwandais.
Après son expulsion du Zimbabwe, elle a été aperçue au Malawi où elle organisait des meetings de sensibilisation du FPR. Actuellement elle réside dans ce pays. Juste avant ces réunions, des maisons de réfugiés rwandais ont été incendiées et certains ont été tués par machette.
Tout comme le Burundi en 1993 et puis le Rwanda en 1994 ont été choisis comme pays cibles à déstabiliser pour entraîner le Congo dans le chaos qu’il connaît aujourd’hui, tous ces pays qui entourent l’Afrique du Sud ont été stratégiquement choisis pour faire écrouler ce dernier.
Ce stratagème de l’effet domino est souvent utilisé en géopolitique. Il s’agit en effet de choisir des pays pivots faciles à déstabiliser afin de faire tomber le plus robuste et le plus grand.
Le régime sanguinaire du FPR prouve encore une fois qu’il n’est rien autre qu’un groupe de mercenaires et de mafioso œuvrant pour le compte des grandes puissances impérialistes, en semant la terreur et le chao non seulement dans la région des grands lacs mais aussi sur tout le continent afin de permettre le pillage des ressources tant convoité de se berceau de l’humanité.
Il serait dès lors judicieux pour les services sud-africains ainsi que ceux de cette région de prendre cette situation au sérieux, car, comme tous les signaux l’indiquent, nous tendons vers un chaos total dans cette partie d’Afrique Australe, comme c’est bien tristement le cas dans l’Afrique des Grands Lacs.
Sergueï MIGAMBI