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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

Emmanuel Macron se rendra au Rwanda fin mai
Emmanuel Macron se rendra au Rwanda fin mai
Le chef de l’Etat français ira rendre visite au président Paul Kagame dans le cadre du réchauffement entre les deux pays initié par l’Elysée, notamment après la publication de rapports sur le rôle de la France dans le génocide de 1994.

par LIBERATION et AFP

publié le 18 mai 2021 à 22h05
 

Le président de la République française va se rendre au Rwanda fin mai. Emmanuel Macron déclare avoir «à cœur» avec le président Paul Kagame «d’écrire une nouvelle page de la relation» entre la France et le Rwanda. Il rendra donc la pareille à son homologue rwandais, présent à Paris pour le sommet sur la dette africaine.

Selon lui, la France et le Rwanda ont désormais l’opportunité de bâtir «une bonne relation», après la publication en mars d’un rapport d’historiens français concluant à des «responsabilités accablantes» de Paris dans le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994.

Les conclusions du rapport Duclert, corroborées quelques semaines plus tard par un rapport commandé par Kigali à un cabinet d’avocats américain, constituent «un grand pas en avant», a estimé Paul Kagame, pour qui «la France et le Rwanda ont désormais l’opportunité, et de bonnes bases sur lesquelles créer une bonne relation».

 

«Je peux m’accommoder» des conclusions du rapport, qui a écarté la «complicité» de la France, a ajouté Paul Kagame dans un entretien à France 24 et RFI. Le président rwandais, qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsie qui mit fin au génocide, avait longtemps accusé Paris d’en être «complice».

Les deux présidents se sont entretenus en marge d’une réunion sur le soutien à la transition au Soudan. Les deux responsables «se sont félicités des derniers développements favorables et ont confirmé l’objectif d’aller encore plus loin dans la normalisation et l’approfondissement de la relation entre la France et le Rwanda», selon la présidence française.

Rupture entre 2006 et 2009

Interrogé sur la question des «excuses» que pourrait éventuellement faire la France, à l’instar de la Belgique quelques années après le génocide, Paul Kagame a estimé que la décision revenait à Paris, tout en soulignant qu’il «apprécierait» le geste.

Evoquant la question des suspects génocidaires présents sur le sol français, il s’est félicité de l’arrestation en mai 2020 près de Paris de Félicien Kabuga, accusé d’être le financier du génocide, mais a estimé que «davantage [pouvait] être fait» pour poursuivre d’autres suspects en justice. Il a notamment estimé qu’Agathe Habyarimana, la veuve de l’ex-président rwandais, figurait «en tête de liste».

Paris a toujours refusé d’extrader cette dernière, soupçonnée d’être impliquée dans le génocide, ce qu’elle conteste. Une enquête la visant est ouverte à Paris depuis 2008.

La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsis du Rwanda, a été un sujet brûlant pendant des années et a même conduit à la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009.

Le génocide a fait plus de 800 000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsie, entre avril et juillet 1994.

 

 

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