Des escadrons de la mort rwandais au Canada.
Un fidèle lecteur de TFR nous a écrit :
Bonjour,
Cette semaine les médias étrangers nous ont proposé plusieurs révélations sur les pratiques criminelles de Kigali, révélations qui devraient sacrément ternir l’image construite depuis près de 30 ans grâce à des millions de dollars octroyés à des communicants et grâce au relais de médias et d’ONG dites droits-de-l’hommistes, dévoyés voire stipendiés.
Tout d’abord cet article du Financial Times :
https://www.ft.com/content/
qui révèle qu’une boite high tech israelienne, NSO, a permis à certains pays fort peu démocratique de pénétrer dans les comptes Whatsapp d’opposants et de les espionner. Whatsapp a d’ailleurs déposé une plainte contre NSO après avoir prévenu 1400 personnes qui dans le monde avaient été espionnés via leur compte Whatsapp.
Et parmi ces pays nous trouvons, sans surprise, le Rwanda. Pourquoi sans surprise ? Parce que ces activités criminelles ont déjà été dénoncées en Belgique en Angleterre, au Canada, aux USA, en Afrique du Sud, en Australie, etc. …. mais pas en France, pays qui serait sans doute épargné vu le grand amour que Kagame porte à notre pays ?
Cet article de Financial Times donne énormément de détails, mais pour ceux qui ne pourraient pas y accéder, je vous joins l’article en PJ.
Vous remarquerez qu’un dissident rwandais qui est venu témoigner en France dans le cadre de l’enquête sur l’attentat terroriste contre l’avion du Pdt Habyarimana fait partie des gens espionnés … ce qui ne peut qu’être inquiétant pour sa sécurité et qui est un indice de plus de la culpabilité de Kagamé dans cet attentat.
Deux reprises en français de ces révélations :
https://www.bbc.com/afrique/
…/…
L’État rwandais en a-t-il profité ?
Il est encore trop tôt pour savoir combien d’Africains figurent parmi les 1 400 personnes dont les téléphones ont été infectés. Mais on sait d’ores et déjà que des Rwandais et Marocains de la diaspora figurent parmi eux.
C’est le cas du militant rwandais Placide Kayumba, qui est réfugié politique en Belgique. Cet opposant, qui se demandait pourquoi il recevait d’étranges appels de Scandinavie, a fini par comprendre qu'il n'était pas le seul à pouvoir utiliser son téléphone. « C’est troublant et choquant, dit-il. Cela a changé ma façon de communiquer car il y a des choses que je ne peux plus dire, on sait qu’on n’est pas seul. Quotidiennement, il faut couper court à certaines conversations privées, ne pas donner l’endroit où on doit se rencontrer par exemple. »
Devant cette intrusion, Placide Kayumba, un membre en exil des Forces démocratiques unifiées (FDU) - Inkingi, n'hésite pas à mettre en cause Kigali, comme si cette façon de faire ne le surprenait guère.
« C’est une autre vie, mais par rapport à ce que nous vivons en réalité, pour moi c’est faible comme prix à payer par rapport à ce que ce gouvernement fait aux autres activistes et opposants. » Six cadres des FDU-Inkingi ont été en effet victimes d'assassinat ou de disparition forcée depuis 2016, selon le parti et Amnesty International.
Et là, avec ces assassinats et disparitions forcées nous touchons à une autre activité criminelle de Kigali : le rôle des escadrons de la mort qui terrorisent voire assassinent à l’étranger les dissidents rwandais et les opposants.
Jeudi 30 Novembre, Radio Canada diffusait un documentaire (28 mn) sur l’espionnage et les activités commandos de la mort Rwandais au Canada et ailleurs :
https://ici.radio-canada.ca/
« On associe souvent l’espionnage à de grandes puissances comme la Chine ou la Russie, pas à un pays comme le Rwanda. Or, nous avons appris qu’une Rwandaise a reconnu avoir espionné au Québec pour le compte de son gouvernement. Une affaire qui lève le voile sur une face plus sombre du gouvernement de Paul Kagame, louangé pour avoir piloté la renaissance du Rwanda, ravagé par un génocide il y a 25 ans . »
Pour ce qui est de la « renaissance du Rwanda » on pourra juger de la désinformation et de la réalité de cette « renaisssance » avec cet article cinglant et très récent du CERMF :
« 10 choses à savoir sur le Rwanda... afin de ne plus se faire piéger (28/10/2019) »
https://www.cermf.org/10-
qui pointe l’étendue de la désinformation permanente dans les pays occidentaux sur la réalité du régime de Kigali et le décalage entre ce que nous racontent les médis mainstream et la réalité rwandaise : « Si tous les pays du monde, y compris les pays occidentaux, pratiquent la propagande d’une manière ou d’une autre, ce qui est différent dans le cas du Rwanda est que le régime à la tête de ce pays se livre à un usage excessif de cette arme de communication. Une méthode qui nous rappelle celle de certains pays communistes de l’époque de la guerre froide, et un niveau de propagande qui n’avait encore jamais été atteint par un autre pays africain ».
Le documentaire de Radio Canada, (28 mn), peut être vu à l’adresse ci-après :
https://www.youtube.com/watch?
Vous y verrez et entendrez de longues révélations de Judi Rever qui a été visée par diverses tentatives d’intimidation voire d’assassinat, tant et si bien qu’elle a dû être protégée pendant une semain par les services secrets belges lors d’un séjour en Belgique (voiture blindée, gardes du corps, …) :
« …/…En 2014, Judi Rever, une journaliste et auteure indépendante de Montréal, est en reportage en Belgique, lorsqu’elle est abordée à son hôtel par un représentant de la Sûreté de l’État.
« Vous êtes madame Judi Rever? » lui demande-t-il.
À l’époque, elle prépare un livre sur les crimes commis par les troupes de Paul Kagame pendant et après le génocide.
« Il m’a dit qu’ils avaient des informations crédibles indiquant que l’ambassade rwandaise en Belgique constituait une menace contre ma vie », raconte-t-elle.
Deux gardes du corps en voiture blindée vont la suivre jour et nuit durant son séjour d’une semaine en Belgique. « Pour la première fois de ma vie, je me suis dit : “c’est très sérieux”, dit-elle. Je me suis dit : “le régime est prêt à tout faire pour m’empêcher de travailler.” »
« Ils n’hésitent pas à tuer leurs opposants en dehors de leur pays”, confirme Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. C’est quelque chose qu’on a documenté depuis les années 90. »
J’ai trouvé ce documentaire très intéressant et très bien construit. Je ne ferai qu’une seule remarque : il eut peut – être été utile en fin d’émission que le réalisateur fasse défiler les noms (que connaissent parfaitement certaines organisations des droits de l’homme comme HRW), de tous les opposants que Kigali a fait assassiner à l’étranger ou au Rwanda, de Seth Sendasonga à la fin des années 90 jusqu’à ces militants des FDU – Inkingi aujourd’hui.
On aurait pu ainsi juger de la duplicité des puissances occidentales qui ont, à juste raison, pointé du doigt le rôle de l’Arabie Saoudite dans l’horrible fin du journaliste Kashoggi (ou la tentative russe sur sur Sergueï et Loulia Skripal), et continuent à recevoir avec le tapis rouge Paul Kagame, ce qui avait été stigmatisé en son temps par le Times de Londres dans un article "Rwanda deserves to be condemned as much as Russia" :
https://www.thetimes.co.uk/
et pour notre pays, par des associations congolaises :
Bien évidemment, nous ne trouverons rien de toutes ces révèlations dans les médias français qui sont les fidèles relais de Kigali : Radio – France, France - Télévisions, Le Monde, Libération, Mediapart, La Croix, L’Humanité, etc. qui ne manquent pas une occasion de relayer dans ce dossier les fake news les plus ridicules au profit de Kigali, par exemple les délires de Guillaume Ancel, et ce, pour accuser la France et les militaires français de complicité voire de participation au génocide, mais qui, en bons artisans de l’investigation asymétrique, ne disent strictement rien sur les très nombreuses révélations des crimes de la dictature criminelle et terroriste de Kigali.
Heureusement que cette entreprise de désinformation de nos grands médias français trouve est un tant soit peu contrecarrée grâce au web, par exemple avec cette note récente d’Iveris :
https://www.iveris.eu/list/
qui fait suite à celle – ci :
https://www.iveris.eu/list/
Bonne lecture.
PS : et en plus, cette semaine, il y a eu la sortie de l’ouvrage de Charles Onana sur Turquoise et le la confirmation du non – lieu du Père Wenceslas persécuté depuis près de 25 ans par Kigali et ses relais français la Ligue des Droits de l’homme, la Fédération internationale des Droits de l’homme , la LICRA, Survie, le CPCR, etc. Dur dur pour les communicants et les idiots utiles de Kigali…