Le décès, en fin de semaine dernière,d’un assistant de la dirigeante d’opposition rwandaise Victoire Ingabirea eu un effet glaçant parmi les personnes qui osent encore contester le statu quo actuel au Rwanda. L’enquête des autorités sur la mort d’Anselme Mutuyimana, qui avait été libéré de prison il y a seulement six mois, devrait être indépendante et transparente.
Selon une déclaration publiée par le parti non enregistré de Mme Ingabire, le FDU-Inkingi, le cadavre de Mutuyimana, découvert dans une forêt du nord-ouest du Rwanda, présentait des signes d’étranglement. Le Bureau d’enquêtes rwandais (Rwanda Investigation Bureau, RIB)a déclaré à l’agence Reutersqu’il avait ouvert une enquête.
La mort de Mutuyimana s’ajoute à une longue série de meurtres, de disparitions forcées, d’arrestations effectuées pour des motifs politiques et de détentions illégales au Rwanda, en particulier de personnes soupçonnées d’être des opposants au gouvernement, y compris de membres du FDU-Inkingi.
Anselme Mutuyimana avait été arrêté une première fois en 2012, sous l’accusation d’avoir tenu une réunion illégale dans un bar. En janvier 2014, il avait étédéclaré coupable d’incitation à l’insurrection, en même temps que le Secrétaire général du FDU-Inkingi, Sylvain Sibomana. Mutuyimana a été remis en liberté en août 2018, tandis que Sibomana continue de purger sa peine.
Victoire Ingabire a étécondamnée à 15 ans de prisonpour incitation à l’insurrection, après qu’elle eut tenté de prendre part à l’élection présidentielle de 2010. Elle a purgé six ans de cette peine avant d’êtreremise en libertéen septembre 2018, quand le président du Rwanda, Paul Kagame, a amnistié plus de 2 000 détenus.
Et en mars 2016, une activiste politique membre du FDU-Inkingi, Illuminée Iragena,a été portée disparue, très probablement après avoir été victime d’une disparition forcée dans un lieu de détention gouvernemental non officiel.
Il est à craindre qu’Illuminée Iragena et BonifaceTwagirimana soient tous deux morts.
La triste réalité semble être que s’opposer au gouvernement au Rwanda demeure une entreprise dangereuse.
Le décès, en fin de semaine dernière, d'un assistant de la dirigeante d'opposition rwandaise Victoire Ingabire a eu un effet glaçant parmi les personnes qui osent encore contester le statu quo ...