ALERTE SUR L'EXTERMINATION DES RÉFUGIÉS RWANDAIS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
COMMUNIQUE DE PRESSE CUPR-01/02/2019
ALERTE SUR L'EXTERMINATION DES RÉFUGIÉS RWANDAIS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Le Comité pour l’unité, la paix et la réconciliation au Rwanda (CUPR) porte à la connaissance de la communauté rwandaise et internationale qu’un massacre de grande ampleur est en cours en République Démocratique du Congo, contre les réfugiés rwandais installés dans ce pays depuis 1994. Rappelons d’abord qu’environ 245.000[1] réfugiés Hutu rwandais, en grande majorité des femmes, enfants et personnes vulnérables, sont installés dans divers camps à l’Est de la RDC. Ces réfugiés sont reconnus aussi bien par l’Etat congolais que par le Haut-Commissariat aux Réfugiés qui en a fait un recensement biométrique et procède régulièrement au bilan social et au monitoring desdits réfugiés.
Depuis le 29 décembre 2018, une coalition composée de quelques éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), des Forces rwandaises de défense (RDF) ainsi que de différents groupes militaires opérant à l’Est de la RDC, dont le NDC groupe Mayi Mayi commandé par Gidon, a simultanément attaqué les réfugiés rwandais sur plusieurs sites. Cette coalition est placée sous le commandement du Général Innocent Gahizi des FARDC, un ancien colonel du CNDP de Laurent Nkunda intégré dans les FARDC. Le Général Innocent Gahizi a ordonné de tirer dans les colonnes des réfugiés qui prenaient fuite au niveau de Gashebere/Masisi aux yeux de tout le monde y compris des ONG opérant sur place.
Les camps de réfugiés hutu du Nord Kivu attaqués se trouvent dans le groupement de Mweso, plus précisément, les camps de Faringa, Rupango et Nyarubande. Pourchassés comme du gibier, les réfugiés ont quitté les camps sous une pluie de balles et se sont dispersés dans plusieurs directions où les attendaient leurs agresseurs qui utilisent tout l’arsenal pour atteindre le maximum possible de réfugiés toutes catégories confondues : femmes, jeunes filles, enfants, vieillards, vielles dames. Des témoignages concordants font état de pilonnage à l’arme lourde et automatique contre des groupes compacts de réfugiés errants. Aujourd’hui, ces réfugiés ont besoin de vivres et de médicaments, car ils ont laissé leurs cultures, et tous leurs biens ont été pillés ou perdus lors de la débandade.
C’est au regard de l’ensemble de ces informations que nous demandons à la communauté internationale, aux décideurs politiques et humanitaires ce qui suit :
- Condamner sans ambages le massacre de réfugiés rwandais qui est une violation flagrante du droit international ;
- Rappeler aux gouvernements rwandais et congolais le caractère hautement criminel des actions en cours et les sommer d’arrêter le massacre immédiatement ;
- Organiser l’aide et l’assistance aux réfugiés sinistrés dans différentes localités.
- Engager des poursuites en justice contre les chefs militaires et autres supérieurs hiérarchiques impliqués dans ces crimes.
Ambassadeur Jean-Marie Ndagijimana
Coordinateur et Porte-Parole du Comité pour l’unité, la paix et la réconciliation au Rwanda (CUPR)
[1] Chiffre de de 2014 auquel est parvenue la Commission nationale congolaise des réfugiés qui, avec le soutien du HCR, a réalisé ce recensement. http://www.rfi.fr/afrique/20140820-rdc-refugies-rwandais-recenses-nord-kivu