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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

FRANCE-RWANDA/Justice : UNE FAUTE LOURDE DES MAGISTRATS OU UN NOUVEAU MENSONGE D'ANCEL ? (Michel Robardey)

FRANCE-RWANDA/Justice : UNE FAUTE LOURDE DES MAGISTRATS OU UN NOUVEAU MENSONGE D'ANCEL ? (Michel Robardey)

Par Michel Robardey

Beaucoup ont sursauté en écoutant les déclarations faites par Guillaume Ancel lors d’une réunion organisée par Ibuka à Genève, le 6 Octobre 2018. Ils avaient eu l’occasion de sursauter et de s’étonner à plusieurs reprises[1], mais ils ont littéralement bondi en entendant l’extrait suivant :

https://www.facebook.com/aimable.karirima/videos/10217671621999237/?t=17

Dans ce passage, s’exprimant  au sujet de la procédure instruite et toujours entre les mains des magistrats instructeurs au parquet anti-terroriste de Paris sur l’attentat du 6 avril 1994, ANCEL affirme que  « Les juges m’ont envoyé ce rapport (NOTA : le rapport d’expertise balistico-acoustique) ……Les missiles ont été tirés du camp de Kanombe, le camp du bataillon para commando » .

De prime abord, bien que relevant qu’Ancel n’avait pas toujours dit cela[2] maiqs l’a souvent répété[3],  ils ont été scandalisés qu’encore aujourd’hui et malgré tous les rectificatifs qui ont pu être diffusés, on fasse via Ancel dire à l’expertise - communément et de manière impropre appelée « expertise Trevidic »  - ce qu’elle n’a pas dit[4] .

En effet lorsqu’on lit un tant soit peu le texte de cette expertise, on s’aperçoit que les experts n’ont étudié aucune position située à l’intérieur du camp de Kanombe  et que leur étude porte sur un choix de positions qui sont toutes situées à l’extérieur du camp. Ils y étaient contraints par les incontournables et constantes déclarations des médecins belges PASUCH et DAUBRESSE qui, au moment des tirs, se trouvaient dans la maison PASUCH en lisière du camp de Kanombe. Ces témoins ont très nettement vu les tirs partir de l’extérieur du dudit camp. Etant admis, toujours à partir des déclarations des témoins oculaires,  que les tirs sont été vus partant d’une position située «  en direction de la colline de Masaka », la seule réflexion des experts a porté sur la distance séparant des positions de tir  supposées de la colline de Masaka d’une part et du camp de Kanombe d’autre part.

Cette expertise n’a donc jamais envisagé - et encore moins affirmé - que les tirs qui ont abattu l’avion présidentiel le 6 avril 1994 étaient partis de l’intérieur du camp de Kanombe , bien au contraire !

Donc en affirmant cela, ANCEL montre qu’il n’a pas lu cette expertise, ou qu’il n’y a rien compris ou bien encore qu’il en fait délibérément une lecture erronée.

Par ailleurs, ANCEL affirme - aujourd’hui, car en 2014 il concédait simplement l’avoir lu[5] - que : « Les juges m’ont envoyé ce rapport… ». Certes l’expertise en question a été très largement contestée pour avoir vu sa partie acoustique effectuée à La Ferté Saint-Aubin sur un terrain très différent des collines rwandaises et avec un missile assez éloigné  de ceux qui ont été utilisés pour l’attentat. Certes un magistrat instructeur a tout loisir – et même le devoir- de solliciter toute expertise ou contre-expertise qu’il jugerait utile à la manifestation de la vérité. Mais, ce faisant, il doit  consigner cet acte – l’ « acter » - dans le dossier d’instruction par une ordonnance de commission d’expert. Puis il acte de même le rapport d’expertise qui lui est remis. Or, il apparaitrait que rien de tout cela ne figure dans ce volumineux dossier d’instruction. Rien de tout cela n’a été communiqué ni mis à la disposition des parties civiles. Les deux magistrats auraient-ils commis une faute lourde en transmettant à un  tiers, hors de tout cadre légal, des pièces d’un dossier d’instruction criminelle  dans une affaire qui a non seulement tué deux chefs d’état et leur suite mais aussi déclenché un génocide ?

Certes on a vu ces mêmes magistrats ne pas réagir lorsque, portant gravement atteinte aux droits les plus élémentaires des parties civiles, cette même expertise balistico-acoustique a été transmise (par on ne sait qui) à Kigali plus de 72 h[6]  avant qu’elle soit notifiée dans les formes aux parties civiles.

Certes, on a vu ces mêmes magistrats refuser à un témoin important les mesures de protection indispensables à sa survie[7], et , partant, à son témoignage.

Mais il n’est pas imaginable que ces magistrats aient procédé de manière occulte et donc illicite en confiant une contre-expertise à ANCEL, hors de toute forme légale,  alors que , dans le même temps, ils refusaient jusque devant la chambre de l’Instruction la contre-expertise que réclamaient les parties civiles .

Il en résulte que, très probablement, une fois de plus, Guillaume ANCEL ne dit pas la vérité lorsqu’il  affirme que « Les juges m’ont envoyé ce rapport ». Ce qui expliquerait qu’il fasse dire à ce rapport ce qu’il n’a pas dit, voire même qu’il énonce le contraire de ce qui y est écrit.

Tout au long de leurs manœuvres pour conquérir puis  conserver un pouvoir sans partage, le FPR et Kagame ont  toujours fait usage de blancs ou  noirs menteurs :

  • En 1993, ils ont missionné un de leur agent, Janvier AFRIKA, pour « aider » les ONG occidentales à rédiger un rapport[8] sur les « Violations massives et systématiques  des droits de l’Homme depuis le 1° octobre 1990 ». Les récits imaginaires de Janvier AFRIKA sur lequel s’appuie ce rapport sont depuis à la base de toutes les élucubrations sur l’existence d’une prétendue planification de génocide par Habyarimana et son Akazu. Or, le TPIR, après 14 années de travail effectué par plusieurs dizaines de magistrats de toutes nationalités, n’a pas réussi à établir la réalité d’une telle  planification .

  • - en 1994, un certain Jean-Pierre TURATZINZE[9], faux membre de la Garde Présidentielle rwandaise mais vrai agent du FPR,  a enfumé le général Dallaire au sujet de prétendues caches d’armes et – à nouveau - de la planification du génocide. Dallaire a pu ensuite prétendre avoir rédigé, sur la base de ces déclarations de ce «  Jean Pierre »,  un télégramme onusien dont jamais personne n’a retrouvé trace nulle part;

  • En 2004, un certain St Exupéry a publié « L’inavouable- La France au Rwanda » qui n’a eu que peu d’écho et a été réédité en 2009 sous un nouveau titre et après quelques modifications : «Complices de l’Inavouable- La France au Rwanda » . Ce dernier titre  a été condamné à plusieurs reprises pour diffamation. Pour justifier ses attaques contre la politique française, l’auteur s’appuie sur une phrase terrible que, selon lui, le président Mitterrand aurait confiée à des proches[10] « Dans ces pays-là, un génocide ce n’est pas trop important ». Quand on lui demande où sont ses sources, St Exupéry cite un article du Figaro rédigé le 12 janvier 1998[11] par ……St Exupéry .

  • Aujourd’hui, ANCEL, qui selon son propre aveu a pris ses consignes auprès de St Exupéry – « Jusqu’où es-tu prêt à aller ?» lui aurait demandé celui-ci – et qui est chapeauté par Audoin-Rouzeau qui préface ses recueils de récits imaginaires, serait donc, à la veille du XXV° anniversaire, dans la lignée exacte des grandes manipulations kagamesques. On ne s’étonnera plus dès lors qu’il ait attendu 25 ans pour démentir les propos qu’il a tenu en décembre 1994, dans la Nouvelle Revue de l’Artillerie[12],  affirmant au sujet de  l’opération France Turquoise : « Notre mission était alors très claire. Nous devions arrêter les massacres, tous les massacres » disait-il…..en 1994, avant de croiser Audoin-Rouzeau, Saint Exupéry et autres !

    A l'approche du XXV° anniversaire du drame rwandais,  les média et « intellectuels »  français s'emparent avec une certaine frénésie du conférencier le plus couru de Paris et des alentours, sans vouloir considérer - ou en faisant mine d'oublier - que, ce faisant, ils participent  à la nième manœuvre de communication induite plus ou moins directement par de Paul Kagame.


[1] Cf. RWANDA : les confessions d’un ancien officier français Tragediante ou commediante ? sur le site France-Turquoise : https://www.france-turquoise.com/category/operation-turquoise/c13-operation-turquoise/

[3] le 29 Juin 2018, Ancel raconte une 2eme fois dans une vidéo de 7 mn 47  que "la justice française lui a demandé de relire le dossier d'expertise  Poux - Trevidic" : http://www.conspiracywatch.info/rwanda-lex-officier-guillaume-ancel-sort-du-silence.html  et  https://www.youtube.com/watch?v=nrHOfadIPOg

[5] On assiste ainsi à un enrichissement, voire à une aggravation- du discours , phénomène bien connu chez les affabulateurs qui, obsédés par le besoin de convaincre leur auditoire qu’ils sentent incrédule, sont obligés de s’enfoncer toujours plus en avant dans le fantasme.

[6] Si on en juge par les articles de presse qu’elle a suscités au Rwanda. Ces 72 h ont visiblement permis au réseau français pro- Kigali  d'organiser l'incroyable emballement médiatique analysé par Madame C. Vidal (Cf. le renvoi n° 1) ... sans que cela ne provoque une quelconque réaction du parquet ni du cabinet du juge d'instruction. 

[7] Après que son nom a été découvert dans le dossier d’instruction et transmis à Kigali par les avocats de la défense,  ce témoin, E. Gafirita, a  disparu  avant de prendre l'avion pour être entendu par le juge Trévidic....  Celui qui le logeait a disparu dans le même temps et tous deux sont considérés par leurs proches comme étant morts.

[9] http://www.mdrwi.org/rapports%20et%20doc/documents/rapport%20helmut%20strizek.pdf : « Le FPR a alors profité des difficultés que Turatsinze avait avec son hiérarchie pour mettre en place une stratégie de « mettre le feu aux poudres » au moment où le plan d’assassiner le Président Habyarimana se précisait et qu’il en imaginait les conséquences » in Rapport d’expertise dans le procès d’Anatole Nsengiyumva devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda par Dr HELMUT STRIZEK

[10] Des proches anonymes bien sûr mais qui se seraient confiés à Patrick de Saint Exupéry et à personne d’autre.

[11] « Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important », ces termes choisis attribués à François Mitterrand ont été rapportés – voire tout simplement créés – par Patrick de Saint-Exupéry dans un article intitulé « France-Rwanda : « Un génocide sans importance » paru dans le Figaro du 12 janvier 1998. Ce  titre est devenu viral et est régulièrement repris par tous ceux qui veulent mettre en cause une quelconque responsabilité française dans ce drame.

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FRANCE-RWANDA/Justice : UNE FAUTE LOURDE DES MAGISTRATS OU UN NOUVEAU MENSONGE D'ANCEL? dit Michel Robardey. Les juges Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, par leur décision du 21 décembre 2018, confirment la demande du procureur de Paris: demande d'un non-lieu au bénéfice des assassins des citoyens français.<br /> La décision de ces deux juges français en charge du dossier de l'attentat mortel contre l'avion du Président Habyarimana confirme la collaboration étroite entre la justice française c'est-à-dire la France et les assassins notoires de 6 citoyens français. En effet, nonobstant les témoignages et les faits incontestables à tous les égards et accablants, selon les juges français Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, les trois français, membres d'équipage de l'avion du Président Rwandais se sont suicidés emportant conséquemment tous les passagers de l'avion dont les deux présidents rwandais et burundais le 6 avril 1994. De même, les deux gendarmes français en mission de coopération au Rwanda, René Maïer et Alain Didot et son épouse, Gilda Didot, née Lana se sont suicidés le 8 avril 1994. Il convient de préciser que ces trois derniers ne sont même pas évoqués dans le réquisitoire définitif pour un non-lieu du procureur de Paris. Les membres des familles des victimes vont sûrement se pourvoir en cassation. Le monde entier verra alors si les juges français sont indépendants et impartiaux comme il est crié sur tous les toits. La question que tous ceux qui ont suivi cette Affaire peuvent raisonnablement se poser est la suivante: pourquoi les mises en scènes dites enquêtes qui ont sûrement couté plusieurs millions d'euros aux contribuables français alors que ces juges avaient été instruits pour aller dans le sens demandé par Kagame ? Les assassins des citoyens français sont notoirement connus, les faits et les preuves testimoniales incontestables existent. Kagame n'a jamais nié son forfait. Dans son livre, « J'ai serré la main du diable », Général Roméo Dallaire alors commandant de la MINUAR et conseiller occulte de Kagame et qui vivait sous le même toit avec une jeune femmes agent de renseignement du FPR , fournie par Kagame, est claire sur l'auteur de l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du Président Habyarimana. Ces deux juges français ont refusé d'entendre les témoins crédibles nonobstant leurs demandes itératives. Le juge Trévidic a organisé une mise en scène dite expertise balistique à Vierzon au Centre de la France. Il est venu faire le tourisme ici au Rwanda. Il a été guidé comme un mouton par les membres de la police politique du régime et les agents du service de renseignement rwandais. Après avoir fait le tour sur les sites préalablement choisis par Kagame, il a concocté un document appelé rapport Trévidic dans lequel il a conclu que si l'expertise balistique avait été réalisée sur le lieu du crime au Rwanda, les résultats seraient les mêmes que ceux obtenus au cours de cette mise en scène à Vierzon. Par leur décision, les juges Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux confirment les dires dépourvus de bon sens élémentaire du juge Trévidic. Tous ceux qui ont lu le réquisitoire définitif pour un non-lieu du procureur de Paris au bénéfice des assassins des citoyens français ont pu constater qu'il n'a juridiquement ni tête ni queue d'une part et qu'il est truffé d'évocations et affirmations contradictoires, absconses, parcellaires et approximatives et des galimatias amphigouriques en tout genre d’autre part. Illustrations: nulle part dans ce réquisitoire est mentionné les noms de deux gendarmes français et l'épouse de l'un d'eux qui ont été découpés en morceaux le 8 avril 1994 par les soldats du FPR sur ordre de Kagame. Nulle part dans ce réquisitoire du procureur français est mentionné la falsification des actes de décès de ces victimes par un médecin belge sur demande des autorités françaises.<br /> Au vu de cette décision (qui n'est pas définitive car le pourvoi est légalement possible), la France n'entend nullement mouiller les Etats alliés directement et notoirement impliqués dans l'assassinat de deux chefs d'Etat africains. Les intérêts des alliés passent avant ceux des citoyens français. C'est la leçon que l'on peut tirer de cette décision, impensable dans un Etat dit droit qu'est la France. Face au déni de justice flagrant à l'endroit des citoyens français, quelle leçon de morale Macron se permettra-t-il de donner aux dictateurs sanguinaires africains? En France, y a-t-il une justice pour tous les Français et les juges sont-ils au service de la justice pour tous les Français? Les juges sont-ils indépendants comme il est crié sur les toits par le Président français? La réponse à toutes ces questions est subordonnée à la décision de la Cour de Cassation ou la Cour Suprême dont les juges sont les gardiens en chef du respect de la loi et de la justice pour tous les français. Au vu des déclarations de dirigeants français qui sont venus ici se courber devant Kagame, cette décision des juges français n'étonne guère les Rwandais. Le contraire aurait été au demeurant surprenant. Il convient de préciser que ce sont les mêmes juges qui ont décidé qu'un handicapé à vie, accusé de panification et d’exécution du génocide dit des Batutsi, incapable de s'asseoir dans sa chaise roulante et de se lever sans aide est monté sur les escaliers de la radio RTLM pour aller planifier le génocide des Batutsi avec un journaliste au deuxième étage. Ces mêmes juges n'ont jamais interrogé le supérieur hiérarchique de l’accusé à savoir Iyamuremye Augustin sur la planification de ce génocide par un handicapé à vie, agissant sous ses ordres et sa direction. Le handicapé est Pascal Simbikingwa qui croupit dans une prise française pour planification et exécution du génocide dit des Batutsi rwandais alors que son supérieur hiérarchique à l'époque des faits est un oligarque du régime Kagame et a été récompensé par celui-ci pour actions en faveur du FPR. Grosso modo, selon les juges français, un handicapé à vie cloué dans la chaise roulante depuis 1986, accomplissant ses missions purement administratives sous l’autorité directe du Directeur Général du Service de renseignement rwandais a planifié et exécuté le génocide sans que son patron ne soit au courant. Même un idiot mongolien ne peut accorder une moindre crédibilité au décision négative rendue par les juges français contre ce handicapé. L’Affaire Simbikangwa a montré que contrairement à ce qui est crié sur les toits et écrit dans les manuels de droit et codes des lois en France, les juges ne sont pas indépendants et impartiaux. Il convient de préciser que Simbikangwa a été jugé et condamné en application des lois françaises à savoir les articles 211-1 et suivants du code pénal français. Les juges français ont trouvé les preuves de planification du génocide là où le Rwanda et le TPIR ne les ont pas trouvées avec l’aide des grands services de renseignement du monde entier. La décision des juges d’instruction français est une seconde récompense de Macron au bénéfice de Kagame, après lui avoir donné les clefs de l’OIF. La troisième récompense sera la visite de Macron à notre commandant suprême. Celui-ci adore que les dirigeants français viennent se prosterner devant lui. La qualité et la durée des relations entre Macron et Kagame dépendra de la décision de la Cour de cassation qui sera impérativement saisi par les membres des familles des victimes dont la Veuve Habyarimana, à condition qu’elle ne soit pas menacée de chantage et d’expulsion par les autorités françaises au cas où elle déciderait de se pourvoir en cassation comme elles l’ont fait envers les membres de la famille de Gilda Didot, née Lana ( les déclarations édifiantes de son frère, Gaétan Lana, dans libération la toile).