Le tour de force de François Fillon
François Fillon a choisi le bras de fer. Face à la justice, face à la presse, mais aussi face à son camp. Ne se contentant pas d’encaisser les coups, il a adopté une stratégie populiste, qui n’est pas sans rappeler celle de Nicolas Sarkozy et fait comprendre à ceux qui voulaient le pousser à renoncer qu’il ne lâcherait pas.
Il faut reconnaître, sans se risquer à préjuger de son efficacité face aux juges, que sa stratégie a fait rentrer, bon gré mal gré, la droite dans le rang : Alain Juppé a renoncé ; François Baroin, poussé par certains pour remplacer M. Fillon, a rejoint son équipe ; la direction du parti Les Républicains lui a renouvelé son soutien et l’UDI a signé un accord électoral.
Ce sont donc les électeurs qui trancheront. Et sur ce terrain, non plus, il ne faut pas l’enterrer trop vite : même s’il a perdu, dans l’enquête électorale du Cevipof du 9 mars, près de dix points depuis son succès à la primaire en novembre 2016, il limite l’hémorragie et n’est devancé que de 3,5 points par Emmanuel Macron. Il peut toujours s’appuyer sur une base particulièrement fidèle.
Par Colin Folliot | presidentielle2017@lemonde.fr |