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Publié par FRANCE-RWANDA TRIBUNE

Photo : Rony Brauman, ex-président de MSF

Rony-Brauman.jpgPar Rony Brauman, Jean-Hervé Bradol et Claudine Vidal - Tribune |
Samedi 28 Janvier 2012
Les découvertes du juge Trevidic ont relancé la polémique sur le Rwanda, une partie de la presse exonérant Kagame de ses responsabilités passées et présentes. « De tout temps, les conteurs comme leurs publics ont préféré les histoires où les bons combattent les méchants plutôt que celles où des salauds en affrontent d'autres » : Rony Brauman, ex-président de Médecins sans frontières, Jean-Hervé Bradol (Fondation Médecins sans frontières) et Claudine Vidal (CNRS), tentent de mettre en lumière les véritables enjeux des réactions à l'expertise balistique du juge Trevidic.
Depuis dix-huit ans, des centaines de milliers de morts, rwandais et congolais, sont imputables au Front patriotique rwandais (FPR) mais aucun de ses membres n'a été condamné pour ces faits. Les sources existent, elles sont connues. Comment expliquer une telle absence de réponse face à ce qui peut être considéré comme des crimes contre l'humanité ? La quasi-unanimité de la presse française sur les prétendues conclusions du rapport balistique commandé par les juges français chargés d'instruire la plainte des familles dont les membres sont morts dans l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, le 6 avril 1994, fournit une nouvelle opportunité de comprendre comment le régime de Kigali assure son impunité.

Trois éléments de méthode sont utilisés.

Le premier consiste à déclarer qu'une vérité historique, le génocide des Rwandais tutsis, est en butte au négationnisme et au révisionnisme. Ce déni créerait les conditions d'une reprise de la politique génocidaire. La réalité est tout autre et on peut s'en féliciter. Les principaux concepteurs et réalisateurs du génocide ont été arrêtés et condamnés. Ceux qui, pour l'instant, avaient réussi à s'échapper et dont les lieux de résidence sont connus vivent désormais dans la crainte non plus d'être traduits devant un tribunal international mais d'être directement transférés à Kigali comme c’est déjà le cas.

Le deuxième élément de méthode est l'emploi systématique de la terreur pour imposer le point de vue des amis de Paul Kagame en dépit des évidences contraires. Il n'existe plus de réelle opposition structurée à l'intérieur du Rwanda, ni de presse libre, en raison des arrestations et des assassinats. Les agences de presse en ont témoigné régulièrement ainsi que des ONG internationales. Les anciens du FPR qui se sont dissociés du pouvoir en place ont été réduits au silence ou contraints à l'exil quand ils n'ont pas été tout simplement assassinés. Dans cette entreprise, les sicaires de Kigali ne s'embarrassent pas des frontières et plusieurs opposants et journalistes ont été exécutés dans les pays où ils s'étaient réfugiés, crimes et tentatives d’assassinats précisément relatés par les médias des pays concernés (Afrique du Sud, Ouganda, Royaume Uni, etc.)

Le troisième élément de méthode est le soutien de réseaux d’ « amis » à l'étranger (à une autre époque, on aurait parlé de « compagnons de route ») afin de relayer les accusations de négationnisme et de révisionnisme contre les commentateurs qui osent contredire les versions des faits produites par le régime en place à Kigali. Ces « amis », hyperactifs dans le débat public, viennent récemment d’occuper la plupart des tribunes afin de faire dire à un rapport balistique ce qu’il ne disait pas, et se sont comportés, volontairement ou non, en vecteurs de la propagande internationale du FPR.

La justice française (ainsi qu’une procédure espagnole en février 2008) a accusé Paul Kagame et des membres du FPR en leur imputant l’attentat contre l’avion d’Habyarimana. La sortie d'un rapport balistique qui ne pouvait en aucun cas produire une conclusion sur l'identité des assassins a été accompagnée d'une campagne médiatique affirmant le contraire : l'expertise balistique innocenterait Kagame. Les deux avocats du FPR, qui se sont exprimés après la remise du rapport balistique, ne sont pas les seuls responsables de cette vague d’enthousiasme en faveur de Kagame. Le juge Bruguière, auteur d'une précédente instruction incohérente, et une bonne partie de la presse française ont apporté leur contribution au brouillage de pistes. De tout temps, les conteurs comme leurs publics ont préféré les histoires où les bons combattent les méchants plutôt que celles où des salauds en affrontent d'autres. Doit-on pour autant présenter comme équivalents le génocide des Rwandais tutsis et les crimes commis par le FPR ? Absolument pas. Pour cela il faudrait oublier la différence entre deux types d'ordres : « Exterminez les tous » ou « Massacrez une partie d'entre eux ».

SOURCE

 

COMMENTAIRE DE L'AMBASSADEUR JMV NDAGIJIMANA

001.jpgJe ne partage pas la conclusion de cet article, en ce qu'elle cherche à différencier les deux types de crimes du fait qu'ils découlent de deux types d'ordres différents : « Exterminez les tous » ou « Massacrez une partie d'entre eux ».

Sur le plan strictement juridique, les deux types d'ordres sont d'essence génocidaire. Les éminents auteurs de cet article, craignant sans doute, eux aussi, de se voir accuser de négationnisme ou de révisionnisme du génocide des Tutsi, font abstraction de la définition du génocide par le seul instrument juridique qui a pour la première fois tracé les contours de ce crime des crimes contre l'humanité, à savoir la Convention du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans son article II, cette convention définit le crime de génocide comme suit : « Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie (c'est nous qui soulignons) un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : a) Meurtre de membres du groupe; b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe. »

Il va de soi que l'ordre d'exterminer tout ou une partie importante d'un groupe ethnique, qu'il soit hutu ou tutsi, rentre bien dans la définition du génocide au titre de cette convention, dès lors que les faits sont avérés.

Il ne convient pas de comparer la quantié ni mettre en opposition l'origine des victimes, mais de dénoncer et condamner tous les crimes commis contre les populations civiles du Rwanda et de la Région des grands lacs africains. Et d'exiger, comme le font Rony Brauman, Jean-Hervé Bradol, Claudine Vidal et de nombreux autres spécialistes, que les auteurs de ces atrocités soient poursuivis et punis avec la même rigueur par la justice internationale, sans discrimination fondée sur la position politique actuelle ou l'origine ethnique des présumés criminels.

 

Ambassadeur Jean-Marie V. Ndagijimana

 



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M
<br /> Le titre est, on ne peut plus, clair:"Les idiots utiles". Tout est relatif et dépend des motifs et visées. Un dictateur, comme Paul KAGAME, animé, comme tant d'autres d'un caractère<br /> machiavélique aura toujours besoin de ces idiots car ils sont utiles pour son jeu du "divide ut imperes". Il doit les utiliser, les monter les uns contre les autres; et puis il est leur<br /> propre créateur. Une création ne fait jamais d'objection à l'encontre du créateur. La politique des tiers mondistes n'a de nom que l'appelation elle même. Les affamés ne font jamais de la<br /> politique, car il est très rare qu'un affamé mette au devant de toute autre considération un projet de société, un rêve des perspectives d'avenir meilleur.Telle l'initiative lancée par Faustin<br /> Twagiramungu. Mais tout cela ne serait qu'au stade de gestation. Encore, faut-il vraiment croire à l'initiative et surtout à l'initiateur lui même. Si je peux lui donner le bénéfice du doute<br /> car l'âge et l'experience l'auraient politiquement assagi, d'aucuns seraient restés rancuniers éprouvant du mal à l'admettre, vues ses positions d'antan. Mais l'essentiel<br /> c'est de se poser en précurseur. Peut-être qu'on y va à grande vitesse par rapport à notre allure naturelle. Car il semble évident que pour des facteurs diverses certains de nos<br /> compatriotes comprennent les choses à retardement. Et c'est normal et compréhensible, car comme en pédagogie, il faut toujours essayer d'accommoder "les slow learners".<br />
M
<br /> Des fois, nous devons réagir de manière pragmatique. Quand vous parlez de personnes animées de mauvaise foi, vous avez déjà prouvé que vous comprenez ce qui se passe. Une mauvaise foi est<br /> différente d'ignorance. Ils se réfusent à reconnaître la vérité, c'est tout et c'est clair. La politique n'est pas la moralité, et ceux qui ont voulu concilier les deux ont catégoriquement<br /> echoué. Il y a bien des années, j'ai déjà compris et j'en suis conscient: " la politique est l'art de la ruse et de l'hypocrisie" ou tout court: l'art de battre son adversaire. " Le comment<br /> " importe peu, sinon on joue au jeu dont on ne maîtrise pas les paramètres. Comme dit Faustin Twagiramungu, le temps est à l'action socio-politique, des discours  et des analyses<br /> intellectuels sont nécessaires, mais au moment précis et à leur place. Je commence à croire que "rukokoma" est peut-être le seul rwandais qui comprend la politique. Il y va sans état d'âme,<br /> et appelle le chat par son nom. On pourra comprendre ceux qui peuvent jusqu'ici avoir une dent contre lui, mais justement qui comprend la politique comprend bien que l'on n'a pas à être des amis<br /> , ou se mettre d'accord sur tout. Les alliances mouvantes sont un aspect inévitable de la politique , car personne ne doit être ennemi permanent en politique. Un aigri et revanchard impénitent ne<br /> pourra jamais faire un politicien.<br />
G
<br /> I l faut vraiment  être tout près de ces personnes qui visent à ne pas considérer toutes les tueries orchestrées par le FPR.C'est vraiment inconcevable d'entendre que le Maping report ne<br /> signifie rien pour des personnes animées de mauvaise fois.<br />
G
<br /> Oh,vous dites.Les assassinats de Kagame envers les hutu ne lui singnifient aucune chose.Essayez de prêter oreille  à la vidéo où il se ventait en disant qu'il tirerait sur n'importe qui<br /> refugié  en RDC.Je n'arrive pas à comprendre cette communauté internationale qui passe outre ces paroles de Kagame et continue é le bercer?<br />
M
<br /> Bonjour, bien entendu  dans la realite la definition du terme de genocide  a valeurs de fait en ce qui concerne le massacre des Tutsis, ce n'est pas contestable. Mais on a tendance<br /> a oublier (conjoction internationale) a le simplifier a l'extreme. Car dans l'histoire du XXeme siecle on aime surtout jouer sur la quantite et non sur la realite. Hitler gazant les malades<br /> mentaux, Staline faisant massacrer les paysans aises russes pour ne citer que ces deux exemples. Le Genocide des Juifs est une atteinte exceptionnelle dans la mesure ou une organisation<br /> politique mecanique et industrielle non de circonstance, car programmee a eu lieu. Hitler  sauf tres justement  pour la shoa , n'a pas ete traite de genocidaire pour<br /> l'extermination des malades mantaux l , Staline non plus et pour autant cela a coute des millions de morts. A mon sens le mot genocide qui se justifie dans sa determination<br /> officielle,  minimises d'autres exterminations  politiques qui ainsi perdent de leur force en etant ramenees a une conceptualisation moins rigoureuse. A ce Titre les assassinats<br /> de Kagame envers les Hutus paraissent derisoires aux yeux de beaucoup d'interpretateurs de bonne foi. Il n'y apas de revisionnisme a se poser sur ces  sujets. Les revisionnistes n'ont<br /> jamais etedes Democrates, des Republicains on les trouve toujours du cote de la violence, du crime. Cordialement Alain Monier<br />