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Publié par FRANCE-RWANDA TRIBUNE

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Orléans 26 juin 2012

 

A Son Excellence Monsieur François Hollande

Président de la République
Palais de l'Elysée

55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008  Paris


 Objet : demande d’intervention pour la libération de Madame Victoire Ingabire Umuhoza et des autres opposants politiques détenus par le régime de Paul Kagame.

 

 

Excellence Monsieur le Président  de la République,

 

Au moment où vous recevez Madame Aung San Suu Kyi, opposante birmane et lauréate du Prix Nobel de la paix, qu’il me soit permis de soumettre à Votre plus haute attention, au nom de la Fédération internationale des associations rwandaises, FEIDAR en sigle,  le cas d’une autre Mère courage, Madame Victoire Ingabire Umuhoza, rwandaise, opposante elle aussi, détenue dans la prison mouroir de Kigali depuis le 14 octobre 2010, dans des conditions inhumaines et intolérables. Madame Victoire Ingabire Umuhoza, mère de trois enfants, est présidente des Forces Démocratiques Unifiées (FDU-INKINGI), un des principaux partis d’opposition au régime de Kigali.

Le gouvernement de Paul Kagame l’avait déjà placée sous contrôle judiciaire depuis le 23 avril 2010, pour l’empêcher de participer aux élections présidentielles prévues quatre mois plus tard.

 

Après seize ans d’exil aux Pays-Bas, Victoire Ingabire Umuhoza est rentrée au Rwanda en janvier 2010, pour participer pacifiquement aux élections présidentielles, laissant derrière elle son époux et leurs trois enfants. Elle a d’abord été accusée de propager l’idéologie génocidaire. Elle s’est vue ensuite inculpée de participation à des activités terroristes et subversives, en l’occurrence d’avoir créé un groupe armé fantomatique qui n’existe que dans l’imagination des services de renseignements rwandais. Pour donner une forme de crédibilité à ce grossier montage, le pouvoir a eu recours à d’anciens génocidaires hutu repentis, rapatriés préalablement de RD Congo pour faire des faux témoignages contre cette femme dont la popularité grandissante dérangeait le régime de terreur en place au Rwanda. On ne peut s’empêcher de comparer sa persécution aux tortures physiques et morales infligées à sa courageuse consœur birmane, traquée nuit et jour par le régime militaire de son pays.

 

Excellence Monsieur le Président  de la République,

L’arrestation arbitraire de Victoire Ingabire a eu lieu quelques mois seulement après la première visite d’un Chef d’état français à Kigali depuis le génocide de 1994.

Cette visite fut perçue par les démocrates rwandais comme un soutien politique et diplomatique du président Nicolas Sarkozy au régime dictatorial et oppresseur de Kigali, à six mois seulement des élections présidentielles truquées d’août 2010.

 

Moins de 48 heures après, le président rwandais a lancé une purge sans merci visant des journalistes, des opposants politiques et militaires, y compris au sein de son propre parti, le Front Patriotique Rwandais, obligeant certains membres du premier cercle à fuir le pays pour échapper à la mort. Le cas le plus connu est celui du Général Kayumba Nyamwasa, ancien numéro deux de l’armée du FPR, qui s’est réfugié en Afrique du Sud. Poursuivi par un escadron de tueurs envoyés par Paul Kagame comme l’ont confirmé des sources policières et judiciaires sud africaines, le général Kayumba a frôlé la mort, après avoir été blessé par balles lors d’une tentative d’assassinat devant son domicile de Johannesburg. Plusieurs autres opposants politiques et journalistes restés au Rwanda ont été jetés en prison ou assassinés avec une sauvagerie inimaginable par la police présidentielle.

En effet, outre Mme Victoire Ingabire, présidente des FDU-Inkingi, d’autres dirigeants de l’opposition sont détenus arbitrairement par la police du régime. Parmi eux, on peut citer Messieurs Bernard Ntaganda, avocat, président du PS-Imberakuri, Déo Mushayidi, président du PDP-Imanzi, Théoneste Niyitegeka, condamné à 15 ans pour avoir osé défier Paul Kagame lors des élections présidentielles de 2003.

Quant au premier Vice-président du parti des Verts, Monsieur André Kagwa Rwisereka, son corps fut retrouvé décapité le 14 juillet 2010 dans la ville de Butare. Le meurtre s'inscrivait dans une série d'assassinats ou de tentatives d'assassinats frappant des opposants au gouvernement du Président Paul Kagame dans le contexte des présidentielles d’août 2010.

La Fédération internationale des associations rwandaises sollicite Votre plus haute bienveillance afin que la France dénonce et condamne ces pratiques barbares et  antidémocratiques destinées à terroriser les opposants politiques et à empêcher toute liberté d’expression et d’opinion au Rwanda. En sa qualité de membre du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a le devoir de veiller au respect des droits fondamentaux de la personne humaine à travers le monde. Il y va de sa crédibilité et de sa réputation.

 

C’est pourquoi les citoyens français d’origine rwandaise membres de notre Fédération sollicitent Votre intervention personnelle auprès du président Paul Kagame afin qu’il libère immédiatement et sans condition Madame Victoire Ingabire Umuhoza et ses collègues détenus sous de faux prétextes, et qu’il mette fin aux harcèlements judiciaires, aux intimidations, aux arrestations arbitraires et à l’assassinat des membres de l’opposition politique.

Dans l’espoir que la présente retiendra Votre très haute attention, je Vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma plus haute considération et de mon plus profond respect.

(Sé)

Ambassadeur Jean-Marie Ndagijimana

Ancien Ministre

Président de la Fédération internationale des associations rwandaises

 


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M
<br /> Bonjour, Bien entendu qu'il y a lieu d'etre solidaire de cette initiative , il est impensable d'admettre que cette Dame( dans tous les sens du terme) ne beneficie pas de l'aide de tous les<br /> Republicains. A ce titre la France par l'entremise du President Hollande doit y contribuer majoritairement. Pour ma part je fais confiance a Mon President. Cordialement Alain Monier<br />