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Publié par JMV Ndagijimana

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Par Emmanuel Neretse et Gaspard Musabyimana

09/02/2010
Selon une dépêche de l’Agence Rwandaise de Presse (RNA) datée du 08 février 2010, le nouveau représentant de l’Union Européenne dans ce pays, l’Ambassadeur Michel Arron lors d’une interview a dénié à l’opposition politique au régime du général Paul Kagame le droit de revendiquer la démocratie au Rwanda ; il s’est fait l’écho de la propagande du régime dictatorial visant notamment à discréditer le parti politique d’opposition non encore enregistré FDU-Inkingi ; il a salué déjà en avance le processus électoral qui n’a même pas encore commencé ; il a exprimé une attitude méprisante voir raciste envers la classe politique africaine.

Dans cette interview rapportée en anglais, le diplomate a estimé qu’il existe des sujets tabous à ne pas évoquer par l’opposition politique et que la loi interdisait l’évocation ou la critique de certaines valeurs de la société rwandaise. Pour lui, personne ne devrait donc mettre en cause l’ordre établi par le parti régnant, le FPR, sous peine de tomber sous le coup des lois liberticides conçues à cet effet par le même régime. Il parle ensuite d’un certain « consensus national » indiquant par là qu’aucune opposition politique n’a droit au chapitre pour critiquer l’action du parti au pouvoir. Plus simplement, le peuple rwandais n’aurait pas droit à un système démocratique.

L’ambassadeur Arron va jusqu'à qualifier les déclarations de Madame Victoire Ingabire présidente du parti FDU « d’incendiaires » et de nature «  à mettre l’huile sur le feu ». Il fait ici allusion aux déclarations de V. Ingabire quand elle disait qu’à côté du génocide des Tutsi, il y a eu au Rwanda des crimes contre l’humanité commis contre les Hutu. L’interprétation que donne M. Arron à ces propos est la même que celle d’ « IBUKA » et des dirigeants du FPR dont on sait qu’ils les ont transformées pour criminaliser et discréditer la présidente des FDU. Sinon en quoi parler des personnes victimes des crimes de guerre et crimes contre l’humanité serait mettre de l’huile sur le feu ? Visiblement l’ambassadeur développe les mêmes arguments que le régime fournit chaque fois qu’il doit museler l’opposition.

Ce citoyen belge croit peut-être que l’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie telle que cette idée coure dans certains milieux occidentaux qui n’ont jamais évolué et qui l’histoire de l’Afrique s’est arrêtée en 1960.

La question que nous nous posons est de savoir si les vues exprimées par M. Michel Arron sur la  politique au Rwanda sont personnelles, ce qui serait regrettable, ou traduisent la position des 27 pays de l’Union Européenne, ce qui serait affligeant.

Emmanuel Neretse et Gaspard Musabyimana

09/02/2010

 

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