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Publié par La Tribune Franco-Rwandaise

 

Le général Ilongi conduit la progression de ses troupes à pied vers la ville de Bonaga mercredi, pour éviter que les véhicules puissent être ciblés par le M23. Les bataillons franchiront 24 km à pied jusqu'à Bona.
Le général Ilongi conduit la progression de ses troupes à pied vers la ville de Bonaga mercredi, pour éviter que les véhicules puissent être ciblés par le M23. Les bataillons franchiront 24 km à pied jusqu'à Bona.
Léa-Lisa Westerhoff / RFI

Par RFI

Après huit jours de combats, huit jours de défaite, le M23 a demandé pour la première fois à stopper les affrontements « pour permettre que le processus politique [engagés à Kampala] se poursuive ». Une décision saluée par le gouvernement congolais, même si, sur le terrain, la situation reste volatile.

La diplomatie pourrait elle prendre le pas sur les armes ? C’est en tout cas de nouveau, l’espoir de la communauté internationale. Hier pour la première fois, le M23 a demandé la cessation des hostilités. En face, le gouvernement congolais a parlé d’un premier pas, en attendant de constater l’arrêt définitif des combats.

Car toute la journée les affrontements ont été intenses des deux côtés, d’après des sources militaires. Les tirs n’ont cessé qu’avec la nuit. Reprendront-ils avec le lever du jour ? C’est toute la question.

Mais d’après une source diplomatique, les communiqués du M23 et du gouvernement congolais pourraient marquer des petits pas vers la paix. Car à Kampala, un accord, recherché depuis des mois, pourrait être enfin trouvé.

L’offensive de ces huit derniers jours a fait la différence. Pour preuve : l’appel du M23 à cesser les hostilités. Du jamais vu ! Reste à savoir si la branche politique arrivera à prendre le dessus sur son aile militaire, tant les dissensions ont émaillé l’histoire du M23.

A (RE)LIRE : RDC: le chef du M23 appelle ses troupes à l’arrêt des hostilités avec l’armée régulière

Réaction des deux parties

Bertrand Bisimwa, président du M23, assure que les deux délégations du M23 et du gouvernement congolais se sont mis d'accord pour une cessation des hostilités à Kampala. Il espère que le gouvernement tiendra parole.

 

 
Bertrand Bisimwa

Président du M23

Nous avons obtenu des garanties du gouvernement : il s'inscrit également dans cette logique de cessation des hostilités. Nous attendons sa déclaration en ce sens, de manière à ce qu'il n'y ait aucune force qui tire sur l'autre, et que les conditions soient réunies pour la poursuite du processus de paix de Kampala.

 

04/11/2013 par Sonia Rolley

 

Du côté du gouvernement, on assure que des instructions ont été passées en ce sens. Il n'y aura pas de combats si le M23 cesse de se battre. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais .

 

 
Lambert Mendé

Porte-parole du gouvernement congolais

Notre objectif c'est que le M23 se démobilise. Il n'est pas une force régulière, il n'est pas autorisé à porter des armes. Donc Cesser les hostilités, c'est déposer les armes.

 

04/11/2013 par Sonia Rolley

 

Un charnier à Rumangabo ?

Alors que l’armée congolaise récupère morceau par morceau des pans de son territoire occupés par la rébellion du M23, l’armée congolaise découvre des armes, des prisonniers mais aussi des morts. C’est comme ça que dans le camp militaire de Rumangabo à une quarantaine de km au nord de Goma, des habitants affirment qu’il y a un charnier.

C’est un grand champ de maïs derrière la prison. Quand on s’y enfonce, à un endroit, un corps est allongé sur le ventre dans l’herbe, à moitié enterré, visiblement tué récemment. Mais pour les villageois et les militaires qui ont repris possession de ce camp, après le départ du M23, il y en aurait beaucoup plus dans ce champ : « Ce matin, j’étais dans ce champ de maïs, là où il y a des fosses sceptiques, il y a des corps qui y ont été jetés ».

Une version que confirment huit anciens prisonniers du M23, ex-membre de l’armée congolaise. Il y a une semaine ils ont pris la fuite au moment de la débandade. Major Rukeba Mkapa témoigne : « Le 5 septembre, on avait exécuté treize personnes, et le 12 octobre, huit personnes. Nous le savions parce quand on allait aux toilettes le matin, parfois vous constatez que quelque uns ne sont plus là ».

Impossible pour eux, de dire si ces vingt corps ont été enfouis dans le champ. Les ex-prisonniers sont par contre formels sur la méthode employée par la rébellion du M23 pour exécuter des personnes soupçonnées d’être Maï-Maï ou FDLR.

Selon toujours Major Rukeba Mkapa, « On n’utilisait pas des cartouches mais des tronçons d’arbre pour frapper sur les têtes et dans la nuque pour les tuer facilement et sans trace ».

Des allégations graves qu’il va falloir vérifier. La mission des Nations unies au Congo, tout comme l’armée ont promis une enquête, et des fouilles pour voir combien de corps reposent dans le champ de la base militaire de Rumangabo.

Calme précaire

Les annonces d'hier suffiront-elles à ramener le calme? Pour beaucoup de réfugiés qui ont dû fuir en Ouganda les combats, la reprise par l'armée régulière de la quasi totalité des localités occupées par les rebelles du M23 ne change pas grand-chose. Pour bon nombre d’entre eux, cette situation a un goût amer de déjà vu.

 

 
Fuite des réfugiés vers l'Ouganda

Reportage

 

04/11/2013 par Stéphanie Aglietti

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