Pierre Péan relaxé en appel des poursuites de provocation à la discrimination raciale
AP | 18.11.2009 | 16:16
L'écrivain Pierre Péan a été relaxé en appel, mercredi, des poursuites de provocation à la discrimination raciale pour son livre sur le génocide rwandais, "Noires fureurs, blancs menteurs", publié en 2005. "C'est une victoire pour la liberté d'expression", s'est félicitée son avocate Me Florence Bourg.
L'éditeur Claude Durand a également été relaxé.
"Je me félicite de cette décision qui est en phase avec la jurisprudence. Il n'y avait aucune intention coupable de Pierre Péan et il n'a pas incité à la haine raciale", a-t-elle dit. Selon l'avocate, "Noires fureurs, blancs menteurs" est "avant tout une analyse politique".
Pour le tribunal, il n'y a pas eu de diffamation et d'incitation à la haine raciale de la part de l'écrivain. La cour d'appel de Paris a estimé, comme en première instance que Pierre Péan et son éditeur ne militaient pas en faveur d'une pensée raciste. Le ministère public avait requis une condamnation pour haine raciale à son encontre.
SOS-Racisme avait déposé une plainte en octobre 2006, reprochant à Pierre Péan d'avoir écrit que les Tutsis avaient recours au mensonge et à la dissimulation ou étaient des professionnels de la manipulation, l'écrivain citant parfois d'autres auteurs dans les pages poursuivies.
En première instance, Pierre Péan avait été relaxé des deux chefs d'accusation de "complicité de diffamation raciale" et "complicité de provocation à la discrimination raciale".
L'avocat de SOS-Racisme, Lef Forster, a annoncé que l'association allait se pourvoir en cassation.
Comme en première instance, la cour a également débouté Pierre Péan et son éditeur qui réclamaient la condamnation de SOS-Racisme pour "poursuites abusives". AP