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Publié par JMVN

Le bilan du TPIR et ses conséquences sur la paix civile au Rwanda dans le contexte de la stratégie d’achèvement.

Par Jean-Marie Vianney Ndagijimana,

Communication faite dans le cadre de la Deuxième Conférence Internationale de la Défense sur le Droit Pénal International: Bruxelles, Belgique : “Les leçons tirées par les avocats de la défense auprès des tribunaux ad hoc des Nations Unies, et perspectives pour la justice internationale à la Cour Pénale Internationale”.

Bruxelles 23 mai 2010

 

Le 6 avril 1994, l’assassinat du président Juvénal Habyarimana à la veille de la mise en place du nouveau gouvernement de transition découlant des accords de paix d'Arusha (4 août 1993) provoqua un vide institutionnel sans précédent au Rwanda. Comme on le sait aujourd’hui et comme l’ont démontré les enquêtes judiciaires française et espagnole, cet assassinat fut planifié et ordonné par Paul Kagame, actuel président du Rwanda. Tous les rapports des Nations Unies placés sous embargo pour ne pas créer une crise majeure avec le régime actuel de Kigali ont abouti à la même conclusion : les présidents Hutu du Rwanda et du Burundi, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, leurs suites et les trois membres d’équipage français de l’avion présidentiel rwandais ont été assassinés sur ordre du général Paul Kagame.

 

Dans les jours et les mois qui suivirent cet attentat criminel, des milliers de Tutsi et de Hutu de l’opposition furent assassinés, égorgés par milliers, au motif qu’ils étaient soupçonnés de soutenir le FPR responsable de l’assassinat du Chef de l’état. Quelques mois plus tard, la communauté internationale se rendait à l’évidence. Sur le territoire contrôlé par le gouvernement, il y avait eu un génocide contre les Tutsi et un massacre de grande ampleur de Hutu de l’opposition démocratique.

 

Pendant ce temps, la même communauté internationale fermait les yeux devant le massacre de dizaines de milliers de Hutu commis intentionnellement par le Front Patriotique rwandais sur le territoire sous son contrôle. Les troupes de Paul Kagame se déployaient suivant un plan préétabli, chirurgical et impressionnant d’efficacité. La méthode de destruction génocidaire du groupe ethnique hutu pratiquée par le FPR consistait à convoquer des réunions-piège dites de sensibilisation. Les paysans hutu se rendaient en toute naïveté à ces réunions, et une fois regroupés dans un stade ou dans une vallée comme lors du tristement célèbre massacre du marais de Rwasave à Butare, les militaires du FPR positionnés d’avance autour du lieu de ladite « réunion » tiraient dans le tas. Les corps des victimes disparaissaient nuitamment sous les flammes ou dans des fosses communes creusées à l’avance. Ce scénario méthodique, systématique et macabre a été observé en plusieurs endroits différents où des crimes de masse ont été commis contre les populations hutu par le Front Patriotique Rwandais. Cette méthode criminelle destinée à attirer la victime dans un piège en profitant de sa naïveté démontre clairement et de façon irréfragable l’intentionnalité criminelle de ces massacres qui sont loin d’être de simples actes de vengeance comme une certaine opinion a voulu le faire croire pour dédouaner Paul Kagame, mais bel et bien des crimes organisés tombant sous le coup de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

 

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