Massacres au Congo : la France peut-elle vraiment abandonner le Kivu à son sort tragique ?
Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.
La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) doit prochainement être renforcée. D'ici quelques semaines, une brigade d'intervention de 3 000 Sud-Africains, Tanzaniens et Malawites.
Après les reculades de 1993 et de 1997, sous les présidents Mitterrand (il est vrai tributaire d’un gouvernement de cohabitation) et Chirac, où la France, isolée dans le camp occidental, avait refusé de barrer la route à Kagame, d’abord au Rwanda, puis au Kivu, notre pays ne compte, il est vrai, plus beaucoup dans la région.
Le Rwanda a quitté la Francophonie pour entrer dans le Commonwealth. Les pays qui avaient pris le parti de la France dans cette région (Gabon, Congo, Angola), voyant sa passivité, ont établi des liens avec le Rwanda et songent même, eux aussi, à prendre leurs distances avec la Francophonie. De fait, personne n’ose plus remettre en cause ouvertement le rôle déstabilisateur du président Kagame.
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